Le sommet de Copenhague de décembre dernier a vu ressurgir l'éternel débat de la participation et la responsabilisation des pays sous-développés et en développement dans la lutte contre le réchauffement climatique. Nous essayons de voir ici, aux détours de quelques articles, comment ces pays peuvent être intégrés dans la lutte contre le réchauffement climatique et quelle coopération entre nord et sud peut se mettre en place.
Deux théories s'affrontent alors. L'une est fondée sur une équité parfaite et aveugle, chaque pays quelle que soit son avancée économique doit subir le même prix du carbone et respecter les mêmes engagements ; l'autre sur une notion de justice, il faut permettre aux pays les moins développés d'accéder et suivre le sentier de croissance, en leur laissant une marge plus grande qu'à ceux qui y sont déjà. C'est ce que veulent les pays en développement.
C'est sur cette dernière voie que s'orientent de nombreux économistes, Sandrine Mathy l'explique d'ailleurs très bien dans son interview pour leMonde.fr. Économiquement cela se comprend bien. Le prix du carbone se propage sur les coûts de production des entreprises, diminue la compétitivité et peut ainsi dégrader les termes de l'échange. L'effet peut aussi être pervers pour les revenus les plus modestes. On comprend alors l'aberration d'un système de prix unique pour tous.
[...] Une demande que les pays du Nord jugent irréaliste. " Les pays émergents n'ont pas les mêmes besoins que les pays les plus pauvres, ils n'ont pas non plus les mêmes besoins entre eux, mais ils resteront soudés sur cette question assure l'expert Pierre Radanne. La Chine a le moins besoin d'argent étranger. Mais son négociateur, Xie Zhenhua, a indiqué que " si elle recevait un appui technologique et financier, elle pourrait atteindre ses objectifs plus tôt " Le financement reste la question la plus dure à résoudre et il ne faut pas exclure que Copenhague échoue dessus avertit Laurence Tubiana, directrice des biens publics mondiaux au ministère français des affaires étrangères. [...]
[...] ) Aujourd'hui, les pays du grandes Sud n'entendent pas voir la défense de l'environnement s'opposer à leur développement, d'autant qu'ils estiment avec raison ne porter aucune responsabilité historique dans l'État de la planète. Leur ambition est de voir leur population accéder à des standards de vie décents, ce qui suppose des taux de croissance économique élevés incompatibles avec les préconisations du Giec pour maintenir la hausse de température à moins de 2 ( . ) Demand er à ces pays de réduire leurs émissions de gaz C. [...]
[...] Cependant, le développement d'un fond de plus de 100 milliards d'euros par an pose un problème de gouvernance. Les pays industrialisés souhaitent avoir un droit de regard, non seulement sur les investissements réalisés, mais aussi sur les résultats des pays en développement. Pour les résultats, les États-Unis souhaiteraient par exemple un système de contrôle assuré par des experts internationaux. Or certains pays comme la Chine y sont opposés, car ils voient ce contrôle comme une ingérence. Plusieurs solutions de gestion de ce fonds sont envisagées aujourd'hui. [...]
[...] Pourquoi les ONG ne s'opposent pas plus fermement à ce système de certificats qui est juste un moyen de remettre la "faute" ailleurs ? Sandrine Mathy : Du point de vue des ONG, il est indispensable, pour faire avancer les négociations, que l'Europe s'engage dès maintenant, avant la fin des négociations, sur du - Pour l'Union européenne, le passage à - est conditionné par un accord à Copenhague ou à des niveaux d'engagement des pays industrialisés que l'Europe jugera suffisants. [...]
[...] Au-delà, d'autres dimensions sont primordiales, comme l'arrêt de la déforestation à moyen terme. D'autre part, je pense qu'il est également important qu'au-delà de Copenhague, les mesures environnementales ne soient pas contraintes par les règles de l'OMC, et que toutes les institutions de la gouvernance mondiale incluent dans leurs programmes et dans leurs priorités la lutte contre le changement climatique. Par exemple, à court terme, il est indispensable que la Banque mondiale se pose la question de la pertinence de continuer à financer des centrales charbon alors qu'il serait peutêtre plus efficace de placer cet argent dans des grands programmes d'efficacité énergétique. [...]
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