démocratisation, monarchie marocaine, Maroc, Mohammed VI, mouvement du 20 février 2011, démocratie
Dans le cadre de la séance sur les transitions démocratiques, nous réfléchirons ici à la démocratisation de la monarchie marocaine. Afin de réfléchir à ce sujet, il convient tout d'abord d'en définir les termes. Revenons d'abord sur l'historique de la monarchie marocaine au 20e siècle. Depuis 1666, c'est la dynastie alaouite, originaire du Sud-Est du Maroc et dont les membres seraient des descendants de Mahomet, qui est au pouvoir au Maroc. De 1912 à 1956, le pays est sous protectorat français. Il obtient l'indépendance en 1956 et Mohammed V monte sur le trône.
[...] Ils souhaitent ainsi la fin de la sacralisation du roi et la dépersonnalisation du pouvoir, une légitimité électorale du chef de l'État. Leur deuxième demande vise la fin de la corruption généralisée et de la mainmise du roi et de ses proches sur l'économie qui sont des obstacles ou libre-échange et à la concurrence loyale. Face à ces demandes, le roi répondra, toujours dans le même souci de modération, en cherchant la négociation notamment via une réforme constitutionnelle qui sera adoptée par référendum le 1er Juillet 2011 à plus de 98% des voix, avec 74% de participation. [...]
[...] En d'autre termes, sous prétexte de modération et de disparition du conflit, Mohammed VI a exclu tous les acteurs rejetant le consensus national qui ne modéreraient ni leur propos ni leurs prises de positions. Parmi eux se trouvent les leaders de mouvements sociaux ou encore les islamistes. Ainsi, contre les bases militantes, le roi préfère dialoguer avec les syndicats. Et concernant les islamistes et plus précisément le parti majeur al'-Adl wal-Ihsâne (Justice et bienfaisance), il est interdit en raison de ses mises en causes répétées du droit divin à gouverner que revendiquent les rois marocains d'après Ignace DALLE. [...]
[...] En dix ans, l'Etat a dédommagé victimes des violations des droits de l'homme sous le règne d'Hassan II à hauteur de 1,5 milliards de dirhams. Enfin, sous le règne de Mohammed VI, les Marocaines ont bénéficié d'avancées très importante la législation à leur sujet est aujourd'hui la plus moderne du monde arabe. En 2004, le roi met en place une réforme du code de statut personnel et successoral des femmes, le Moudawana. Par ce texte, les femmes sont déclarées responsables de leurs actes et autonomes. [...]
[...] On relève par exemple la création, en 2004, du plan Ville sans bidonville ou encore en 2005, l'Initiative Nationale pour le Développement Humain. Concernant la justice, l'entreprise est rude. En effet, elle dispose d'une très mauvaise réputation chez les Marocains : on l'accuse d'être soumise, corrompue, inefficace et injuste. Les bakchichs, la corruption, les arrestations arbitraires sont monnaie courante dans le pays et en raison de la mauvaise formation des juges et des avocats ainsi que la mauvaise rémunération des fonctionnaires de police comme des experts, la situation semble difficile à désamorcer. [...]
[...] Dans un article appelé Le Maroc à l'épreuve du printemps arabe : une contestation désamorcée ? Karine BENNAFLA et Haoues SENIGUER exposent l'idée selon laquelle le Maroc incarnerait un exemple de stabilité politique, mais aussi de transition graduelle vers la démocratie Afin de répondre à la question : la transition démocratique au Maroc est-elle réellement efficiente ? nous verrons d'abord en quoi le processus de démocratisation commence timidement dans les années 1990 puis se renforce sous Mohammed VI puis nous étudierons les limites du processus avant de réfléchir au souffle nouveau sur la démocratie apporté par le mouvement du 20 Février 2011 Pour Frédéric VAIREL, dans les années 1990, il s'agit de réformer le régime conformément à trois ordres de processus qui tendent à amender les modalités de l'exercice du pouvoir : une nouvelle orthodoxie du développement en référence au consensus de Washington (instauration d'une société civile, respect des droits de l'homme, good governance), une transition libérale démocratique par construction capitaliste et enfin une succession monarchique. [...]
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