Désordre politico-militaire, Mali, conflits d’intérêts, junte militaire, risques géopolitiques, crise politique malienne
La République du Mali est en proie depuis le début du printemps 2012 à la prise du pouvoir d'Etat par une junte militaire et à une sécession ouverte de sa région méridionale qui est occupée par une pléiade de mouvements sécessionnistes ou séparatistes qui font craindre un avenir sombre pour ce pays dont la place stratégique sur l'échiquier géopolitique régional n'est plus à démontrer. Pour savoir ce qui s'y passe réellement, il est important d'identifier les différents acteurs en présence ainsi que leurs objectifs poursuivis. En second lieu, il sera question d'appréhender les risques que cet état des choses, représentent pour les uns et les autres, et enfin, en troisième position nous donnerons quelques pistes de solution concourant à la résolution de la crise politique malienne.
[...] Au Nord, on retrouve les mouvements armés sécessionnistes (MNLA et Ansar Dine), AQMI et les trafiquants de la drogue. Le Mouvement National de Libération de l'Azawad, MNLA en sigle, est un mouvement politico-militaire qui prône l'instauration d'un Etat laïc dans le Nord du Mali contrairement à ANSAR DINE qui est un mouvement militaro-religieux cherchant l'instauration d'un Etat musulman sur base de la Charia. En plus, Ansar dine est proche d'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb Islamique) qui a désormais ses bases dans cette partie du Mali. [...]
[...] En outre, il est important que la pacification du Nord Malien se fasse concomitamment avec des négociations politiques avec les mouvements touaregs fréquentables d'une part et avec toute la classe politique malienne d'autre part. Ce Dialogue Intermalien est très important pour trouver une solution durable dans ce pays. En outre, il faut que les bailleurs des fonds bilatéraux et multilatéraux organisent une conférence pour mobiliser des appuis budgétaires concourant au financement des projets (écoles, centres de santé, assainissement, microfinance, voirie, logements, adduction et forage d'eau, agriculture, transports, ) nécessaires à la réduction de la pauvreté au Mali. [...]
[...] Ce qui fait craindre le pire pour le Mali : la balkanisation qui fera courir des risques énormes sur toute la sous-région Risques consécutifs à la balkanisation malienne. Ce que tout le monde redoute en Occident et en Afrique est que le Nord du Mali devienne un sanctuaire et une base-arrière pour les mouvements terroristes qui se sont enrichis avec les prises des otages dans la sous- région, pour les trafiquants de la cocaïne qui y feront atterrir plusieurs avions. [...]
[...] L'affairisme de la classe politico-militaire aux commandes de l'Etat Malien ainsi que leur laxisme supposé face aux mouvements du Nord, avaient fini par révolter une partie de la population ainsi que les jeunes officiers de l'Armée. Profitant de l'avancée foudroyante des rebelles du Nord, les jeunes officiers du camp militaire de Kati ont fait un coup d'Etat sur fond de revendication pour plus de moyens à l'Armée afin d'endiguer l'avancée des rebelles et de libérer les territoires et les villes conquis dont la plus célèbre est Tombouctou. [...]
[...] En outre, en dépit du programme de décentralisation politique appliqué dans le pays pour favoriser le développement local, les populations du Nord notamment les Touaregs se sentaient marginalisées, délaissées, et n'étaient plus l'objet des préoccupations du gouvernement de Bamako. Les différents mouvements armés des Touaregs dans le Nord, ont été mâtés dans le sang sans obtenir leur adhésion au projet politique du Gouvernement de Bamako. Avec la débâcle du régime de Mouammar Kadhafi en Lybie, des milliers des Maliens nordistes qui étaient des supplétifs dans l'Armée de Kadhafi sont arrivés avec des véhicules tout-terrain, des armes légères et lourdes, des munitions. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture