Les conflits périphériques se succèdent aux philippines et en Indonésie depuis le début des années 70 et opposent traditionnellement gouvernements centralisateurs et populations locales aux revendications autonomistes voire indépendantistes. Longtemps circonscrits par les autorités, ces affrontements redoublent de violence depuis une demi-douzaine d'années et la chute des dictatures en place
[...] Cette présence coloniale s'est avérée déterminante dans la faiblesse du tissu social local. La présence d'une classe de caciques à l'échelle nationale accentue les inégalités et par là même les ressentiments. Après l'occupation du pays par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Indonésie proclame son indépendance en 1945 et brave ainsi les Pays-Bas, présents depuis le XVIIe siècle. Elle accède à l'indépendance en 1949. La présence coloniale est ici liée à l'existence même de la République d'Indonésie dont les concepteurs modernes ont été les colonisateurs hollandais. [...]
[...] On peut établir un parallèle avec la situation rencontrée aux Philippines. Jusqu'en 1986, le président-dictateur Ferdiand Marcos s'est appuyé sur l'armée pour contrôler le pays. Ses successeurs à la présidence, Mme Corazon Aquino et le Général Fidel Ramos n'ont pas mieux résolu les problèmes socio-économiques du pays : inégalités, corruption, persistance d'une oligarchie foncière et d'affaires avec ses milices armées, que seuls peuvent concurrencer des réseaux de trafic mafieux. Mais ils ont au moins su établir une paix entre les différents acteurs par un compromis d'intérêts plutôt que par des moyens politiques, en intégrant par exemple ceux-ci à l'administration. [...]
[...] Le peuple et des notables locaux se sentent spoliés et délaissés par l'Indonésie. Les mouvements de révoltes spontanés depuis le début des années 90 leur a permis d'obtenir davantage d'autonomie vis à vis du pouvoir central mais les aspirations indépendantistes ressurgissent fréquemment et sont liées à la situation économique du pays. ( IRIAN JAYA : Annexée par la force en 1963, la province de l'Irian Jaya détient d'importantes ressources naturelles. La résistance papoue s'est organisée dès l'occupation indonésienne de l'île. [...]
[...] Les conflits identitaires ou para-identitaires (Abu Sayyaf et l'île de Jolo) représentent un réel danger de déstabilisation régionale depuis la récente transition démocratique des deux Etats et la fragilité des pouvoirs exécutifs en place. Bibliographie : Curry, Robert, The Moro separatist movement in the Philippines : recent developments, in Asian Though and Society vol.24, n°71. Bertrand, Jacques, Peace and conflict in the Southern Philippines : why the 1996 Peace Agreement is fragile, in Pacific Affairs Spring, vol.73, Franck Michel, L'Indonésie éclatée mais libre : de la dictature à la démocratie, 1998-2000, L'Harmattan 159p. Godement, François, Trébuchantes démocraties d'Asie du Sud-Est, in Le Monde Diplomatique, Juin 2001. [...]
[...] Issu du Golkar, le parti présidentiel au pouvoir depuis l'éviction de Sukarno. Malgré sa vision nouvelle des conflits périphériques et ses tentatives d'accorder aux régions davantage d'influence, il n'a pas su rénover suffisamment les structures de l'Indonésie et a du abandonné son poste en 2001 à sa vice-présidente, porte-parole de la contestation contre Suharto depuis des années et fille de Sukarno, Megawati Sukarnoputri. Cette dernière semble davantage disposée à écouter les revendications autonomistes des régions périphériques mais doit jongler entre les différentes factions encore au pouvoir et préserver l'unité de l'Indonésie. [...]
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