Concept d'emploi et évolution géostratégique des drones, armées professionnelles, guerre électronique, missions de reconnaissance, renseignement, avion sans pilote, surveillance, reconnaissance stratégique, drones missions
Le renseignement, tant dans le déroulement que dans la préparation des actions, a toujours été primordial pour une armée en opération. Les armées modernes sont d'ailleurs des consommatrices de plus en plus avides d'informations. Aux besoins liés à une mobilité accrue à la profondeur de leur responsabilité et à la portée de leurs armes, se sont, en effet, ajoutés des besoins spécifiques liés aux armes de précision, à la guerre électronique, etc.
Les avions de reconnaissance sont traditionnellement le moyen privilégié pour l'obtention du renseignement dans la profondeur du dispositif ennemi. Cependant au fur et à mesure que se développent leurs capacités d'acquisition ainsi que leur rayon d'action, leur mise en oeuvre devient plus complexe.
Elle requiert, pour le choix et la détermination des missions, une coordination à l'échelon d'un "théâtre". De plus, le prix et donc la rareté des moyens aériens les réservent de préférence aux missions de reconnaissance les plus profondes, effectuées au profit du commandement du théâtre d'opérations. Cette situation a conduit les armées à se doter de moyens propres : leurs missions, exécutées au-devant de ses éléments avancés, s'inscrivent dans des portées cohérentes avec sa zone d'intérêt ; enfin, plus souples que les avions, ils doivent être totalement à sa disposition.
[...] Durant la guerre de Kippour, par exemple, les forces israéliennes ont saturé les défenses antiaériennes le long du canal de Suez par la mise en œuvre d'engins cibles bon marché. De même lors de leurs opérations au Liban en 1982, ils localisèrent et détruisent les batteries syriennes grâce à des drones. Utilisé aussi pour des missions à vocation de destruction, le rôle des drones armés consiste surtout à faire peser une menace permanente au-dessus d'une zone déterminée. Son endurance en fait un vecteur particulièrement adapté à la destruction des radars de veille et de conduite de tir. [...]
[...] Avec les possibilités technologiques et poussées par le contexte géostratégique, les armées ont pris en compte les atouts des drones et commencent à leur définir des missions autres que la reconnaissance. Les drones comme arme d'appui Les drones représentent pour les forces aussi bien terrestres qu'aériennes une aide appréciable aux missions de pénétration en territoire ennemi à caractère destructif ou non. L'éventail de leurs missions est suffisamment large et peut être à l'origine des projets les plus ambitieux et les plus audacieux. [...]
[...] Conclusion Il est clair donc que les drones répondent à trois soucis majeurs : refus des pertes humaines, nécessité de la précision et importance du renseignement. Sur le champ de bataille, ils apporteront une réponse au moindre coût. Les drones, selon les versions, seront alors capables, outre leur fonction d'observation, de procéder à des désignations de cibles et même de remplir des missions d'attaque. Conscients des nouvelles possibilités technologiques et poussés par le contexte géostratégique, les armées doivent prendre en compte les atouts des drones (faible coût, risque réduit, discrétion, recueil rapide de renseignements ) pour définir un réel concept d'emploi. [...]
[...] Il ressort de l'étude des capacités techniques du drone et du contexte géostratégique actuel que le drone présente un intérêt évident pour les missions se prêtant à l'automatisation des tâches (missions de surveillance d'immobilisation ou les conditions de réussite font plus appel à la programmation qu'a l'intelligence humaine) ou pour celle présentant un haut potentiel de risques au regard des objectifs visés. Ils conviennent donc particulièrement aux missions politiquement sensibles, ou la perte d'un avion identifiable, associé à la capture d'un pilote, peut être à l'origine d'une escalade préjudiciable. Avoir recourt à des drones pour honorer toutes les missions dévolues aux armées et programmées dans la troisième dimension est une approche logique. [...]
[...] Les études menées par les alliés ont révélé qu'une restitution fiable et précise des tirs aurait non seulement permis de limiter la prise de risques devenus assurément inutiles, mais aussi de réduire de manière notoire la durée même de la compagnie aérienne. Ainsi, cette guerre du Golfe a accéléré cette véritable montée en puissance des drones qui se révélèrent essentiels pour gagner la bataille de l'information. Il n'est pas surprenant, aujourd'hui, dans ces conditions, de constater que la plupart des missions dévolues aux drones en service opérationnel concernent le recueil de renseignements et la surveillance. [...]
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