Chine, relations internationales, 1976, modernisation, URSS
Dans quelles mesures les évolutions du système international depuis 1976 ainsi que les bouleversements structurels et perceptifs qu'a connus la Chine ont-ils réorienté ses pratiques diplomatiques dans une logique pragmatique à la fois d'affirmation de puissance et d'établissement de coopérations intéressées ?
[...] En effet, le nucléaire et le renforcement de l'Armée populaire de libération sont les principaux instruments dont dispose la Chine pour s'affirmer au niveau régional, voire mondial, et exercer des pressions plausibles sur les autres puissances. Par ailleurs via sa politique à l'égard des pays européens, elle tente aussi de servir ses intérêts en soutenant l'émergence de pôles susceptibles de concurrencer les Etats-Unis. La RPC soutiendra donc à cet égard le processus de construction européenne, processus qui servira à étayer la thèse de la multipolarité, et incitera l'UE à se démarquer des Américains. [...]
[...] Là où la Chine instrumentalise aussi le concept de multipolarité, c'est en soufflant le chaud et le froid pour malgré tout préserver des relations avantageuses. En effet, Clinton s'engagea en 1997 à mettre en place un « partenariat stratégique et constructif » avec Pékin qui a besoin de l'aval des Etats-Unis afin de pouvoir adhérer à l'OMC, chose faite en 2001. Cependant, la Chine refuse absolument que le concept de multipolarité soit appliqué à sa zone d'influence traditionnelle : par exemple, elle cessera pas de contrer les volontés japonaises et indiennes d'obtenir le statut de membre permanent au Conseil de sécurité. [...]
[...] Ce dynamisme fait que l'empire du Milieu est de plus en plus considéré comme une « puissance par anticipation », selon F. Joyaux, de plus en plus proche de se transformer en puissance effective ; et la Chine, ayant pris conscience de son importance se voit elle-même comme la seule grande puissance capable de rivaliser avec les Etats-Unis. En effet, la République populaire de Chine (RPC) est obsédée par l'idée de puissance « globale » (économique, militaire, et culturelle comme peuvent l'attester les nombreux Instituts Confucius) et les réformes engagées ont transformé radicalement le pays, enrichissant le peuple, renforçant l'armée et donc l'Etat. [...]
[...] Maxime Donadille La Chine dans les relations internationales depuis 1976 Dans quelles mesures les évolutions du système international depuis 1976 ainsi que les bouleversements structurels et perceptifs qu'a connus la Chine ont-ils réorienté ses pratiques diplomatiques dans une logique pragmatique à la fois d'affirmation de puissance et d'établissement de coopérations intéressées ? Quand modernisation va de paire avec normalisation A. Les quatre modernisations B. « Pencher d'un seul côté » C. La normalisation des relations avec l'URSS De l'isolement à une réinsertion conflictuelle sur la scène internationale A. Rompre l'isolement B. Un regain temporaire des tensions avec « hégémonisme » C. [...]
[...] A la lumière de cette analyse, la politique extérieure de la Chine semble façonnée d'ambivalences. Consciente de son nouveau statut, soucieuse de préserver ses intérêts et décidée à structurer les relations internationales à son avantage, la Chine hésite moins à afficher ouvertement une posture critique, voire rigide, afin de s'affranchir des contraintes pouvant peser sur elle en ce qui concerne des dossiers considérés vitaux comme peuvent l'être celui de Taïwan, la préservation de son influence dans son environnement proche ainsi que la défense acharnée de sa souveraineté. [...]
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