En 1754, l'article « cosmopolite » de l'Encyclopédie écrivait « on se sert quelquefois de ce nom en plaisantant, pour signifier un homme qui n'a point de demeure fixe, ou bien un homme qui n'est étranger nulle part. Il vient de cosmos, « monde », et polis, « ville » ». Cet article définit le cosmopolite comme un citoyen du monde. Le terme de cosmopolitisme fait donc référence à une situation dans laquelle les communautés passent d'un renferment sur elles-mêmes à une interdépendance, à une abolition des frontières que Goethe avait déjà imaginée et qualifiée « d'époque universelle ».
Aujourd'hui, le débat n'est plus de savoir si une telle société cosmopolitique serait nécessaire ou plus efficace que l'ordre national, dans la mesure où la réalité elle-même est devenue cosmopolitique. Pour le prouver, on peut mettre en avant la menace terroriste, qui ne connaît plus de frontières, ou bien les protestations contre la guerre en Irak, qui pour la première fois a été perçue comme relevant d'une politique intérieure mondiale.
On peut alors se demander quelles sont les différences entre le cosmopolitisme et la mondialisation ou l'internationalisme. D'un côté, le terme de mondialisation est la plupart du temps associé à la mondialisation économique, à l'idée de marché mondial et des déplacements de capitaux, de produits et d'hommes de façon rapide et efficace. La cosmopolitisation, quant à elle, doit être comprise comme un processus multidimensionnel, dans lequel on voit une multiplication de modes de vie transnationaux variés, une importance de plus en plus grande des acteurs non étatiques, des luttes pour la reconnaissance mondiale des droits de l'homme ou pour la protection globale de l'environnement. D'un autre côté, il faut distinguer le cosmopolitisme institutionnalisé, qui cherche à ordonner le monde par delà le national et l'international, dont nous parlerons par la suite, de l'internationalisme institutionnalisé, dont le créations sont par exemple l'OTAN ou l'OMC.
[...] On peut alors se demander quelles sont les différences entre le cosmopolitisme et la mondialisation ou l'internationalisme. D'un côté, le terme de mondialisation est la plupart du temps associé à la mondialisation économique, à l'idée de marché mondial et des déplacements de capitaux, de produits et d'hommes de façon rapide et efficace. La cosmopolitisation, quant à elle, doit être comprise comme un processus multidimensionnel, dans lequel on voit une multiplication de modes de vie transnationaux variés, une importance de plus en plus grande des acteurs non étatiques, des luttes pour la reconnaissance mondiale des droits de l'homme ou pour la protection globale de l'environnement. [...]
[...] Une vision cosmopolitique du monde suppose en effet que c'est l'unité du but ultime, à savoir l'obtention d'une civilisation de la paix, qui peut justifier le respect de la diversité des cultures. Cependant, il ne s'agit pas de créer un État mondial qui s'imposerait aux États. Kant n'envisage pas de république universelle pouvant anéantir les souverainetés, mais plutôt une alliance d'États, un congrès permanent des États auquel il ne donne pas d'organes communs. Nous verrons donc en quoi cette position doit être revue. Quoi qu'il en soit, la logique cosmopolitique inclut la logique nationale, tandis que la logique nationale exclut la logique cosmopolitique. [...]
[...] Par ailleurs, afin que les États mettent en conformité leur politique extérieure avec une politique intérieure mondiale, il faut que les Nations unies soient en mesure d'engager des forces armées sous son propre commandement, ce qui lui donnerait un pouvoir de police. En conclusion, les projets cosmopolitiques vont dans le sens d'une institutionnalisation de l'espace mondial afin de garantir la sécurité et le respect des droits de l'homme. Cependant, le cosmopolitisme fait face à l'opposition de ceux qui considèrent que la consécration des droits de l'H au niveau international est une moralisation de la politique. [...]
[...] L'apparition d'une société mondiale 1. La création d'un espace commun On peut parler de société mondiale dans la mesure où les moyens de communication ont créé un lien planétaire. Pourtant, cette société mondiale est stratifiée, car avec le marché mondial, cela implique des processus de développement et de sous-développement, ainsi que la coexistence de grandes productivités et de misère. Le monde se trouve ainsi divisé en ce qu'on appelle le tiers monde, le deuxième monde et le troisième monde. Cependant, malgré cette stratification, il existe un consensus mondial sur trois points : - conscience du développement inégal de communautés - accord normatif sur les droits de l'homme - accord sur la conception de l'état de paix auquel on aspire 2. [...]
[...] Ceci a conduit les ménages indiens à cuisiner indien, c'est-à-dire comme les chefs londoniens. source de responsabilisation L'apparition d'une société mondiale a aussi des conséquences directes sur la responsabilisation de la population, dans la mesure où la cosmopolitisation subie entraîne une globalisation des risques La globalisation des risques En effet, le défi écologique, en dehors de toute frontière, nationalité, classe sociale ou sexe, concerne l'ensemble de l'humanité. De par sa durée indéfinie, les institutions politiques sont inutiles pour le gérer, car les prérogatives d'un gouvernement sont limitées à un territoire et son mandat dépend directement d'élections régulières. [...]
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