Lorsque l'on parle du Cachemire, l'on pense d'abord à cette multitude de conflits qui ont émaillé l'histoire de ce pays. Ce territoire situé en Asie de Sud Est, point de jonction de l'Inde, du Pakistan et de la Chine a toujours suscité d'énormes convoitises. Sans s'attarder sur la longue lignée de dynasties qui se sont tour à tour emparées du territoire, on peut par exemple partir de l'une des dernières appartenances du Cachemire.
Jusqu'à 1846, le Cachemire appartenait à l'Empire Sikh, mais ces derniers sont battus par les Anglais, lesquels ont vendu ce territoire à Gulab Singh de Jammu. La vente du Cachemire par les Anglais s'est faite pour la somme de 7,5 millions de roupies, officialisée dans le « Traité d'Amritsar » qui précise le statut de principauté indépendante de ce territoire.
Gulab Singh se proclame Maharaja du Jammu et Cachemire. Il s'ensuit une politique de répression du Maharaja qui veut imposer l'hindouisme alors que 94% de la population est musulmane. Se forment peu à peu des mouvements de résistance. Gulab Singh meurt en 1857, il sera remplacé successivement par Rambir Singh jusqu'à 1885, Partab Singh de 1885 à 1925 et enfin Hari Singh de 1925 à 1949. Les mouvements de résistances ont peu à peu pris corps et ce dernier se verra opposer, en 1931, un soulèvement qui s'achèvera dans le sang en 1931. En 1932, le Sheikh Abdullah crée le premier parti politique du Cachemire, le All Jammu and Kashmir Conference. En 1934, le maharaja permet une forme de démocratisation par la constitution d'une assemblée législative.
Lors de la partition de l'Inde en 1947, il sera proposé à la population de choisir le ralliement de leur territoire au Pakistan ou à l'Inde. Par rapport à des prétentions liées à la contiguïté, des facteurs ethniques ou culturels, il sera décidé que le Cachemire appartiendra à l'Inde. La population du Cachemire à majorité musulmane, face à l'arrivée des troupes hindoues, se rebelle. Le Maharaja perd le contrôle de son territoire. La population opte en majorité pour le Pakistan alors que le Maharaja, face à la peur des poussées des troupes tribales, cède aux pressions de l'Inde et signe l'accession à l'Inde le 26 octobre 1947. Le territoire du Jammu et Cachemire est accepté provisoirement dans l'Union Indienne le 27, sous réserve d'un plébiscite, en suspend, de la population par le gouverneur général de l'Inde, Lord Mounbatten.
Le Cachemire fait depuis l'objet d'une lutte féroce : d'une part les Pakistanais accusent l'Inde de refuser la réalisation du plébiscite, et d'autre part l'Inde refuse de s'exécuter au prétexte que le Pakistan n'a pas rempli la condition préalable d'évacuation du territoire comprise dans la signature du cessez le feu, en 1948, entre les deux parties, sous l'égide du Conseil de Sécurité des Nations Unies, faisant suite au premier conflit indo-pakistanais sur la question du Cachemire.
Alors que l'on voit d'emblée se profiler la silhouette de deux des protagonistes les plus importants du conflit cachemiri, l'on peut à juste titre se demander dans quelle mesure ce conflit revêt un caractère interétatique. Par ailleurs, plus que l'affectation du seul territoire du Cachemire c'est toute la région de l'Asie du Sud Est qui est concernée par cette question. Enfin l'on pourra tenter de mettre en lumière les perspectives de solutions actuelles. Afin de répondre à ces diverses interrogations, il semble intéressant d'envisager dans un premier temps, le Cachemire comme le terrain d'enjeux entre des puissances régionales (I), avant de se pencher sur les désescalades et les solutions envisageables (II).
[...] La réalité du conflit du Cachemire est relativement obscure. En effet la poursuite du conflit semble convenir aux différentes parties. Prendre le prétexte du conflit au Cachemire permet de masquer les tensions intérieures grandissantes au sein de ces pays respectifs. On peut par exemple soulever le fait que, depuis la fin des années 1980, les groupes armés séparatistes qui ensanglantent le Cachemire sont soutenus par l'état-major pakistanais avec plus ou moins de discrétion. La guerre du Cachemire sert de prétexte au gouvernement indien pour entretenir la fiction d'une guerre imminente. [...]
[...] Cette rencontre aura lieu au début de l'année 2004. En effet, Vajpayee retrouve Musharraf le 5 janvier, lors d'un entretien officiel, en marge du SAARC. Lors de cet entretien, les deux chefs font une déclaration commune où ils espèrent que cette reprise du dialogue conduira à un règlement pacifique de toutes les questions bilatérales, y compris le problème du Jammu-et-Cachemire Ce dernier pas franchit, vers la réconciliation, traduit un changement de perspectives pour les deux pays sur le conflit cachemiri, de nouveaux enjeux politiques étant à prendre en considération. [...]
[...] Avec le conflit du Cachemire, la communauté internationale s'inquiète de voir les deux pays accéder à l'arme nucléaire. Les USA, notamment, sont d'autant plus effrayés par la perspective d'une guerre nucléaire au Cachemire que leurs troupes sont stationnées à quelques centaines de kilomètres de cette zone, en Afghanistan. Mais, le fait que ces deux puissances possèdent l'arme nucléaire va les obliger à trouver un équilibre. Cette démonstration de force entre les deux pays ne restera donc qu'une menace, malgré le fait que la guerre nucléaire ait été frôlée plusieurs fois à propos du conflit cachemiri, notamment en 1999 et 2002. [...]
[...] Le conflit du Cachemire Impact régional et perspectives de solutions En quoi le conflit cachemiri est un conflit interétatique ? Quel est son impact régional et quelles sont les perspectives de solutions actuelles ? I. Le terrain d'enjeux entre des puissances régionales. A. Une guerre en majeure partie fratricide. La question de l'identité politique de l'Inde et du Pakistan. Les affrontements liés à la question du Cachemire. B. La portée stratégique du conflit. [...]
[...] On pourrait être tenté de penser que le conflit du Cachemire ne met en scène que des protagonistes de la scène régionale de l'Asie du sud. Mais il n'en est rien. En effet, on peut souligner l'influence de la Guerre Froide sur le conflit cachemiri. Lors de l'intensification de la Guerre Froide, Nehru, le premier ministre de l'Inde, propose une politique de neutralité vis-à-vis des deux blocs. Originellement favorable à l'Ouest, l'Inde va peu à peu s'affirmer et se tourner vers le bloc soviétique. [...]
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