Critiques et obstacles de l'engagement international

Résumé du document

« La coopération au développement est-elle utile ou nuisible ? Les plus pauvres en profitent-ils ou seulement les élites corrompues ? De telles questions sont débattues depuis quelques années, de manière vive et controversée, au plan international (…). Un point cependant n'est pas contesté : personne ne nie qu'une grande partie de l'humanité lutte pour sa survie dans une extrême pauvreté. Chacun est conscient que les chances de vie sur notre planète sont très inégales et injustement réparties. La coopération au développement s'est toujours préoccupée de ces problèmes. Son exigence a été et est d'offrir de nouvelles opportunités aux plus pauvres et de leur redonner de l'espoir. La question toutefois demeure de savoir si les acteurs et actrices de la coopération au développement font ce qu'il faut pour répondre à cette exigence. »
Il faut pouvoir avoir un regard critique sur ces grandes idées des organisations internationales, une remise en question est essentielle.
Car il existe beaucoup de conférences telles que celle d'Accra, de la Déclaration de Paris, du CAD,… qui sont censées rapporter des idées concrètes, mais qui ne restent que sur papier.
A propos de la Déclaration de Paris, l'appropriation constitue réellement l'objectif le plus difficile à atteindre, et il semble opportun d'avoir une réflexion sur la pertinence de la réalisation de cet objectif.
Dans un premier temps, cela peut apparaître totalement irréaliste dans des pays désorganisés. L'appropriation d'un concept ne signifie telle pas son application réelle sur le terrain ? Cette question est directement en lien avec la problématique du renforcement des capacités. La praticabilité des recommandations d'Accra c'est-à-dire l'efficacité de l'aide dans les contextes de fragilité est-elle concrètement réalisable ? Qu'en est-il des objectifs du Millénaire ?

Extraits

[...] Critiques et obstacles de l'engagement international La coopération au développement est-elle utile ou nuisible ? Les plus pauvres en profitent-ils ou seulement les élites corrompues ? De telles questions sont débattues depuis quelques années, de manière vive et controversée, au plan international ( Un point cependant n'est pas contesté : personne ne nie qu'une grande partie de l'humanité lutte pour sa survie dans une extrême pauvreté. Chacun est conscient que les chances de vie sur notre planète sont très inégales et injustement réparties. [...]

[...] NIGGLI Peter, A qui profite l'aide eu développement ? Controverses et nouvelles pistes, p.9 Le DSRP a pour but de réduire la pauvreté en réafirmant le besoin de réformes qui sont structurelles afin d'accélerer l'intégration dans l'économie mondiale de l' Afrique par la privatisation, la libéralisation et la déréglementation. François Gaulme a critiqué ces Documents Stratégiques de réduction de la pauvreté : ( ) une voie à ne pas suivre, quoiqu'elle prédomine toujours dans les procédures d'aide au développement, demeure celle de la fixation de lignes directrices à l'intérieur d'un cadre préétabli et valable pour tous pays. [...]

[...] Ils doivent donc définir leur propre politique de développement mais à côté de ça la communauté internationale a toujours des priorités à l'agenda. S'ils mettent par exemple l'environnement, qui est un thème à la mode, dans leur document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP)[2] ils ont plus de chance de recevoir des fonds. Ils n'ont donc pas vraiment de libre arbitre et sont dépendants du budget octroyé. Ils sont conscients que certains secteurs vont drainer plus de fonds que d'autres. C'est assez paradoxal car normalement c'est leur propre politique. [...]

[...] Si les pays bénéficiaires n'obtiennent pas de résultats ceux-ci sont sanctionnés, mais dans le cas contraire, c'est-à-dire si ce sont les pays donateurs qui n'atteignent pas les résultats, qui les sanctionne ? Personne. La Déclaration de Paris est dès lors trop ambitieuse par rapport aux capacités des pays bénéficiaires. Même si elle a permis de réaliser certaines avancées concernant l'efficacité de l'aide et de la baisse des coûts de transaction, celles-ci sont enrayées par des relations asymétriques entre les partenaires lors des négociations. L'importance de l'appropriation par les pays et de la prise en compte du contexte local. La Déclaration de Paris jouit d'une crédibilité et légitimité au niveau international. [...]

[...] Mais on se doit de prendre un certain recul par rapport à celle-ci. La théorie n'est jamais en parfaite adéquation avec la réalité, bien au contraire. Il faut donc réduire l'écart entre le discours incantatoire et l'action. Mais il faut de même qu'elle soit appropriée aux conditions et que les hommes se les approprient. A l'heure actuelle, le développement durable est de plus en plus présent. Mais on constate que l'écart entre un succès verbal et la difficulté d'aboutir à des réalisations effectives autres que formelles avec les déclarations dont celle de Paris, avec les conférences, est énorme. [...]