« La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens. » Cette assertion célèbre de Clausewitz semble avoir dicté la conduite stratégique de Mao dès 1949 et ce jusqu'à sa mort en 1976. Il faut tenter dès lors de comprendre l'implication de cette politique dans la Chine moderne, et de voir si cette théorie stratégique a perduré après la mort de Mao. C'est ainsi que Alastair Iain Johnston tente de comprendre l'implication de la realpolitik, mais aussi de la stratégie culturelle au sein de la stratégie chinoise au cours des différents siècles. Pour cela il s'appuie largement sur les théories constructivistes, le sens du cognitif et des symboles .
La République populaire de Chine (RPC) des années 1990 s'impose largement comme une puissance régionale dominante. Néanmoins des tensions persistent notamment avec Taiwan dont le statut est encore flou : la RPC n'a pas reconnu son indépendance, néanmoins ce territoire vit en autonomie totale.
La crise de mars 1996 semble intéressante pour tenter de comprendre quelle stratégie influence la RPC mais aussi pour voir dans quelle mesure la culture stratégique mêlée à la realpolitik joue un rôle sur le comportement chinois.
Afin de comprendre ces enjeux, il semble important de revenir sur l'histoire unissant ces deux territoires, puis d'exposer les points primordiaux du texte de Alastair Iain Johnston, pour enfin voir les liens entre le texte et la crise de 1996.
[...] Il apparaît donc que la théorie de Alastair Iain Johnston est largement vérifiable sous différents points mais que en l'absence de conflit armé réel, sa conception de la culture stratégique maoïste semble erronée. Bibliographie CABESTAN, Jean-Pierre : Chine-Taiwan, la guerre est-elle concevable Bibliothèque Stratégique, Editions Economica CABESTAN, Jean-Pierre ; VERMANDER Benoît : La Chine en quête de ses frontières, la confrontation Chine Taïwan. DUFOUR Jean-Louis : Les crises internationales, De Pékin (2000) à Bagdad (2004), Editions Complexe JOHNSTON, Alastair Iian : Cultural realism and strategy in maoist China. [...]
[...] En effet, si Taiwan a le soutien des Etats-Unis, elle n'a d'une part pas la capacité militaire et pas les tentations velléitaires d'un conflit ouvert et armé avec la RPC. Nous ne pouvons cependant absolument pas nier le rôle de la stratégie culturelle dans cette crise. Il apparaît important de s'attarder sur le rôle du cognitif. Cette crise marque l'importance du discours, des formules ambiguës dans ce discours mais aussi de la perception des discours adverses. Ainsi, lorsque la Chine refuse de promettre qu'elle n'attaquera pas Taiwan, elle ne dit pas qu'elle l'attaquera. Il y a ici uniquement une menace potentielle véhiculée par ce discours. [...]
[...] L'idée selon laquelle la paix prolongée serait la cause du déclin apparaît moins évidente puisqu'il n'y a pas eu de véritable guerre au sens de conflit armé. Cependant l'absence de guerre ne signifiant pas la paix (vision de Karl Schmidt : l'hostilité peut être considéré comme un aspect de la guerre et non uniquement la violence), il paraît important de noter que ces tensions reflètent une forme de conflit non armé, pouvant s'apparenter à la théorie maoïste. La notion de guerre juste dans la théorie stratégique maoïste est également marquée dans cette crise[19]. [...]
[...] Ces tirs chevauchent en partie les eaux territoriales taïwanaises mais constituent également une forme de blocus à l'encontre de Taiwan. Si cette série de tirs est la troisième depuis le mois de juillet, la crise prend sa véritable dimension dans le refus de Li Peng de promettre que la Chine ne lancera pas d'intervention militaire contre Taïwan. Taipei s'inquiète ouvertement de la situation et ainsi le porte parole de l'armée taïwanaise déclare que la capitale est, elle aussi, menacée à partir du moment où est remise en cause une situation pacifique[10] L'escalade de la crise semble difficile à stopper. [...]
[...] C'est cette complexité qui peut être évoquée pour la crise qui éclaté entre les deux en 1996. B. Crise de mars 1996 Le face à face entre la RPC et Taïwan entre 1990 et 1996 est, selon JP Cabestan[6] est marqué par le règne de Lee Teng-Hui. Peu avant son élection le 23 mars 1996, une crise importante eut lieu entre les deux. Selon Cabestan, il s'agit de l'un des sommets de la tension entre les deux pays Cela reflète finalement les tensions entre la RPC et Taïwan. [...]
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