La dernière décennie du XXème siècle a été celle d'intenses bouleversements politiques, institutionnels et économiques, qui ont été irrémédiablement changé le visage de l'Afrique noire. Depuis la fin des années 80, celle-ci souffre d'une crise du Parti unique et des régimes autoritaires qui prévalaient comme forme de gouvernement, laissant présumer de la crise de l'Etat même. Elle est aussi devenue le théâtre de nombreux conflits armés, massacres, exodes, épidémies, rébellions…etc. Des Etats comme le Libéria et la Somalie ont cessé d'exister en tant qu'ensembles géopolitiques organisés. D'autres comme le Soudan, l'Angola, le Mozambique, la Sierra Léone, ont perdu le contrôle d'une partie de leur territoire. Dans une quinzaine de pays en Afrique Noire, des groupes rebelles défient l'autorité du pouvoir central et tentent de la destituer. Enfin, certains pays comme le Rwanda ou le Burundi ont subi de violents affrontements dont l'enjeu est la prise du pouvoir.
Face à ces drames et ces bouleversements, certains ont parlé de l' " agonie de l'Afrique " et ont prédit que le continent s'acheminait irrémédiablement vers le chaos et l'anarchie. Si un tel diagnostic demeure incertain, les troubles traversés par l'Afrique Noire, n'en sont pas moins réels. L'Afrique Noire est actuellement plongée dans une crise aux dimensions multiples, mais celle qui ébranle l'Etat est de loin la plus dangereuse pour son avenir, dans la mesure où elle est susceptible de saper les fondements même de l'autorité inhérente à toute organisation humaine. Parce que la déliquescence de l'Etat en Afrique Noire est patente, dans ses institutions comme dans son symbole, il est important d'en rechercher les causes fondamentales, et d'analyser les risques que cela engendre pour le devenir du sous continent.
Ainsi, l'importation d'un modèle Etatique occidental en Afrique Noire a échoué, entraînant une grave crise de l'Etat en son sein ; c'est alors toute la question de la viabilité de l'Etat-Nation dans la région qui se pose.
[...] D'après lui, les causes de la dérive de l'Etat en Afrique Noire, et donc de sa crise, résident dans l'importation du modèle occidental en totale inadéquation avec les cultures de ces pays. Tout d'abord, le XXème Siècle a vu une occidentalisation diffuse à l'échelle de la région entraînant son étatisation, par le biais de sa territorialisation, de son unification par le Droit et de la construction d'un système inter étatique. L'exportation des modèles politiques occidentaux a rapidement été porteuse de tensions, tout au long du processus de colonisation, car ceux-là étaient en rupture totale avec les modèles communautaires et les systèmes de lignages qui prévalaient. [...]
[...] De plus, l'auteur montre que les conflits ethniques comme ceux du Rwanda, trouvent leurs origines dans la colonisation : en effet, les ethnies actuelles ont été inventées par le colonisateur, pour figer la complexité des différentes populations mouvantes, et, en retour, le rejet du modèle blanc par les africains les a incités à entrer dans le jeu par la quête désespérée d'un enracinement identitaire. Dès lors, la création même de l'Etat a entraîné l'accroissement des confrontations ethniques, niant alors la construction de l'Etat Nation. De là, sont nées les dérives autoritaires de l'Etat en Afrique Noire : une fois au pouvoir, les chefs d'Etat ont voulu accélérer le processus de construction de la Nation par le biais du Parti Unique. La mise ne place d'un Etat omnipotent relevait, en effet, de la volonté d'identifier l'Etat à la Nation. [...]
[...] Or c'est la société civile qui rend possible la démocratie en son absence la démocratie a échoué et continuera d'échouer en Afrique Noire Il prône alors une re-colonisation de la région par l'Europe. Si les tragédies du Rwanda et de l'ex Zaïre illustrent l'échec de l'Etat Nation en Afrique et semblent alors confirmer les prévisions afro-pessimistes, ces thèses sont néanmoins trop radicales et concluent hâtivement à l'agonie de l'Afrique. Les perspectives de la démocratie en Afrique Noire sont donc plutôt à rechercher du côté des afro-optimistes. Plusieurs, comme C. [...]
[...] Guy Martin, dans un article intitulé " la crise de l'Etat Nation en Afrique : du régionalisme au fédéralisme explore la possibilité d'un nouveau cadre de développement régional. D'après lui, les leaders africains ont tenté de construire des Nations dans le cadre d'Etats artificiels ; c'est ainsi que le Nationalisme africain a abouti à " l'Etat Nationalisme " (B. Davidson), c'est à dire une forme de nationalisme post-colonial, négatif et artificiel. IL affirme alors que tout semble indiquer que les Etats africains sont maintenant prêts à transcender cet " Etat Nationalisme " pour atteindre un fédéralisme rationnel, qui intégrerait les différentes cultures africaines. [...]
[...] Elle est aussi devenue le théâtre de nombreux conflits armés, massacres, exodes, épidémies, rébellions etc. Des Etats comme le Libéria et la Somalie ont cessé d'exister en tant qu'ensembles géopolitiques organisés. D'autres comme le Soudan, l'Angola, le Mozambique, la Sierra Léone, ont perdu le contrôle d'une partie de leur territoire. Dans une quinzaine de pays en Afrique Noire, des groupes rebelles défient l'autorité du pouvoir central et tentent de la destituer. Enfin, certains pays comme le Rwanda ou le Burundi ont subi de violents affrontements dont l'enjeu est la prise du pouvoir. [...]
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