« Depuis soixante ans, l'un des sujets qui divisent le plus les Japonais reste la dérive militariste qui a causé tant de morts au Japon et en Asie : la persistance des autorités à minimiser les crimes et à occulter leurs responsabilités dans les souffrances des pays occupés pendant la Seconde guerre mondiale révèle une réticence du Japon de rompre avec les vieux démons impériaux » . La constitution japonaise actuelle date de 1947 et a été imposée par le vainqueur américain au sortir de la seconde guerre mondiale. Ce dernier a imposé la rédaction de l'article 9, posant le principe d'un gouvernement japonais pacifiste lui interdisant ainsi le recours à la force armée en cas de conflit international. Le Japon renonce alors expressément à la guerre en tant que droit souverain de la nation. Cependant, l'on assiste actuellement à une contestation de plus en plus forte de ce principe allant à l'encontre de la souveraineté étatique japonaise. Le peuple japonais ne comprend plus en effet la raison d'un tel dispositif à l'heure actuelle, plus d'un demi-siècle après la résolution du dernier conflit mondial. Cette contestation a pris des proportions beaucoup plus importantes depuis quelques années, notamment au-travers de l'attitude provocatrice des deux derniers premiers ministres japonais . Le débat semble effectivement s'être concentré sur leur comportement et plus particulièrement face à leur volonté assumée d'un retour à un Japon fort de type impérial d'avant guerre. Les « commémorations » annuelles de l'ancien premier ministre Junichiro KOIZUMI au sanctuaire de Yasukuni, regroupant les corps des Japonais victimes de guerre depuis 1853 et par là même celle de quatorze criminels de guerre condamnés au procès de Tokyo , avaient défrayé la chronique et même obligé son successeur, Shinzo ABE, à rencontrer peu de temps après son entrée en fonction les présidents chinois et coréens (du Sud). En outre, il convient ici de noter qu'il ne s'agit pas d'erreurs isolées mais que ces faits s'inscrivent dans un réel mouvement patriotique japonais en pleine effervescence actuellement. Ainsi, « la création, courant janvier 2007, du ministère de la Défense japonais symbolise assez bien le désir pour les Japonais de tourner la page de la défaite. Le Premier ministre a d'ailleurs déclaré qu'il ferait tout son possible pour modifier la constitution dans ce sens. La crainte de voisins comme la Chine ou la Corée du Nord accentue la tendance » . Le japon fait donc preuve à l'heure actuelle de revendications militaires effrayants ses voisins directs de la zone du Sud-Est asiatique, alors qu'il se trouvait déjà en situation critique dans ce système régional . Nous nous demanderons en conséquence si le Japon a des raisons légitimes de vouloir abroger l'article 9 de sa constitution et ainsi jouir de toute sa souveraineté notamment dans le domaine militaire ( I ), puis nous expliquerons pourquoi l'on peut penser que la réaction des autres puissances est une réaction entrant dans la théorie développée par le courant de pensée réaliste ( II ).
[...] Nous nous demanderons en conséquence si le Japon a des raisons légitimes de vouloir abroger l'article 9 de sa constitution et ainsi jouir de toute sa souveraineté notamment dans le domaine militaire puis nous expliquerons pourquoi l'on peut penser que la réaction des autres puissances est une réaction entrant dans la théorie développée par le courant de pensée réaliste (II). Sommaire Introduction Sommaire I - Légitimité de la volonté japonaise de réarmer. A -Application de la théorie du self-help : une volonté d'auto préservation. B -Le dilemme de sécurité japonais. [...]
[...] [ ] Le Parti libéral démocrate a toujours souhaité une éducation plus patriotique [ . ] Quant aux grands médias, très liés au monde des affaires, ils se focalisent sur le patriotisme, promu nouvel objectif de l'éducation De plus, l'idée selon laquelle la sanction imposée au Japon serait injuste n'est pas sans incidence ici puisque, au vu du principe de souveraineté étatique, l'interdiction faite au Japon d'avoir une armée offensive est illicite, surtout si l'on pense que l'Allemagne, qui était elle-même à la tête de la coalition des vaincus, n'est pas soumise à ce type de sanction, et que le Japon a pourtant la même autorité qu'elle en matière de politique internationale grâce à son siège au Conseil de Sécurité des Nations Unies. [...]
[...] Que ce soit dans l'acception d'Aron ou dans celle de Mearsheimer, la définition de la puissance japonaise est dans tous les cas effective aujourd'hui, car le Japon dispose de la puissance et de sa mise en œuvre, aussi bien que du développement technologique. Mais parallèlement à ce réarmement de fait, l'on remarque certains détails qui ne trompent pas sur le but japonais à peine voilé de prendre sa revanche sur la défaite impériale de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, M. [...]
[...] K. Waltz, Theory of International Politics, New Yor, McGraw Hill http://www.ibiblio.org/hyperwar/PTO/IMTFE/index.html http://www.geomagazine.fr/contenu_editorial/pages/geo_magazine/plus_loin /archives/Fevrier_07/plus_loin.php S. Walt, The origin of alliances, pp. 17-32. R. Jervis, War and Misperceptions, pp. 675-679. M. Battistella, Théories des relations internationales, Presses de Sciences Po, coll. [...]
[...] 77-78. A l'image de ceux que la Grande-Bretagne a su habilement utiliser lors de la seconde guerre mondiale. Ainsi s'exprime M. Battistella dans son ouvrage Théories des relations internationales, Presses de Sciences Po, coll. Références inédites p. J.F. Sabouret, op. cit., p Géo magazine, op. cit., p Ibid., p In Battistella, op. [...]
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