crime organisé, transnational, mafia, sécurité, réseaux, trafic
La recherche académique sur le crime organisé est limitée par des facteurs liés à deux types de difficulté méthodologique. Tout d'abord, l'accès aux informations et aux sources fiables pour l'étude du phénomène est largement limité par la nature dangereuse de la recherche de terrain. A cela s'ajoute la difficulté de mesurer l'extension d'activités illicites, le degré d'implications des acteurs du crime et l'impact social et politique du leur activités.
De plus, la catégorie du « Crime Transnational Organisé » (CTO) est particulièrement flexible et dans certains cas, contradictoire du fait des différents critères de catégorisation et de délimitation des activités criminelles.
Le phénomène du crime organisé n'est pas un enjeu nouveau, on peut retracer des activités criminelles comme la piraterie et le vandalisme d'avant l'âge industriel. Pourtant la catégorisation des groupes criminels structurés au niveau international est plus récente. Elle se développe à partir de la fin de la guerre froide, alors qu'apparaissent les discours concernant les enjeux de la sécurité humaine sur la scène internationale.
Des groupes criminels ou Bratva (Mafiya) de l'ancien empire soviétique comme la Dolgoprudnenskaya ou encore les mafiosi tchétchènes sont considérés avoir formé des réseaux criminels importants en dehors du territoire original. De cette façon, les agences internationales ou encore l'Organisation des Nations Unies (ONU) les considèrent comme « l'une des plus graves menaces contre la sécurité humaine, qui empêche le développement social, économique, politique et culturel des sociétés du monde ». Dans ce contexte, les groupes criminels qui s'organisent et forment des réseaux transnationaux sont catégorisés de manière systématique comme des nouvelles menaces pour la sécurité internationale.
[...] La catégorisation des groupes criminels est décalée à l'égard d'origines ethniques de ses membres. Dans la classification des groupes, on trouve notamment des groupes non-occidentaux comme les mafias Bulgare, Albane, Serbe, Colombienne, Italiennes (Cosa Nostra et Camorra aux États-Unis), Mexicaine, Afghane, The Irish Mob entre autres. Cet aspect de la catégorisation ouvre la question de savoir s'il existe un certain degré d'ethnicisation du problème et si pourra-t-elle servir pour instrumentaliser le phénomène ? BIBLIOGRAPHIE LORRAIN, Pierre, Mafias russes : ébauche d'une typologie. In: Politique étrangère - 1996 - 61e année pp. 813-821. [...]
[...] FRIMAN, Richard, Prise au piège de la folie ? Le pouvoir étatique et le crime organisé transnational dans l'Suvre de Susan Strange. In : Cultures & Conflits 42-été 2001. pp. 139-160. FRIMAN, Richard, Le pouvoir étatique et le crime organisé transnational, l'Economie Politique 15. (Version raccourcie d'un article paru dans la revue Cultures & Conflits, 42, été 2001) BEIGZADEH E., Présentation des instruments internationaux en matière de crime organisé, Archives de politique criminelle 2003/1, 25, p. [...]
[...] Didier Bigo, La mondialisation de l'(in)sécurité ? , Cultures & Conflits [En ligne], Tous les numéros, Suspicion et exception, mis en ligne le 06 janvier 2010. Committee to Protect Journalists, Silence or Death in Mexico's Press, Crime, Violence, and Corruption Are Destroying the Country's Journalism, Special Report, Septembre 2010 pp.5-51 SHELLEY, Louise I., Transnational Organized Crime: An Imminent Threat to the Nation State? Journal of International Affairs, hiver pp.27 David Carey, Testimony on International Organized Crime,Testimony Before the House International Relations Committee on International Organized Crime ,DCI Crime and Narcotics Center,January Convention des Nations Unies contre la Criminalité Transnationale Organisée et protocoles s'y rapportant (Assemblée Générale 2000). [...]
[...] Parce que la catégorie de crime transnational organisé est une construction, la question se pose de savoir si la «transnationalisation du crime répond à une réalité objectivement observable ou si elle est le résultat d'un changement de nos perceptions (Friman 2001). Cette transnationalisation du crime organisé pourrait s'expliquer d'une part par l'émergence des marchés mondiaux qui selon Susan Strange ont encouragé les échanges et interactions entre les organisations criminelles au niveau transnational. Dans cette perspective, les réseaux criminels se construisent dans l'espace mondial en parallèle avec l'évolution de la mondialisation et de l'accroissement des marchés lucratifs, de technologie et des moyens de transportation. [...]
[...] De plus, la catégorie du Crime Transnational Organisé (CTO) est particulièrement flexible et dans certains cas, contradictoire du fait des différents critères de catégorisation et de délimitation des activités criminelles. Le phénomène du crime organisé n'est pas un enjeu nouveau, on peut retracer des activités criminelles comme la piraterie et le vandalisme d'avant l'âge industriel. Pourtant, la catégorisation des groupes criminels structurés au niveau international est plus récente. Elle se développe à partir de la fin de la guerre froide, alors qu'apparaissent les discours concernant les enjeux de la sécurité humaine sur la scène internationale. [...]
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