L'expression « communauté internationale » est désormais omniprésente dans les médias et les discours des hommes politiques. A titre d'exemple, la communauté internationale appellent que l'Iran arrête ses activités d'enrichissement d'uranium ; Devant la guerre civile au Darfour, la « communauté internationale » tente depuis plusieurs années de déployer des Casques bleues aptes à y imposer la paix... Cette notion contient le terme de « communauté », qui renvoie à l'idée d'homogénéité, de rassemblement sur des bases communes. Cependant, le système international semble plutôt se présenter sous un aspect hétérogène et complexe : pouvoir inégal des Etats, émergence d'acteurs non étatiques sur la scène internationale, enchevêtrement des réseaux, absence d'autorité reconnue comme capable de régler le fonctionnement du système... Il s'agit donc de comprendre ce que signifie cette expression et comment elle s'est affirmée dans l'analyse de la situation internationale actuelle. A quoi réfère ce terme de communauté ? Qui a le droit de s'exprimer en son nom ? Peut-on espérer une société mondiale ? Nous tenterons dans un premier temps les raisons de l'ambiguïté de l'expression, puis dans un deuxième temps essayons de voir le paradoxe et la complexité existant dans ce phénomène.
[...] B Les communautés internationales du passé l'absence d'institutionnalisation Le sociologue allemand Ferdinand Tonnies dans son ouvrage paru en 1887 Société et Communauté oppose ces deux notions. Il dit que Toute société suppose une communauté de base. En revanche, la communauté n'est pas nécessairement organisée en société . La communauté est l'expression d'un phénomène naturel, fondé sur l'interdépendance objective telle qu'elle résulte, au plan international, de l'exiguïté nouvelle du monde consécutive à l'essor des techniques de communication et d'échange. La société et non plus un fait spontané, mais le fruit d'un vouloir délibéré, rationalisé et définissant un ordre légal. Elle se concrétise dans l'organisation internationale. [...]
[...] L'ONU, avec ses 192 Etats membres en 2007, est bien une communauté internationale. Ces Etats adhèrent à des principes communs : respect mutuel de leur intégrité territoriale et de leur indépendance politique ; non-ingérence dans leurs affaires intérieures . Ces Etats, quelles que soient leur dimension, leur population, leur niveau de développement, sont proclamés comme égaux. Mais, à l'heure de décision, il faut avoir un juge ou un gardien. Pour le moment, ce sont les cinq puissances établies-- pays membres du Conseil de sécurité qui se posent en représentants de la communauté internationale. [...]
[...] Et dans le cas de la communauté internationale, si l'on ajoute pas de qualificatifs, elle est caractérisée par deux aspects. Ce qui est important, d'abord, c'est une communauté naturelle une collectivité qui s'est formée par le développement spontané, entre ses membres, de liens sociaux, de relations stables, et non pas une collectivité artificielle Par ailleurs, c'est une collectivité dans laquelle il n'existe pas d'hiérarchie ; elle est plutôt une société de coordination et non pas de subordination. Partie II Dans la deuxième partie, on va s'intéresser à la formation et au problème de la communauté international. [...]
[...] Partie I La difficulté de définir la notion de communauté internationale . A Communauté internationale : une expression ambiguë à cause de ses multiples sens Selon les dictionnaires de langage courant, le terme communauté peut faire référence à deux concepts distincts. Il désigne un groupe social particulier, dont les membres vivent ensemble, possèdent des biens communs, ont des intérêts, un but commun Il peut également caractérise les relations sociales dans ce groupe déterminé. Dans le langage juridique international, la double signification de l'expression sont : A. [...]
[...] En 1970, la Cour internationale de justice (CIJ) décide l'obligation des Etats envers la communauté internationale C'est à dire tous les Etats peuvent être considérés comme ayant un intérêt juridique à ce que les droits soient protégés ; La Commission du droit international (CDI) travaille sur la codification de la responsabilité des Etats, retient le crime international parmi les violations du droit international. Au moment qu'il subit une atteinte fondamentale, le droit ne s'arrête plus aux frontières de l'Etat : l'esclavage, l'apartheid peuvent relever de la politique intérieure de l'Etat, ce sont des crimes ; pour cette raison, ils entrent dans le cadre des responsabilités de la communauté internationale. Toutefois, une question fondamentale demeure : celle de l'action publique. Qui pourra accuser un Etat de crime international ? [...]
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