La progression de la démocratie à travers le monde peut-elle permettre d'espérer une pacification massive des relations internationales ? En effet, les démocraties semblent incapables de se faire la guerre, au sens militaire et direct du terme, ainsi que l'affirmait la loi de Doyle. Comment alors l'expliquer ? Si cet état de fait paraît évident, les démocraties n'entretiennent cependant pas entre elles toujours des relations pacifiques et surtout peuvent entrer en guerre contre des régimes non-démocratiques.
Les régimes démocratiques seraient moins enclins à la confrontation pour plusieurs raisons. Premièrement, les régimes démocratiques sont soumis au vote populaire. En conséquence, un gouvernement qui ne respecterait pas les aspirations de la majorité de la population à la paix risquerait fortement d'être déstabilisé ou remplacé au cours des prochaines élections.
[...] Cependant la Triple-Entente regroupait déjà avant 1914 la Russie tsariste et les démocraties française et britannique. Au cours des années 1930, le Front de Stresa essayait de regrouper les démocraties européennes aux côtés de l'Italie fasciste pour isoler l'Allemagne. Les démocraties occidentales ont également multiplié à l'époque les contacts avec l'URSS et les régimes autoritaires de Pologne et de Roumanie pour encercler l'Allemagne nazie avant de finalement former la Grande Alliance à partir de 1941. Alliances tenables ou passagères ? Ces alliances sont-elles tenables ou passagères ? [...]
[...] Cette démocratisation n'ayant pas abouti sur de larges parties du globe, les conflits restent encore probables et réels. Emmanuel Todd évoque cependant la possibilité pour des Etats démocratiques d'agir indirectement pour maintenir une certaine pression sur leurs alliés. Il analyse l'intervention américaine au Moyen-Orient sous l'angle de la manne pétrolière, non pour en déduire que les Etats-Unis sont sous la dépendance du pétrole moyen- oriental, ce qu'il conteste au contraire mais pour constater que ce sont les Européens et les Japonais qui sont les plus dépendants du Moyen-Orient. [...]
[...] Par ailleurs, les régimes démocratiques n'ont littéralement pas intérêt à se faire la guerre. En effet, les conséquences désastreuses d'un conflit pour la stabilité économique et le commerce international ne présentent que des inconvénients à une entrée en guerre. Les structures économiques modernes basées non plus sur un enrichissement issu de la capture mais sur la production et l'échange (François Rachline) rendent le conflit non seulement peu attractif en termes de rendements mais surtout désastreux pour la production et l'échange. [...]
[...] Davantage enclins à la confrontation, les régimes autoritaires peuvent chercher profiter de l'apparente faiblesse des démocraties pour entrer en guerre contre eux. La junte argentine a saisi l'opportunité de l'occupation des Malouines pour détourner sa population des errances économiques internes. Elle a en conséquence provoqué l'engagement des soldats britanniques pour défendre leur intégrité territoriale. En réponse aux attentats du 11 septembre, les Occidentaux sont intervenus en Afghanistan pour renverser le régime des Talibans, qui avait soutenu Al-Qaïda. Etendre la démocratie pour se protéger Les démocraties peuvent également au nom de l'expansion démocratique prendre la tête d'une agression directe. [...]
[...] Les démocraties se font-elles la guerre? La progression de la démocratie à travers le monde peut-elle permettre d'espérer une pacification massive des relations internationales ? En effet, les démocraties semblent incapables de se faire la guerre, au sens militaire et direct du terme, ainsi que l'affirmait la loi de Doyle. Comment alors l'expliquer ? Si cet état de fait paraît évident, les démocraties n'entretiennent cependant pas entre elles toujours des relations pacifiques et surtout peuvent entrer en guerre contre des régimes non démocratiques. [...]
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