Les problèmes politiques et géostratégiques dans la région du Caucase existent depuis des siècles. Dans la Russie tsariste, de nombreux conflits avaient déjà eu lieu. Les peuples du Caucase, souvent de religion musulmane, ont toujours refusé la domination russe à la fois politique et religieuse.
Néanmoins, ces peuples ont souvent utilisé l'arbitrage et l'intervention russe dans leurs conflits. Sous le régime soviétique et notamment sous la dictature stalinienne, ces problèmes ethniques et politiques n'ont jamais été réglés mais seulement occultés à cause du système totalitaire communiste (...)
[...] Dans ce contexte, les petits pays comme la Géorgie seront obligés de choisir un camp ou un autre. En l'absence d'un nouvel ordre mondial, multipolaire, il est probable que ces conflits vont se multiplier. [...]
[...] En réalité, Moscou se préoccupe fort peu des régions séparatistes prorusses. En effet, l'objectif de la Russie n'est pas vraiment d'annexer ni la petite Ossétie du Sud, ni l'Abkhazie mais plutot comme le note Alexandre Konovalov, de l'Institut des évaluations stratégiques à Moscou " d'entretenir ces conflits pour les utiliser comme un moyen de pression sur la Géorgie". Le gouvernement de Tbilissi, la capitale géorgienne, est prêt à tout pour rejoindre l'Organisation du traité Atlantique Nord (Otan), mais pour ce faire, il doit d'abord reprednre le contrôle des conflits politiques et séparatistes qui existent au sein de son pays. [...]
[...] Avec l'invasion de la Géorgie, Etat souverain aspirant à l'intégration euro- atlantique, les réglements de comptes Est-Ouest par pays tiers interposé reprennent du service. Depuis la fin de l'URSS, en effet, la Russie ne cesse de dire qu'elle entend être reconnue par les autres acteurs internationaux comme la puissance dominante, dans son espace postsoviétique, son "étranger proche". Jusqu'au début des années 2000, la Russie n'avait guère les moyens d'y contrer la concurrence occidentale. Aujourd'hui dopée par sa puissance nouvelle, il en va tout autrement. [...]
[...] En Ossétie, c'est elle qui rend la pareille à Washington. (iii) Enjeux stratégiques et économiques autour du gaz et du pétrole Outre les enjeux politiques et géostratégiques, les considérations économiques n'ont pas été exclues du conflit et l'une des opportunités ouvertes par la crise caucasienne a notamment été de discréditer la Géorgie comme voie de transit pour les hydorcarbures de la région caspienne. La Géorgie joue un rôle essentiel dans l'acheminement vers l'Europe du pétrole et du gaz en provenance de l'Azerbaïdjan, du Kazakstan et du Turkménistan dont elle est ajourd'hui la seule voie d'exportation hors du réseau russe.En effet, depuis l'ouverture en 2006 de l'oléoduc Bakou-Tbilissi- Ceyhan, reliant sur 1770 km la mer Caspienne à la mer Méditérannée, la Géorgie est considérée comme l'alliée incontournable des Occidentaux pour développer les exportations d'hydrocarbures sans dépendre du géant russe Gazprom. [...]
[...] En novembre 1989, l'Ossétie du Sud déclara son autonomie vis à vis de la République socialiste soviétique de Géorgie. Cette déclaration s'ensuivit de trois mois de combats. A la suite de l'éffondrement du bloc soviétique, la Géorgie devint indépendante. En 1931, Staline avait en effet pris la décision de diviser arbitrairement la République autonome d'Ossétie. La partie Nord fut rattachée à la Fédération de Russie, tandis que la partie Sud fut,elle, rattachée à la Géorgie au moment de la déclaration d'indépendance de cette dernière lors de l'éffondrement du bloc soviétique. [...]
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