Le conflit du Sahara occidental

Résumé du document

Crises militaires, diplomatiques et liens totalement remis en cause par ce conflit territorial, on ne peut sous-estimer les effets de ce problème sur les deux pays, la région voire le continent. La fin de la guerre froide, le peu d'intérêt médiatique et le positionnement stratégique mesuré des pays à même de « trancher » ou de raisonner les parties concernées, font des relations maroco-algériennes une véritable guerre des nerfs qui semble sans fin. Une problématique qui semble insolvable à moins d'un revirement spectaculaire et improbable de l'un des deux camps.

Quelle est l'origine de ce conflit ? Dans quelle mesure bouleverse-t-il ces deux pays en voie de développement ?

Extraits

[...] En effet, celui qui était perçu parfois comme un souverain impitoyable était également reconnu comme un fin stratège, notamment suite à ce que beaucoup d'observateurs qualifient de coup de génie Le jour où est rendu l'arrêt de la CIJ, Hassan II prononce un discours afin de demander au peuple marocain de se mobiliser pour marcher sur le Sahara marocain encore aux mains des Espagnols de Franco. Plus tard, il expliquera ce geste : Il s'agissait d'un pari psychologique sur lequel tout reposait. Je savais que Franco et son entourage étaient des militaires. [...]

[...] Depuis, les positions n'ont pas changé, et voilà ce que James Baker, l'ex- envoyé spécial de Kofia Annan dans la région déclarait à la chaîne américaine PBS l'été dernier : "L'intérêt de l'affaire n'est pas suffisamment élevé pour que le Conseil de sécurité ne coure le risque de s'aliéner le Maroc ou l'Algérie en adoptant une position ferme Le Conseil ne veut pas passer du chapitre qui favorise le consensus, au chapitre qui peut forcer les deux parties ou l'une d'entre elles à faire quoi que ce soit contre son gré". II/ La Guerre froide maghrébine Un projet de RASD soutenu par l'Algérie Suite au retrait des dernières troupes espagnoles en 1976, l'Algérie a décidé de défendre le projet du front Polisario, créé en 1973, afin, officiellement, de défendre le principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. En effet, l'état algérien et son armée s'investissent alors dans cette cause sans compter. [...]

[...] Tentatives de putsch et sentiments de terreur laissaient place à l'union sacrée pour cette cause dans le Royaume. Le Roi marocain réussissait même à unir les partis politiques réticents à son égard derrière cette cause nationale. Après des débats acharnés du côté espagnol, afin de déterminer la suite à donner à la décolonisation, les partisans d'un Sahara marocain triomphaient et les accords de Madrid étaient signés le 14 novembre. Le polisario et son rêve d'état indépendant, soutenu par l'Algérie et le bloc socialiste sur fond de guerre froide venait de perdre la guerre. [...]

[...] Ce conflit a également une grande influence sur les budgets de ces deux pays maghrébins. La course à l'armement entre le Maroc et l'Algérie est à l'origine de dépenses pharaoniques : pas moins de (quand la moyenne mondiale est de du PIB pour le Maroc, par exemple, qui se classe parmi les 20 nations les dépensières en termes d'armement dans le monde, afin de rivaliser avec un voisin algérien bien aidé par les revenus du pétrole. Dans ces deux pays, les budgets de la défense ne sont plus contestables, au détriment de besoins sociaux essentiels : éducation, santé, n'ont pas le droit de citer face au danger voisin. [...]

[...] C'est sur un autre terrain que la bataille a lieu actuellement. Mais une chose est sûre, le Front Polisario semble bien dans l'ombre d'une bataille marocoalgérienne. Ce qui fait d'ailleurs dire à James Baker la phrase suivante : ''Tant que l'Algérie dit au Polisario de ne pas combattre, il ne va pas le faire". Conséquences diplomatiques et économiques très importantes Ce conflit du Sahara a donné lieu à des courses effrénées dans différents domaines entre le Maroc et l'Algérie. En effet, dans cette obsession de ne pas perdre la face, surtout pour un tel enjeu, les deux états se sont investis corps et âme. [...]