Comment les mers et les océans s'affirment-ils comme des espaces géostratégiques ?

Thèmes abordés

Mers, océans, enjeux géopolitiques, territoires, espaces maritimes, flux économiques, ressources naturelles, ressources maritimes, enjeux économiques, Etats-unis, AMP Aires Marines Protégées

Résumé du document

Dans les années 1960, la libéralisation des flux économiques et sociaux a été le point de départ du développement considérable de l'économie maritime. Cet essor se caractérise notamment par le gigantisme et la spécialisation des navires et surtout par la conteneurisation (le transport de marchandises par conteneurs, sortes de boîtes métalliques). Ainsi débute la pleine exploitation des espaces maritimes qui deviennent des espaces géostratégiques, c'est-à-dire des espaces présentant des atouts géographiques et énergétiques tels, que les États ont tout intérêt à les contrôler. Dès lors, quels sont ces atouts et comment les mers et océans s'affirment-ils ainsi comme des espaces géostratégiques ?

Extraits

[...] En conclusion, les mers et océans sont des espaces très riches en ressources diverses et variées qui suscitent ainsi des tensions entre les Etats. Ils s'affirment donc comme des espaces géostratégiques en devenant essentiels dans le processus de la mondialisation et l'attention que leur portent les Etats est révélatrice de leur importance. Nous pourrions nous demander également si ces espaces ne constitueraient pas l'avenir des ressources humaines car leur pleine exploitation est loin d'être atteinte ; mais il faudrait alors porter un regard critique sur les limites d'une telle exploitation, notamment d'un point de vue environnemental. [...]

[...] Politiques mises en place face aux tensions Pour terminer, les politiques et actions menées par les États pour les mers et océans, permettent aussi de mieux comprendre comment ces espaces s'affirment bien comme des espaces géostratégiques dont l'importance n'est pas négligeable. Pendant longtemps en effet, les Etats-unis étaient considérés comme les maîtres des mers. Soucieuse de reprendre sa domination dans la Pacifique, la Chine a lancé au début du XXIè siècle sa politique de « nouvelles routes de la soie » pour reconquérir le monopole du commerce maritime Asiatique, en particulier dans l'Océan Indien. [...]

[...] Le développement des bâteaux-usines a permis d'intensifier les captures de pêche pour satisfaire une demande qui ne cesse de croître. De plus, l'on y trouve des ressources énergétiques comme les hydrocarbures (pétrole, gaz) ou encore les nodules polymétalliques (terres rares) dont l'exploitation devient capitale à mesure que les réserves continentales s'amenuisent, c'est la production off-shore (en-dehors des côtes). De nombreuses autres ressources comme les ressources génétiques avec les algues et les éponges marines, ayant des propriétés pharmaceutiques sont également exploitées. [...]

[...] Cette convention prône également l'importance de la liberté de navigation. Ainsi, les États cherchent à imposer leur souveraineté sur certains territoires comme l'illustre le contentieux entre la Chine et le Japon pour les îles Senkaku/Diaoyu depuis 1971. Nous sommes donc bien en présence d'un rapport de force entre puissances cherchant à s'imposer dans la conquête des mers et des océans. En somme, ces espaces disposent de nombreux enjeux qui expliquent l'intérêt que leur portent les États. Conséquences géopolitiques entre les États En conséquence de cette volonté de domination se développent de nombreuses tensions et rivalités du même ordre que les enjeux qui en sont responsables. [...]

[...] On observe ainsi une militarisation croissante des mers et océans, en particulier aux points de passages stratégiques comme les détroits et les canaux interocéaniques. C'est ainsi que l'Océan indien et la Mer de Chine Méridionale sont devenus en 2010 prioritaires dans le déploiement de la Ve flotte Etatsunienne. Il est important aussi de remarquer à quel point ces tensions s'enveniment particulièrement aisément, et les attentats terroristes sont loin d'améliorer les choses, comme en 2019 après l'attaque de pétroliers japonais et norvégien. [...]