Avant de commencer de traiter le sujet, il convient de définir plus clairement ce qu'est la région que l'on nomme Asie du Sud-Est. Si cette dénomination est connue de tous, les lieux qu'elle désigne le sont moins. En effet, ses limites restent floues et évoluent selon les périodes. L'Asie du Sud-Est peut également être recoupée avec les pays faisant partie de l'organisation régionale du même nom : l'ASEAN (Association Of Southeast Asian Nations ou en français ANSEA). C'est aussi une région de plus de quatre millions de kilomètres carrés et d'environ 600 millions d'habitants dont 114 millions pour la seule île de Java. On voit donc qu'il n'est pas évident de déterminer exactement ses frontières. On peut même se demander si ces pays forment une seule et même région, tant les clivages, les différences de cultures, de langues, de traditions sont importants selon les pays.
Une remarque peut être faite cependant : l'Asie du Sud-Est « est tout sauf une région tranquille » selon les mots de Hugues Tertrais. C'est ce qui la rend passionnante à étudier. Elle a été le cœur de plusieurs conflits majeurs depuis la Seconde Guerre mondiale, comme la guerre du Vietnam ; certains des pays qui la composent, après avoir été considérés comme faisant partie du Tiers-Monde, ont connu des périodes de croissance très élevées, en particulier les quatre dragons : Hong Kong, Singapour, la Corée du Sud et Taïwan. Cette région est également le lieu où se rencontre un nombre de cultures et de religions inégalé : c'est un véritable « choc des civilisations » comme dirait Huntington. Mais qui dit choc, dit aussi conflit. Durant les cinq dernières décennies, l'Asie du Sud-Est a été le théâtre d'importants conflits de toutes sortes : conflits interétatiques, religieux : conflits également de guérillas ou de bandes mafieuses. Comment peut-on expliquer la présence de ces conflits ? Ont-ils changé de forme dans les dernières années ? Peut-on parler d'une région sécurisée et stabilisée ?
[...] Certains trouvent refuge dans le fondamentalisme religieux. On observe ici que, de la montée de l'islamisme à la question des guérillas en passant par les réseaux mafieux, les évolutions récentes de la région tendent à un accroissement de l'insécurité. Quand on sait que certains pays, comme l'Indonésie, souffrent d'institutions peu solides, on peut douter de la stabilité de la région. Ces risques s'ajoutent aux conflits traditionnels et rendent la région peu sure. Mais comment lutter alors contre ces risques ? [...]
[...] En effet, cette crise a remis en cause certains régimes politiques reposant sur le développement et l'accroissement des richesses. En Indonésie, elle a provoqué la chute du régime de Suharto. Son successeur a mené une politique d'autodétermination, notamment avec le Timor-Oriental dont on a vu le problème dans la partie précédente. L'exemple du Timor-Oriental a inspiré plusieurs mouvements indépendantistes qui se sont propagés en Indonésie. Le problème des guérillas est aussi essentiel pour comprendre l'Asie du Sud-Est. De toutes tendances politiques, elles sont souvent soutenues par un autre pays souhaitant déstabiliser son voisin. [...]
[...] La régionalisation n'est donc pas pour le moment synonyme de paix, même si certaines initiatives vont dans ce sens : chaque année l'ANSEAN organise un forum régional asiatique, qui réunit, en plus des pays membres, les grands États de la zone, tels que la Chine, le Japon et la Corée du Sud et les États ayant une influence comme les États-Unis et la Russie, afin de résoudre les questions de sécurité. Conclusion L'Asie du Sud-Est est une région complexe et multiforme. Peu d'éléments en font une région unifiée. Sa diversité est une richesse, mais c'est également une source majeure de conflits. [...]
[...] Les différents pays qui la composent ont été influencés par des cultures diverses. Ainsi peut-on retrouver la trace de l'influence de la culture indienne dans l'architecture, dans les légendes, dans l'écriture, mais aussi dans la propagation de l'Islam à travers toute l'Asie du Sud-Est. De même pour l'influence chinoise qui, grâce à sa population, a laissé des traces dans tous les pays. La diaspora chinoise est de loin la plus importante avec 30 millions d'individus, allant parfois jusqu'à composer 75% de la population d'un État, comme à Singapour. [...]
[...] Bibliographie - DASSÉ Martial, Les Guérillas en Asie du Sud-Est, Édition l'Harmattan - HUNTINGTON Samuel, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order - JOYAUX François, L'Association des Nations du Sud-Est asiatique, Que sais-je ? PUF - POMONTI Jean-Claude, Asie du Sud-est 2009. L'année de toutes les incertitudes, Les Éditions du Mékong - TERTRAIS Hugues, Asie du Sud-Est : enjeu régional ou enjeu mondial ? éditions Gallimard Annexe TERTRAIS Hugues, Asie du Sud-Est : enjeu régional ou enjeu mondial ? éditions Gallimard HUNTINGTON Samuel, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order http://www.afrase.org/Documents/old_letters/1999%20Lettre%2048_sans%20itiner aire.pdf Expression du géographe Élysée Reclus. [...]
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