La mort de Kim Jong-il le 17 décembre 2011 a, sans bouleverser l'équilibre géopolitique en Asie, remis sous les lumières de l'attention publique et médiatique internationale un des conflits les plus longs et larvés des XX et XXIes siècles. La péninsule coréenne, bien qu'ethniquement et culturellement homogène, est divisée en deux États indépendants entre lesquels la séparation géographique s'est doublée d'un fossé économique (le PNB de la Corée du Nord l'économie représente 5% du PNB sud-coréen en 2001 contre 30% en 1953). D'un point de vue diplomatique, la péninsule coréenne constitue un espace de crises récurrentes des relations internationales depuis 50 ans : les périodes de réchauffement des relations entre Pyongyang et Séoul succèdent à des crises réelles qui ont tué plusieurs centaines de soldats des deux côtés.
[...] En réaction, Mao envoie plusieurs centaines de milliers de volontaires. Malgré l'insistance du commandant en chef Mac Arthur, Truman refuse d'utiliser la bombe atomique et le front se stabilise en juin 1951. L'armistice de Pam Mun Jom est signé en juillet 1953 ; il consacre le statu quo ante bellum et crée une zone démilitarisée (DMZ) de 4 km de large le long du parallèle Deux idéologies, deux voies de développement. De 1948 à 1987, la Corée du Sud connait une succession de régimes dictatoriaux, mais le pays est soutenu financièrement et militairement par l'ONU et les États-Unis. [...]
[...] Quelles perspectives ? 1. Le rôle grandissant de la Chine et des relations intercoréennes La Chine, soutien indéfectible de la Corée du Nord durant la Guerre Froide, ne semble plus disposée à laisser la Corée du Nord déstabiliser la région et par là mettre en péril sa croissance économique. La Chine a donc, durant ces dernières années, incité Kim Jong-il à opérer sur leur propre exemple une ouverture économique. La Chine d'autre part joué un rôle essentiel dans les récentes négociations du dossier nucléaire, les derniers pourparlers à 6 ayant eu lieu à Pékin et ayant vu des avancées significatives malgré leur remise en cause par les actions postérieures de Pyongyang. [...]
[...] L'ouverture vers le sud semble également progresser. En février 2003, des liaisons ferroviaires ont pour la première fois depuis 1948 permis le passage à travers la zone démilitarisée et des liaisons maritimes et aériennes ont été rendues régulières. En 2004, une zone économique spéciale a été ouverte près de la ligne de démarcation, côté nord, afin de permettre l'installation d'usines sud-coréennes. Par ailleurs, de nombreuses initiatives de la société civile permettent l'augmentation des échanges entre les deux pays (équipes sportives communes, échanges culturels, etc.). [...]
[...] Quant aux élections législatives d'avril 2012, elles pourraient voir le succès du Parti démocratique unifié (avant l'élection majeure de décembre 2012, scrutin présidentiel auquel le président sortant ne peut pas être candidat à sa propre succession). Une majorité démocrate permettrait de renouer avec la politique d'ouverture : l'actuel leader de l'opposition, Han Myeong-suk, a annoncé sa volonté de renouer la politique d'engagement des présidents Dae-jung (1998-2003) et Moo-hyun (2003-2008). II. Si une réunification parait aller dans le sens de l'Histoire, elle est rendue difficile par les intérêts entremêlés des acteurs en présence A. [...]
[...] D'un point de vue diplomatique, la péninsule coréenne constitue un espace de crises récurrentes des relations internationales depuis 50 ans : les périodes de réchauffement des relations entre Pyongyang et Séoul succèdent à des crises réelles qui ont tué plusieurs centaines de soldats des deux côtés. Né peu de temps après l'ONU, pourquoi ce conflit, fratricide à beaucoup d'égard, perdure'-il et quelles perspectives de résolution peut-on entrevoir ? I. Séparées depuis 1945, les deux Corée ont connu des développements différents et des relations cycliques A. [...]
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