Sur 3,5 milliards d'habitants, l'Asie compte environ 289 millions de chrétiens, dont un peu plus de 101 millions de catholiques et 45 millions de protestants. Si la présence de communautés chrétiennes n'est parfois pas un problème (en Corée du Sud par exemple), ces dernières années ont été marquées par la recrudescence de heurts opposant Chrétiens et musulmans, particulièrement violents aux Philippines et en Indonésie ; de même les persécutions menées par les autorités politiques à l'encontre des Chrétiens sont toujours d'actualité. Les communautés chrétiennes sont cependant tolérées à des degrés variables selon les Etats et la montée des conflits ne saurait être réduite à un retour en force du religieux qui alimenterait un « choc des civilisations »- du moins faut-il analyser ce retour au regard d'autres critères. En s'appuyant sur les cas les plus représentatifs, la présente fiche se propose de montrer comment la variabilité de l'intégration des communautés chrétiennes, qu'elles soient minoritaires ou majoritaires, relèvent avant tout de puissantes dynamiques autant historiques, politiques qu'économiques.
[...] Les communautés chrétiennes constituent des groupes influents dans le champ culturel et intellectuel. A Java, les 4 millions de chrétiens ne représentent que de la population mais ils contrôlent les plus grands journaux, les meilleurs hôpitaux et les universités les plus réputées du pays. La redéfinition des contours administratifs, possible depuis 1999, a exacerbé les revendications autonomistes : ainsi le cas du Timor oriental, qui a quitté l'Indonésie par le référendum du 30 août 1999, est-il un modèle pour les autres provinces en mal d'irrédentisme. [...]
[...] Schnapper, Le sens de l'ethnico-religieux archives de sciences sociales des religions, 01/ Du fait de leur spécialisation dans les activités économiques, ces communautés sont victimes de discriminations. Il faut donc lire dans l'adhésion au culte chrétien la recherche de protection des autorités coloniales, du pouvoir politique et de l'Occident. Catholique à moins de 30% lors de l'invasion indonésienne en 1975, le territoire l'était à 90% lors de son émancipation 24 ans plus tard. [...]
[...] Elle leur a permis la prise progressive du contrôle économique et politique de la région. Au Sud des Philippines et dans la province de Mindanao, le conflit se prolonge depuis des générations dans une région fortement militarisée ; depuis 1970, plus de personnes auraient été victimes des affrontements entre l'armée et le MNLF (Front National de Libération Moro). Il faut dire que les communautés moros et lumads sont très largement marginalisées sur le terrain économique, politique et social. La question des droits à leurs terres ancestrales constitue toujours la base de leurs révoltes. [...]
[...] Bien qu'ayant commencé à quitter cette région progressivement au début des années 70, plus massivement encore lors de la perestroïka et après le démantèlement de l'URSS en 1991, les communautés allemandes, polonaises, russes, ukrainiennes et biélorusses y sont encore implantées dans des proportions significatives : les Russes sont encore 4,5 millions au Kazakhstan au Kirghizstan en Ouzbékistan, dans une moindre mesure au Turkménistan et au Tadjikistan. En 1999, les Allemands étaient au Kazakhstan et 21000 au Kirghizstan. D'autres nationalités sont également représentées : Coréens, Grecs, Arméniens . Ainsi, outre l'Eglise russe orthodoxe, toutes les principales confessions chrétiennes sont représentées, de l'Eglise catholique aux courants protestants les plus variés. [...]
[...] Cette attitude traditionnelle explique que l'existence légale de l'Eglise catholique en Chine soit soumise à la règle des Trois Autonomies. Edictée en 1950, cette règle entérine la suppression des relations économiques et politiques avec le Vatican et édicte la seule poursuite des relations purement religieuses. Les communautés chrétiennes doivent s'accommoder d'une liberté religieuse encore restreinte, quoiqu'elle ait connu de fortes avancées à partir des années 70. En 1982, le Document 19 publié par Deng Xiaoping pose les bases d'une liberté religieuse. En 1997, Pékin publie un livre blanc sur la liberté religieuse. [...]
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