L'annonce d'un « nouvel ordre mondial » pouvait faire espérer « un effacement de la diplomatie nucléaire » au profit d'un ordre international plus pacifié. Aussi, les stratégies de politique nucléaire sont revenues au centre des relations entre les divers membres de la scène internationale. Le programme du nucléaire militaire, qui a débuté en 1945, s'est inscrit dans une stratégie de non prolifération, visant à réserver exclusivement cette technologie aux deux supergrands. Néanmoins, cette tactique démontre toute son insuffisance au vu des recherches qui progressent dans ce domaine.
La signature du Traité de non-prolifération en 1968 symbolise la reprise de cette stratégie de non prolifération, à l'échelle de la communauté internationale. Mais l'année 1989 a marqué l'entrée dans le « club nucléaire » de nouvelles puissances tout comme le retrait du Traité ABM par les Etats-Unis. Or l'actualité nous le prouve, deux crises importantes se sont cristallisées avec la Corée du Nord et l'Iran, deux Etats cherchant à développer des programmes nucléaires civils et / ou militaires.
Notre travail sera ici de confronter la perspective théorique constructiviste à ces deux cas d'actualité que sont les cas nord coréen et iranien. Pour ce faire, nous examinerons brièvement les principaux concepts et postulats de ce courant théorique avant de le confronter à la presse journalistique relatant l'actualité « stratégico-militaire » des deux Etats précédemment cités.
[...] Confrontation entre le paradigme constructiviste des relations internationales et la réalité des cas nord coréens et iraniens actuels L'annonce d'un nouvel ordre mondial pouvait faire espérer un effacement de la diplomatie nucléaire au profit d'un ordre international plus pacifié. Aussi, les stratégies de politique nucléaire sont revenues au centre des relations entre les divers membres de la scène internationale. Le programme du nucléaire militaire, qui a débuté en 1945, s'est inscrit dans une stratégie de non prolifération, visant à réserver exclusivement cette technologie aux deux supergrands. [...]
[...] La Corée du Nord mène sa politique nucléaire de façon à faire reconnaître son identité à l'échelle internationale et en particulier vis-à-vis de la Chine et de la Corée du Sud. Mais finalement, cette politique identitaire menée par la Corée du Nord n'est qu'une façon d'attirer l'attention sur les conditions de vie épouvantables de l'Etat autiste nord-coréen et user et abuser de la générosité des Sud-coréens, de la communauté humanitaire, et de l'aide internationale ».La Corée du Nord, par cet appel au secours ce chantage alimentaire montre qu'elle est un Etat suiviste se dotant de l'arme nucléaire pour faire comme ses consoeurs, s'identifiant positivement à eux. [...]
[...] Elle pose le problème de la reconnaissance d'autrui comme dominé et peut compromettre l'image positive que l'autre a de lui-même aspects de la politique de reconnaissance * Reconnaissance de la face positive d'autrui (sa valeur) * Reconnaissance de l'autonomie d'autrui Respect de l'espace sacré, de la souveraineté, des affaires d'autrui. * Respect et reconnaissance des spécificités culturelles, des particularismes et des traumatismes historiques d'autrui négation d'autrui). * Création d'identifications positives d'autrui. Chacun n'est pas différent d'autrui. Il y a des valeurs partagées, des intérêts communs, ce sui peut créer des identités partagées. [...]
[...] Le criminologue Hegel défend l'idée que l'identité n'existe pas en soi et que la politique internationale est une lutte pour la reconnaissance de l'identité (maître/esclave). Une politique identitaire (mise en avant de valeurs partagées, affirmation identitaire) peut permettre d'éviter le conflit. Un Etat peut adopter un comportement agressif pour faire accepter son image de puissance mégalomane. Plus les identités sont mégalos et plus fortes sont les chances d'une agression armée. La propension à l'agression armée dépend d'une culture de guerre. [...]
[...] Le constructivisme introduit une certaine dimension sociale avec le rôle des entités intervenantes dans la définition des identités, des intérêts, etc. Après ce rappel théorique des principes et concepts défendus par le paradigme constructiviste, envisageons une réponse à la problématique suivante : peut on considérer la doctrine constructiviste comme étant appliquée d'une part, par les pays luttant contre la prolifération nucléaire et d'autre part, par les Etats voyous à savoir la Corée du Nord et l'Iran ? La doctrine constructiviste comme orientation stratégique D'une perception ennemi à une perception ami : un premier pas vers une attitude pacifique Un article relevé dans le Courrier International, met en avant un titre révélateur : Corée du Nord : une bonne leçon pour les américains ; cet extrait journalistique insiste sur l'idée selon laquelle ce n'est qu'à cause de la pression accrue de la communauté internationale que Pyongyang s'est mis à développer un programme nucléaire De plus, les américains, en désignant en 2002, la Corée du Nord comme membre de l'axe du mal ont déclenché une course aux armements dans la région Les dirigeants nord coréens ont dû faire un choix délicat en investissant beaucoup d'argent dans l'armement nucléaire plutôt que d'apporter du pain à leur peuple Le titre de cet article est donc révélateur et souligne l'idée que c'est la perception ennemi de la Corée du Nord à l'initiative des Etats-Unis, qui a déclenché ce processus interminable de course au nucléaire. [...]
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