La démocratie qui est définie par Robespierre comme " un Etat où le peuple souverain, guidé par des lois qui sont son ouvrage, fait par lui-même tout ce qu'il peut faire, et par des délégués tout ce qu'il ne peut pas faire " se présente de prime abord comme un idéal. Rousseau tend ainsi à qualifier la démocratie de " gouvernement si parfait qu'il ne convient pas aux hommes ". La démocratie faisant référence à des idéaux difficilement conciliables, voire antagonistes de liberté et d'égalité, a donné naissance à des incarnations divergentes, mais elle tend aujourd'hui à s'imposer comme le modèle de référence d'organisation politique. La notion de démocratie apparaît donc intrinsèquement ambiguë, puisqu'elle est un idéal que beaucoup de nations prétendent incarner, mais qui très souvent l'utilisent pour masquer des pratiques autoritaires.
Le mot de paix dérive du verbe latin pango, qui signifie " fixer ", " enfoncer ". La paix, correspond donc à l'action de " fixer les choses ", de calmer le mouvement pour connaître enfin le repos. L'opposition Est/Ouest a cristallisé l'affrontement de deux modèles démocratiques : le modèle soviétique mettant en avant le principe d'égalité sociale aux dépens de la liberté tel que l'on puisse parler de démocratie populaire, et le modèle des démocraties occidentales qui tente de concilier ces deux principes et de les dépasser par un esprit de fraternité. La démocratie, revendiquée par ces deux modèles, s'est présentée comme le vecteur de nombreux conflits entre des nations, tel que l'on ait pu croire même à l'explosion d'un conflit nucléaire.
L'écroulement de l'empire soviétique, en faisant disparaître l'un des pôles de la guerre froide a été perçu comme le début d'une ère nouvelle. La fin d'un ordre mondial fondé sur la peur d'un affrontement entre les deux blocs pose avec acuité la question de savoir si la victoire de la démocratie peut être aujourd'hui le fondement d'un nouvel ordre mondial garantissant la paix, et si aujourd'hui la paix n'a pas changé de signification.
Face à la résurgence de conflits et à l'apparition de contestations au coeur des démocraties, on est en droit de se demander dans quelle mesure la démocratie est aujourd'hui porteuse de paix.
Fondée sur le principe de paix universelle, la démocratie a dans ce monde post Est / Ouest suscité des espoirs de paix. Cependant, cette paix universelle s'est révélée illusoire, et réalisable que dans des conditions particuliers et rares. Fondée sur le principe de paix universelle, la démocratie a dans ce monde post Est / Ouest suscité de nombreux espoirs de paix.
[...] Le message démocratique se révèle donc porteur de paix que jusqu'à un certain point. Par l'expression des urnes, ou des armes directement, une nation peut désirer la guerre. On retrouve aussi de tels conflits armés dans des pays où des minorités désirent se faire reconnaître ( les Kurdes par exemple). La démocratie permet, en instaurant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, de justifier des nationalismes qui peuvent se révéler dangereux, non seulement par les actions qui sont menées, comme le terrorisme, mais aussi par les appels qui sont faits et qui menacent la paix. [...]
[...] L'Iran apparaît ainsi comme un exemple de nation qui refuse l'occidentalisation et la démocratie. Ces nations sont donc plus à même de refuser les valeurs démocratique et le désire de paix qui y est lié. En outre, d'autres pays du " Sud " semblent refuser les valeurs démocratiques, non pas parce qu'elles sont perçues comme mauvaises, mais intrinsèquement réservées aux nations riches et développées, alors que ces pays placent leur développement comme la première des priorités. Ceci est le cas de la Thaïlande, ou de Singapour. [...]
[...] La démocratie est ainsi soumise à des critiques, et les fractures entre différentes couches de la population ont atteint un tel niveau avec les difficultés économiques qu'on assiste à des manifestations de plus en plus violentes au sein de ces nations. En Italie, l'affrontement entre deux partie de la nation, sous prétexte qu'il existe un nord industrieux et un sud qui ne vive que des aides de ce premier, semble de plus en plus dépasser le cadre du débat démocratique. [...]
[...] Outre la république comme organisation politique qu'ils sous-tendent, ces principes énoncés en 1789 fondent aussi le comportement des individus dans une société. Les droits de l'homme tendent ainsi à instituer des rapports entre les hommes qui soient fondés sur le respect des autres et le dialogue. Le principe d'égalité suppose ainsi que l'on recherche une solution concertée à un différent plutôt que le recours à la force. La démocratie est ainsi intrinsèquement porteuse de paix, et elle met en oeuvre les moyens qui permettent à des oppositions de ce manifester, non seulement par les urnes, mais aussi par une liberté de la presse. [...]
[...] Cet Etat se revendique cependant comme une démocratie, ce qui conduit à penser qu'un régime qui se dit démocratique peut dans de nombreux cas ne pas être porteur de paix. On perçoit ainsi combien l'affirmation de la paix par les démocraties peut être précaire, et l'impuissance du message de paix qui accompagne la démocratie. L'occidentalisation du monde et la diffusion de valeurs démocratiques occidentales trouvent des relais au niveau international par les grandes organisations au premier rang desquelles l'ONU. Celles-ci créent des structures, fondées sur une organisation démocratique, où il existe un parlement qui assure la représentation des Etats membres, soit presque la totalité des nations du monde. [...]
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