Conflit israélo-palestinien : la position de l'Union Européenne

Thèmes abordés

Politiques européennes, israël, paix, stabilité, UE Union Européenne, diplomatie européenne

Résumé du document

La question palestinienne, très discutée aujourd'hui, ne constitue certes pas à un problème nouveau des relations internationales : objet même de la guerre de 1948, elle est revenue sur le devant de la scène à partir des années 1970 et de la présence israélienne sur l'ensemble de la rive ouest du Jourdain, la « solution à deux états » s'imposant peu à peu dans les années 1990 avant de se trouver compromise par ses complexités depuis le début du XXIᵉ siècle. Si les États-Unis, qui bénéficient d'une plus grande confiance en Israël que les États européens, apparaissent comme le faiseur de traités principal de la région, l'Union européenne, dont la construction politique est finalement récente - avant Maastricht, sa réalité était surtout économique - tente à son tour de se poser en acteur sinon alternatif, du moins complémentaire.

Extraits

[...] Se poser en acteur majeur dans la résolution du conflit israélo-palestinien constitue dès alors un test réel pour la diplomatie européenne. L'UE entend, par son engagement au Moyen Orient, donner une image d'acteur de la construction de la paix, en particulier dans l'espace méditerranéen qu'elle entend revitaliser, dans le cadre entre autres du processus de Barcelone, ou partenariat euro-méditerranéen visant à la stabilité et à la paix d'une région encore exposée aux conflits, en particulier sur ses rives sud et est. [...]

[...] En outre, les positions politiques se sont radicalisées, tant en Israël (prise de pouvoir de partis favorables au statu quo) qu'en Palestine (montée du Hamas et explosions de violences dans la lignée des intifadas). La place de l'Europe dans le processus a elle-même été contestée par la partie la plus favorisée par la situation actuelle, l'état d'Israël. L'UE, en effet, bien que premier partenaire de l'état hébreu après sa création, ne bénéficie plus de la même aura, Israël dénonçant un antisémitisme qui se serait perpétué après la Shoah, mais aussi des prises de positions de certains états comme la France qui seraient ouvertement « pro-Arabes ». [...]

[...] Toujours est-il qu'il suffit qu'une résolution passe aux Nations Unies, comme pour condamner la politique d'établissement de colonies par Israël, pour que votes pour, contre ou neutres émanent des différents pays qui composent l'UE. Il n'est pas surprenant que le même constat vaille à l'échelle communautaire : traditionnellement, les questions internationales nécessitent une unanimité au sein de l'Europe des 28, par nature toujours plus difficile à trouver ; la politique du consensus, pour ne pas dire du compromis, qui prévaut à Bruxelles, en vient souvent à des déclarations vidées de leur sens, et l'absence de tout moyen de pression, tel qu'une armée, à l'échelle de l'Union, achève de décrédibiliser le processus européen. [...]

[...] Bibliographie Assemblée Nationale, Commission des Affaires Etrangères, Rapport d'information sur le rôle de l'Union Européenne dans la solution du conflit au Proche-Orient, 23/03/2005 DUPLAQUET Amicie, La place de l'Union Européenne dans le conflit israélo-palestinien, Les Clés du Moyen Orient, 31/12/2015 DU PLESSIX Caroline, L'Union européenne et Israël, Bulletin du Centre de recherche français à Jérusalem DU PLESSIX Caroline, L'Union européenne et le processus de paix israélo-palestinien, faiblesses et limites du peacemaking par la norme, Editions Anne Bazin, Presse de Sciences Po GHEUR Charles, L'Union européenne face au conflit israélo-palestinien. Equidistance Études, vol. [...]

[...] De fait, l'UE apparaît comme tout à fait légitime pour construire des relations avec Israël comme avec la Palestine, ce de par son attachement tant à la paix qu'à la mise en place de partenariats adaptés et équilibrés avec ses voisins ; de fait, des coopérations existent désormais avec les deux entités qui peuvent apparaître comme utiles et prometteuses. Pourtant, cette diplomatie européenne se trouve aujourd'hui face à ses limites : l'UE peine à s'imposer comme un acteur majeur dans un conflit qui stagne, et les causes en sont multiples et tant externes qu'internes. Il convient de mieux les comprendre pour déterminer de quelle manière elles pourraient augmenter leur effectivité dans les années à venir face à une situation complexe. [...]