L'usage actuel du mot diaspora vient de son utilisation faite dans la tradition juive où il désigne l'ensemble des dispersés après qu'ils ont été chassés des différentes terres qu'ils occupaient. Avec le Nouveau Testament, le terme désigne fait référence aux premières communautés chrétiennes dispersées en pays païens. Ce sont les seules acceptions du mot qui prévalent pendant longtemps jusqu'à ce que son sens s'élargisse mais restant strictement du domaine du religieux. En effet, jusqu'aux années 1950-1960, il s'applique aussi bien à des cas bibliques comme nous venons de le voir qu'à des cas non bibliques pour décrire des peuples dispersés –depuis une terre natale- mais unis par la religion, comme les Arméniens. Mais le terme ne va cesser d'être utilisé par les médias lors des vingt dernières années dans un sens éloigner de sa signification première. Il est devenu un mot fourre-tout qui sied aussi bien à une communauté ethnoculturelle organisée sur plusieurs territoires qu'à une population ethnique sur un territoire national, voire dans une ville s'apparentant à n'importe qu'elle communauté. Le terme semble être galvaudé. Tout au moins, la connotation négative liée à l'exil semble s'être évaporée. De nombreux groupes se revendiquent aujourd'hui diaspora
Face à la diversité des acceptions du terme diaspora, il est légitime de se demander s'il est possible de s'entendre sur une seule définition de ce qu'est une diaspora. Où se situe la vérité, quant à la signification de la notion de diaspora ? Parallèlement à ce questionnement intervient celui-ci : si il y a effectivement une évolution de l'utilisation du mot et par-là de sa signification, que révèle-t-elle, de quoi est-elle la conséquence ?
[...] La première définition formulée est celle de John Armstrong en 1976, très large, on la classe parmi les définitions ouvertes : est une diaspora toute collectivité ethnique ne disposant pas d'une base territoriale donnée, c'est-à-dire qui demeure une minorité relativement faible sur l'ensemble de cette société politique Ainsi sont englobés les Gitans par exemple. Sheffer précise cette définition en 1986, en ajoutant un élément fondamental : le maintien des liens qui sont alors affectifs ou matériels. Les Grecs sont alors un bon exemple de peuple diasporique. En effet, depuis la colonisation par eux du monde méditerranéen à l'époque antique, ils n'ont eu de cesse d'entretenir localement leurs particularismes culturels aussi bien culinaires que linguistiques ou littéraires. [...]
[...] Qu'est ce qu'une diaspora ? L'usage actuel du mot diaspora vient de son utilisation faite dans la tradition juive où il désigne l'ensemble des dispersés après qu'ils ont été chassés des différentes terres qu'ils occupaient. Avec le Nouveau Testament, le terme désigne fait référence aux premières communautés chrétiennes dispersées en pays païens. Ce sont les seules acceptions du mot qui prévalent pendant longtemps jusqu'à ce que son sens s'élargisse mais restant strictement du domaine du religieux. En effet, jusqu'aux années 1950-1960, il s'applique aussi bien à des cas bibliques comme nous venons de le voir qu'à des cas non bibliques pour décrire des peuples dispersés –depuis une terre natale- mais unis par la religion, comme les Arméniens. [...]
[...] Au contraire, la diaspora se définit par ce qu'elle n'est pas : un Etat-nation. Intervient de la sorte la notion de transnationalisme émergente qui va modifier ce que l'on entend aujourd'hui par le mot diaspora. B Le transnationalisme élargit la notion de diaspora à tout phénomène qui est entre les nations La mondialisation génère des flux toujours de plus en plus nombreux, aussi bien économiques et financiers qu'humains mais surtout culturels. C'est dans ce cadre que la notion de transnationalisme a pris tout son sens. [...]
[...] C'est dans cette logique que William Safran propose en 1991 une définition que l'on nomme catégorique de la diaspora. Elle devient un phénomène qui doit être conforme à plusieurs des six critères, qu'il énonce, pour être déclaré comme tel. On retrouve des caractéristiques déjà rencontrées comme le maintien d'une mémoire collective concernant le lieu d'origine et aussi la dispersion à partir d'un centre, cette fois-ci vers au moins deux régions périphériques étrangères. A ces conditions il ajoute la certitude de l'impossible acceptation des dispersés dans leur pays d'accueil, le maintien du lieu d'origine comme objectif de retour, la croyance dans l'obligation collective de perpétuer, de restaurer ou de protéger le pays d'origine et enfin, le maintien individuel ou collectif avec le pays d'origine. [...]
[...] Par exemple, des Marocains ou des Sénégalais dispersés mais aussi leurs descendants entrent en contact les uns avec les autres au travers de sites internet. C'est le transnationalisme microélectronique Des communautés se revendiquent souvent diaspora car cela est fédérateur mais aussi car la pérennisation de liens avec la terre d'origine est dorénavant possible comme nous l'avons vu. Cette donnée est différente de la dimension négative des diasporas au sens strict du terme, type peuple Juif. En effet, vivre en diaspora était d'abord essayer de survivre en tant que peuple et essayer de faire vivre sa culture, et ce par delà les temps. [...]
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