La deuxième crise de Berlin, qui émerge en août 1961, traduit les tensions entre les deux blocs, s'opposant dans le contexte de la guerre froide. L'analyse des événements qui concourent au point culminant de ce conflit localisé mais symbolique (Berlin Ouest comptant 2 500 000 habitants) suppose quelques rappels sur les enjeux issus de la seconde guerre mondiale.
[...] - L'émergence de la guerre froide en 1947 rend toute collaboration illusoire à Berlin. La Conférence quadripartite se réunit pour la dernière fois à Londres en décembre 1947. Elle consacre l'échec qui entraîne très vite le retrait de l'URSS des organismes de coopération. Berlin devient alors le symbole de la division entre les deux blocs ainsi que de la coupure de l'Allemagne et de l'Europe. Il constitue également un symbole de liberté et l'objet même de la volonté occidentale de défendre cette liberté. [...]
[...] - Au lendemain de la crise, le rôle de Berlin comme enjeu politique dans les rapports Est-Ouest semble perdre son acuité. Pour autant, il reste encore, dans le début des années 1960, un frein à une évolution vers la détente dont on sent pourtant les prémisses, avec la consécration de deux puissances nucléaires, les Etats-Unis et l'URSS. - La crise et dans son prolongement, celle de Cuba, aboutit également à l'élaboration de la doctrine Mac Namara (Secrétaire à la défense des Etats-Unis), substituant à la doctrine des représailles massives celle de la riposte graduée (1962), visant à proportionner la riposte à la menace et à l'enjeu, suivant une escalade savante allant du conflit conventionnel à la guerre nucléaire. [...]
[...] Berlin, révélateur du déplacement des enjeux dans les années 70 - L'apparition d'un nouveau contexte de détente dès la fin des crises de Cuba et de Berlin, son apogée au début des années 70, créent un climat propice au dégel de la situation à Berlin, voire le règlement de la question. Les super-Grands admettent et même recherchent le statu quo en Europe ainsi que le montrera par la suite le processus de la CSCE. - En RFA, l'abandon en 1970 de la doctrine Hallstein pour l'Ostpolitik initiée par le chancelier Brandt crée le facteur nécessaire au rapprochement. La RFA reconnaît en 1970 l'inviolabilité des frontières existantes compris la frontière Oder-Neisse. Le règlement intervient ainsi le 3 septembre 1971. [...]
[...] Prétexte pour supprimer l'enclave occidentale de son dispositif, le blocus de Berlin Ouest commence le 24 juin 1948 et dure trois cent vingt deux jours, jusqu'au 12 mai 1949. - Le trafic routier, ferroviaire et postal entre les zones est suspendu. Les occidentaux mettent en place un pont aérien, sur l'initiative du Général Lucius Clay, commandant en chef américain en Allemagne, pour ravitailler une population de 2,2 millions de personnes, déversant jusqu'à tonnes de matériel par jour. En outre, pour preuve de sa résolution, Harry Truman envoie en Angleterre des bombardiers B 29 équipés de la bombe atomique. [...]
[...] En riposte, la zone soviétique devient le 7 octobre 1949 la République démocratique allemande. La guerre froide culmine avec la deuxième crise de Berlin (1958-1961) 1-Les prémisses de la crise - Depuis le statu quo de 1949, l'impasse demeure sur la question allemande : en application des accords de Paris (23 octobre 1954), la RFA recouvre sa souveraineté, avant d'être autorisée à réarmer. De son côté, la RDA, soutenue par l'URSS, exige un nouveau statut pour Berlin et prend prétexte de l'entrée de la RFA dans l'OTAN (1955) pour accuser l'Occident de violer les accords de Postdam (sur le désarmement) et demander la réunion de Berlin à son profit. [...]
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