Longtemps considéré comme un havre de paix et de stabilité en Afrique de l'Ouest, la Côte d'Ivoire est entrée à son tour depuis le putsch de Noël 1999 dans un cycle de violence, marqué par la multiplication des coups d'Etats, des mouvements de rébellion et la radicalisation de la répression politique. Alors que le président Félix Houphouët-Boigny ne s'était jamais servi de l'appareil militaire pour légitimer son pouvoir, la violence armée et celle de la rue sont désormais devenues des moyens usuels pour accéder à celui-ci...
[...] Son économie reposait alors sur la protection des planteurs et une caisse de stabilisation et de soutien des prix des productions agricoles. La dissolution de cette caisse, la Caistab, et l'ouverture du secteur à la concurrence internationale ont grippé les rouages de la régulation politique qui avaient assuré la stabilité du pays sous H.B. II. Aux évènements récents Depuis le 19 septembre 2002 qui donna naissance à une véritable rébellion armée, la Côte d'Ivoire a basculé dans une guerre de dimension régionale et qui menace les équilibres de toute l'Afrique de l'Ouest. [...]
[...] Cependant, son application s'avère très lente. l'analyse de la presse En examinant de plus près la presse, on distingue des points de vue très opposés sur le conflit, notamment sur le rôle que la France est supposé jouer . Selon le journal Le Monde, la responsabilité de la situation dramatique dans laquelle est plongée la Côte d'Ivoire incombe intégralement à une faction du pouvoir ivoirien certains proches de Gbagbo n'entendent pas jouer le jeu de cette réconciliation Même constat pour Libération avec un titre plutôt explicite : Un pouvoir politique pousse-au-crime Le malaise ivoirien est d'abord lié à l'impunité de ses dirigeants : au moment où Gbagbo prêtait serment, un escadron de gendarmes massacrait une cinquantaine de musulmans militants du mouvement d'Ouattara, coupables de contester les conditions des élections A l'impunité des forces de l'ordre s'ajoute un climat de haine, largement propagé par les médias : la haine de l'autre, du Blanc, du musulman, de l'opposant, du mauvais ivoirien s'étale chaque jour dans les journaux et à la télévision ; les immigrés y sont systématiquement présentés comme soutenant les rebelles, l'expulsion des étrangers évoquée comme une mesure de salubrité La France et ses médias y sont aussi en ligne de mire. [...]
[...] Les mouvements rebelles s'organisent : - Création du MPCI, Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire, afin de renverser le régime. - Naissance de 2 autres groupes rebelles, le MPIGO, Mouvement Populaire Ivoirien du Grand Ouest et le MJP, Mouvement pour la Justice et la Paix qui revendiquent la prise de 2 villes à l'ouest du pays. Enfin, il ne faut pas oublier que la Côte d'Ivoire a connu, ces quinze dernières années, une crise économique et financière sans précédent qui explique en partie la violence. [...]
[...] est élu pour la 6ème fois avec une large majorité (82 La doctrine de l' ivoirité de Bédié En 1993, suite à la mort d'H.B., Henri Konan Bédié devient président. Il sera à l'origine du concept de l' ivoirité : vision nationaliste du pouvoir qui deviendra un support idélogique justifiant des agressions brutales contre les étrangers, la mise en doute de l'identité ivoirienne des populations et l'élimination d'opposants dans la compétition présidentielle (notamment Alassane Ouattara). Cette politique d'ivoirité se traduit par la modification du Code électoral en 1994 : l'accès à la candidature à la présidence de la République est restreinte aux citoyens nés de 2 parents ivoiriens (près d'1/3 de la population a des origines étrangères : la Côte d'Ivoire est un important d'immigration en Afrique). [...]
[...] Ce qui est en jeu, au fond, dans cette guerre qui a déjà fait des milliers de morts et des centaines de milliers de personnes déplacées, c'est l'avenir des relations entre les différentes communautés ethniques allogènes et autochtones de Côte d'Ivoire. Mais surtout, c'est de redéfinir les fondements de la souveraineté de la nation dont il s'agit. La résolution des combats se heurte actuellement à un obstacle majeur : la régionalisation du conflit ivoirien où s'entremêlent les intérêts des protagonistes locaux, régionaux et internationaux. Les rebelles de l'Ouest ont reçu le soutien de Charles Taylor, désireux d'attiser la rébellion, tout comme Gbagbo n'a pas hésiter à soutenir les mouvements rebelles qui menacent Monrovia. [...]
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