Durant la première moitié du XXe siècle s'est formée l'école anglo-saxonne. Comme le soulignait l'Américain Spykman, la géopolitique a, en effet, "émigré de l'Allemagne vers l'Amérique ". L'école géopolitique anglo-saxonne est de type impérial. Elle se compose des pensées américaine et britannique fondées historiquement sur une stratégie de domination maritime.
Les États-Unis et le Royaume-Uni sont deux puissances impériales de type thalassocratique, c'est-à-dire dont la suprématie s'établit par la maîtrise des mers. L'école géopolitique anglo-saxonne se caractérise depuis son origine par l'influence de la stratégie militaire, de l'histoire et des relations internationales. Elle recherche l'élaboration des grandes théories mondiales développées sur le long terme.
Alfred Mahan est un géopoliticien américain. Son travail porta sur le concept de puissance thalassocratique des États-Unis lié à leur insularité, en opposition aux puissances de type continental. Sa théorie précède l'époque de superpuissance américaine.
Le Britannique Halford John Mackinder et l'Américain Nicholas John Spykman établirent l'existence d'espaces centraux et pivots sur le continent eurasiatique. Ces théories seront validées par les conflits entamés par les États-Unis selon 3 axes que sont le Moyen-Orient, les Balkans et l'Asie centrale. Ces axes auront respectivement pour épicentre l'Irak, la Yougoslavie et l'Afghanistan.
Selon quels concepts les États-Unis vont-ils s'ériger en tant que superpuissance ? Au détriment de quels États ou territoires se développera la suprématie américaine ? Quelles sont les causes des séries de conflits entamés par les États-Unis depuis les années 1990 ?
[...] La notion de rimland permet de comprendre à quel point la perte de chaque zone pivot peut affaiblir les Etats-Unis et elle permet ainsi d'identifier les causes des guerres suscitées par les Etats-Unis en Irak, en Yougoslavie et en Afghanistan. La question de l'instabilité actuelle de l'Afghanistan remet en cause la crédibilité des Etats-Unis. En effet, si les Etats-Unis ne parviennent pas à maintenir l'ordre en Asie centrale, pourront-ils continuer à s'identifier en tant que gendarmes du monde ? Le modèle de la suprématie américaine décrit historiquement est-il toujours aussi important ? [...]
[...] Le travail de Mahan donne une importance capitale à l'occupation des mers permettant aux Etats-Unis de déplacer leurs troupes dans le monde entier. En plus de la maîtrise des mers, la suprématie américaine se fait aux dépens de certaines puissances continentales. L'enclavement de ces puissances dans le continent et leur limitation d'accès aux rivages sont des facteurs réduisant une puissance impériale au statut de puissance continentale. Mackinder et Spykman établirent l'existence d'espaces géographiques dont le contrôle permet aux Etats-Unis de rivaliser avec les puissances continentales. [...]
[...] Ainsi, la zone géopolitique centrale n'est pas le heartland russe de Mackinder mais le rimland correspondant aux coastlands. Le rimland est alors la zone pivot entre le heartland et les mers. Elle est, selon Spykman, d'une importance capitale puisqu'elle permet aux puissances thalassocratiques d'enclaver les puissances continentales en les empêchant l'accéder aux mers. La théorie de Spykman se réalise pendant 4 grandes périodes. Le Grand Jeu est la période de confrontation entre l'Angleterre et la Russie. Le Rimland était le territoire qui comprenait l'actuel Iran et l'Afghanistan. [...]
[...] Actuellement, l'United States Navy, marine de guerre américaine, compte plus de 260 navires de guerre dont 11 porte-avions géants. Plus d'un demi-million d'hommes en fait partie qu'ils soient en service ou en réserve. Les Etats-Unis doivent contenir l'Allemagne. Les Etats-Unis doivent limiter le rôle de l'Allemagne à celui de la puissance continentale et donc empêcher l'Allemagne de se projeter vers les mers. Suite à la montée en puissance de l'Allemagne en Europe, les Américains comprennent qu'ils ne pourront accéder à la domination mondiale qu'au prix de l'enclavement de l'Allemagne en Europe. [...]
[...] A deux reprises, pour des raisons diverses, le même Etat intervient au même endroit. En 1990, les Etats-Unis s'engagent dans la guerre du Golfe au nom de l'Organisation des Nations Unies (ONU) visant à libérer le Koweït envahi par l'armée irakienne. Le 20 mars 2003, l'opération "Iraqi Freedom" est lancée. L'invasion de l'Irak débute sous ordre du président George W. Bush. Cette seconde guerre d'Irak a pour objectif d'achever le travail entamé en 1990. Cette guerre est caractérisée par la doctrine Bush de guerre préventive. [...]
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