En 2002, G.W BUSH intégrait la Corée du Nord à « l'axe du mal ». Qualifié par certains d'"Etat voyou", la Corée du Nord, dès sa création en 1945 a semblé incontrôlable.
En 1945, l'URSS occupe le Nord de la péninsule coréenne, divisée sur le 38ème parallèle. Très vite, elle installe KIM IL-SUNG, communiste, au pouvoir. En 1948, La République Populaire Démocratique de Corée (RPDC) est proclamée sous égide soviétique. Après la « guerre de libération de la patrie » (Guerre de Corée, 1950/1953), déclenchée par Kim Il Sung, il faut désigner des coupables : tous les opposants sont supprimés. Dès lors, est définitivement établi un système socialiste monolithique sous la direction incontestée de Kim Il Sung, « grand leader », secrétaire général du Parti des travailleurs et président de la République. Il se base à partir de 1955 sur l'idéologie Jouché (djoutché ), ou « kimilsungisme », qui devient une espèce de « religion d'État » et qui se traduit par l'indépendance en autosuffisance, c'est à dire, une économie autonome (autarcie) et une défense nationale indépendante.
Victime à l'origine de l'antagonisme des deux grandes puissances URSS et USA, la Corée est devenue le reflet de la division bipolaire du monde et le 38ème parallèle, la ligne de démarcation des deux blocs. Après s'être fourvoyée dans une guerre que l'on peut qualifier de civile pour rallier son homologue du sud au communisme, la Corée du Nord pro-stalinienne s'est enfermée dans un système autarcique qui l'a longtemps laissé, en apparence du moins, en dehors des relations internationales. Plusieurs questions se posent alors quant à la place de la Corée du Nord dans le système international.
La RPDC est-elle complètement exclue des relations internationales ? Se contente-elle de suivre une politique de bloc, ou a t-elle une politique extérieure autonome ? Entretient-elle des relations avec la Corée du Sud ? Qu'est ce qui a fait d'elle une puissance de « l'axe du mal »?
L'existence de la Corée du Nord étant intimement liée à celle des blocs, nous pouvons établir deux périodes distinctes dans l'histoire de ses relations internationales depuis 1970. Jusqu'au début des années 90, la RPDC ne s'inscrit que dans des relations régionales avec ses voisins socialistes et son homologue du Sud. Puis, à la chute du grand frère soviétique, la Corée du Nord s'est retrouvée isolée et a dû établir une nouvelle stratégie géopolitique. C'est à ce moment là qu'elle commence à jouer un rôle (bien que contestable) sur la scène internationale. La Corée du Nord peut donc être placée dans 3 grands ensembles géostratégiques avec lesquels elle entretient des rapports différents: le bloc socialiste (Chine et URSS puis Russie), la péninsule coréenne, et la communauté internationale.
Nous allons dans un premier temps étudier les différentes relations coréennes avec l'URSS, la Chine et la Corée du Sud avant les années 90. Nous verrons par la suite comment évoluent ses relations de 90 à nos jours. Et nous finirons par voir de quelle façon depuis la fin de la guerre froide, la RPDC s'inscrit le système international.
[...] Cela porte aussi un rude coup aux relations sino-américaines. Le 21, le président du Conseil suprême du peuple nord-coréen, Kim Yong-nam, affirme que son pays est prêt à résoudre les problèmes de sécurité par le dialogue si les États-Unis renoncent à leur politique d'hostilité à son égard. En effet, G.W. Bush affiche un mépris total pour la politique de réconciliation inter-coréenne et se livre à des attaques gratuites et incessantes à l'égard de Kim Jong Il, affirmant que le leader de la RPDC n'est pas digne de confiance, qu'il le déteste et préfèrerait renverser le régime Le 12 décembre, la Corée du Nord annonce la reprise immédiate de son programme de production de plutonium après avoir déclaré caduc l'accord de 1994. [...]
[...] L'administration américaine n'exige plus en retour que les installations suspectes soient inspectées immédiatement par l'AIEA mais dans les 5 ans à dater du 21 octobre 1994. L'accord prévoit des livraisons gratuites de pétrole. En outre, les 2 pays conviennent d'ouvrir des bureaux de liaisons dans leurs capitales respectives. Le 17 décembre 1994, un hélicoptère militaire américain est abattu au nord de la ligne de démarcation entre les deux Corée. Washington plaide l'erreur de navigation tandis que Pyongyang parle d'« espionnage Cet incident ne remet toutefois pas en question l'accord, mais a fait peur à l'ensemble de la communauté internationale qui connaît la susceptibilité nord-coréenne. [...]
[...] La suspicion n'en est que renforcée. Les tortueux pourparlers qui se déroulent entre fin 1993 et début 1994 se focalisent sur l'ampleur et la nature des vérifications auxquelles la Corée du Nord se soumettrait avant la reprise des négociations de haut niveau. Le 19 juillet 1993, Washington et Pyongyang parviennent enfin à un accord, à Genève, qui prévoit l'inspection de 2 sites nucléaires par l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'ouverture de négociations avec Séoul sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne et la transformation de la filière nucléaire en vue d'en limiter l'utilisation à des objectifs civils La crise du printemps 1994. [...]
[...] Les autorités des deux Corée tentent de nouveau un dialogue inter coréen pour la première fois depuis la signature et l'échec du Communiqué Commun Nord du 4 juillet 1972. Cela aboutit en juillet 1990 aux pourparlers de haut niveau entre le Nord et le sud de la Corée Ainsi, lors de la première rencontre de ces pourparlers 7 septembre1990), le Premier ministre nord-coréen, YON HYONG-MUK, accompagné de 90 personnes, franchit le 38e parallèle pour se rendre à Séoul. C'est la première fois qu'une visite d'un tel niveau a lieu depuis 1948. [...]
[...] En Asie du Nord-Est, pendant la guerre froide, la péninsule coréenne est encore un lieu de conflit. Elle n'entretient presque aucune relation avec le reste du monde dans les années 70 et 80, si ce n'est de par des relations tumultueuses avec son homologue du Sud. La Corée du Nord, communiste, est principalement associée à la Chine et à l'URSS qui sont des Etats continentaux. La Corée du Sud, non communiste, est liée aux Etats-Unis et au Japon, Etats maritimes. [...]
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