Dans la nuit du 7 au 8 août 2008, la Géorgie donne l'assaut en Ossétie du Sud, afin de réaffirmer sa souveraineté sur la région rebelle. Cette attaque, en apparence purement interne, aurait pu conduire le monde vers un retour de la Guerre froide. En 1992 déjà, la proclamation par le Parlement de la région autonome d'Ossétie du Sud de l'indépendance de la République d'Ossétie du Sud avait provoqué de la part du gouvernement géorgien le lancement d'opérations militaires de grande ampleur.
Depuis, des forces russes de maintien de la paix sous mandat des Nations-Unies étaient déployées dans la région, mais la question du statut politique de l'Ossétie du Sud demeuraient incertaine : l'Ossétie du Sud rédige sa Constitution, élit un président et demande à la Russie de reconnaitre son indépendance, tandis que la Géorgie propose une large autonomie de la région au sein du pays.
L'offensive armée d'août 2008 décidée par le président géorgien Saakachvili provoque une réaction immédiate de la Russie. En moins de 24 heures, l'armée de la Fédération de Russie, stationnée en République d'Ossétie du Nord intervient sur la zone de conflit pour « contraindre la Géorgie à la paix », selon les propos du président Medvedev. En effet, quelque mois après la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo (février 2008) par les pays occidentaux alors que Moscou soutenait l'intégrité territoriale de la Serbie, la capitale russe avait établi des relations officielles avec les républiques autoproclamées d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud.
[...] Le conflit caucasien - un retour à la Guerre froide ? Dans la nuit du 7 au 8 aout 2008, la Géorgie donne l'assaut en Ossétie du Sud, afin de réaffirmer sa souveraineté sur la région rebelle. Cette attaque, en apparence purement interne, aurait pu conduire le monde vers un retour de la Guerre Froide. En 1992 déjà, la proclamation par le Parlement de la région autonome d'Ossétie du Sud de l'indépendance de la République d'Ossétie du Sud avait provoqué de la part du gouvernement géorgien le lancement d'opérations militaires de grande ampleur. [...]
[...] Avant le conflit d'aout, l'opposition de l'Europe occidentale (notamment de Berlin, Paris et Londres) au lancement du processus d'adhésion de la Géorgie au sein de l'OTAN (lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement à Bucarest en avril 2008) témoigne de cette volonté tout comme la position de Condolezza RIce qui dénonce une invasion de la Géorgie par les troupes russes devant les médias avant d'inviter la Géorgie à signer le cessez-le-feu aux conditions russes lors d'un voyage à Tbilissi. Dès lors, il semble clair que comme l'annonçait le président Bush, il n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis, et plus généralement des Occidentaux, d'être en conflit trop ouvert avec la Russie. Il s'agit donc moins d'une faiblesse occidentale que d'un triomphe de la Realpolitik. En effet, la Russie n'est plus le principal concurrent des Etats-Unis comme pouvait l'être l'URSS. [...]
[...] Certes l'idéologie disparait, mais la propagande demeure. En outre, ces réactions américaines témoignent surtout de l'intérêt que portent les Etats-Unis au Caucase, et du préjudice que leur porte l'écrasante victoire militaire russe sur la Géorgie. En effet, la Géorgie est un partenaire privilégié des Etats-Unis dans la région. Le pays a notamment envoyé des troupes en Irak et construit un pipeline traversant Tbilissi et permettant de contourner le territoire russe pour acheminer le pétrole depuis l'Est. De plus, la Géorgie constituait un lieu stratégique dans l'éventualité d'un conflit avec l'Iran et la Syrie. [...]
[...] Le message est clair : la Russie est maître de sa périphérie et elle n'accepte plus cette dernière soit contrôlée par les Etats-Unis et l'OTAN. Il s'agit donc d'un signe fort adressé à l'étranger proche, principalement l'Ukraine, pays le plus important pour la Russie (accès à la Mer Noire, lien avec l'Europe) mais qui se rapproche de plus en plus des Etats-Unis et notamment de l'OTAN. Le conflit géorgien permet aussi à la Russie de rayer la Géorgie de la carte énergétique, et imposer ainsi la Fédération de Russie comme seul et unique territoire de transit des hydrocarbures en provenance des pays producteurs d'Asie centrale et du Caucase (Florence Mardirossian). [...]
[...] Le vice-président Dick Cheney parle également d' invasion et se rend en Géorgie au début du mois septembre 2008 pour assurer le président Saakachvili du soutien des USA et annoncer une aide humanitaire de 1 milliard de dollars, appelant également le monde libre à se mettre du côté de la Géorgie De même, la secrétaire d'Etat Condolezza Rice évoque, le 18 septembre 2008 une Russie de plus en plus autoritaire à l'intérieur et agressive à l'extérieur Ainsi, la position américaine est claire : esquiver le problème de l'attaque nocturne de la principale ville d'Ossétie du Sud, Tskhinvali et dénoncer une invasion sanglante de la Russie, afin d'obtenir le soutien des Européens occidentaux contre Moscou. Bien que l'intervention russe fût en effet sanglante, il est faux de parler d'invasion. Mais les réactions américaines témoignent de l'opposition médiatique entre les deux grands, chacun cherchant à dénoncer l'autre comme une menace pour l'équilibre de la société international. Cette guerre médiatique n'est pas sans rappeler les propagandes des Etats-Unis et de l'URSS au moment de la guerre froide dans le but de présenter le communisme ou le libéralisme comme représentant un danger. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture