Dans la fin des années 70, la Chine a opéré un tournant décisif, d'une société profondément communiste et fermée sur elle-même, le pays s'est ouvert sur le monde avec une double politique menée par Deng.
Avec la politique de ‘la porte ouverte', produits et capitaux étrangers sont peu à peu acceptés en Chine et par la politique de l'enrichissement personnel l'initiative personnelle se met en porte à faux avec le confucianisme professionnel d'antan. Pour reprendre l'image d'Eric Israelwicz, rédacteur en chef du quotidien économique ‘les Échos', ‘le dragon Chinois a mué' , délaissant sa peau rouge il fait peau neuve, arborant dès les années 1980 les couleurs de l'ouverture économique.
L'entrée d'un tel géant sur l'échiquier mondial ne pouvait laisser ses grands acteurs indifférents. Pourquoi l'ouverture de la chine a-t-elle été si remarquée, pourquoi est-elle plus turbulente que celle des dragons asiatiques ? On pourrait décliner la réponse en trois points :
- le gigantisme de la Chine est en lui même une raison de la brutalité de l'introduction de la chine sur l'échiquier mondial, de par sa taille, sa démographie ou même le poids de son histoire, la Chine est un grand de ce monde et l'ouverture de ses frontières laissent le champs libre à plus de 500 millions de consommateurs et à des dizaines de milliers d'entreprises étrangères impatientes de s'implanter dans une région où 400 millions de personnes n'ont pas d'emplois fixes .
- Le revirement politique et économique brutal du pays donne un goût d'imprévu à son ouverture sur le monde. De l'état tout puissant au marché roi, de l'agriculture au choix de l'industrie ou encore de l'autarcie au marché mondial, la Chine ambitieuse et impatiente veut changer et ce, rapidement. Et pourtant, rien n'était gagné au vu de son passé tumultueux.
- La dernière raison expliquant l'entrée fracassante de la chine sur le marché mondial est exogène : elle correspond au moment de l'envol du dragon chinois, en pleine révolution des télécommunications où l'information se partage instantanément, où le coût de transport devient presque négligeable : la Chine n'a rien à faire juste à trouver sa place dans ce réseau préexistant.
Lorsque l'on est à la tête de l'économie mondiale, que plus de trois quarts des échanges mondiaux s'effectuent en dollars et que le monde entier a les yeux rivés sur Wall Street, comment, dès lors, peut-on se permettre d'ignorer cette vague jaune ?
Le premier pays importateur du monde et l'un des premiers exportateurs a su négocier l'entrée des chinois ; à tel point qu'ils forment aujourd'hui un couple infernal, où le moindre faux pas de l'un entraine la perte de l'autre. De cette interaction est née, selon Jean Kogej, historien et professeur d'histoire géographie économique, la nouvelle devise du 21ème siècle ‘l'indépendance économique est une vile aspiration du 20ème siècle, au 21ème siècle la réelle indépendance sera l'inter-dépendance'.Quelles sont les composantes de la synergie sino-américaine ? Quelles en ont été les conséquences en matière de politique économique et culturelle ?
Si la danse dans laquelle se sont lancés Chine et États-Unis modifie le visage de l'empire du milieu, doit-on considérer cette synergie seulement comme le catalyseur du changement chinois ? D'un autre côté, si les rapports entre les deux pays se sont tellement intensifiés et même multipliés, c'est que certaines mutations les ont rendues possibles. Les mutations économique, politique et culturelle chinoises : cause ou conséquence de la synergie sino-américaine ?
Tout d'abord, afin de comprendre pourquoi la synergie sino-américaine a été aussi tardive, il est nécessaire d'expliciter pourquoi l'ouverture chinoise au commerce international et au marché des capitaux ne s'est faite qu'à la fin des années 1970. Il est aussi intéressant d'avoir cet éclairage historique afin de mieux cerner les difficultés que la Chine a pu rencontrer dans son effort d'ouverture et de modernisation.
Ensuite, il est plus avisé de procéder à une étude exhaustive, secteur par secteur, des interactions sino-américaines et de déterminer par la suite les conséquences pour finalement essayer d'en tirer une conclusion
Enfin, nous étudierons la synergie sino-américaine et nous chercherons à en dégager ses conséquences sur la société chinoise aussi bien en matière d'économie, de politique financière qu'en matière d'organisation sociétale.
[...] Sans cette condition, la synergie sino- américaine ne saurait s'inscrire dans la durée. D'autre part, la synergie sino-américaine est un formidable accélérateur d'évolution de la société chinoise, qui permet à cette même synergie de perdurer. Bibliographie Éric Israelewicz, Quand la Chine change le monde, édition Grasset Alain Minc, Ce monde qui vient, édition Grasset Etats-Unis en fiche', édition Bréal, p238 et suivantes cours 2005-2006, M Kogej et Saussac, lycée du Parc cours 2007 EM LYON (séminaire international, approfondissement Chine) Alain Peyrefitte, L'Empire immobile ou le choc des peuples, Fayard Frédéric Teulon, Croissance crises et développement, PUF Fairbank John Kong, China a new story, The Belknap Press of Harvard University Article Mao Zedong Dictionnaire d'histoire, économie, finance, géographie, coll. [...]
[...] Malheureusement, ce sont les consommateurs chinois qui paient le prix de l'ingérence financière chinoise. Les principaux coûts de la vie comme les études, les frais de soins, l'acquisition d'un loyer en ville ou encore celle d'un moyen de locomotion motorisée sont maintenus très élevés et une réelle culture de la prévoyance, de l'anticipation des risques futurs, est préservée[36]. Ce faisant, l'épargne est quasi-forcée ayant comme vertus de dissimuler aux yeux du monde l'état désastreux du système bancaire chinois. On l'aura compris : la réévaluation du yuan aura pour effet la destruction de l'épargne populaire. [...]
[...] C'était là une sorte de première phase, où toute une jeunesse, mais aussi la couche des commerçants, ont adopté des symboles, des signes superficiels de la culture occidentale, et il est possible que cette phase soit déjà dépassée. Depuis que la croissance a permis à des tranches entières de la société de satisfaire, relativement, à ses besoins élémentaires, on assiste certainement à une nette évolution vers les besoins culturels. Les connaissances culturelles sur l'occident s'approfondissent, et de fait les échanges deviennent plus marqués Par ailleurs, la société chinoise aspire désormais au modèle de société de consommation à l'Occidental. [...]
[...] C'est le début de la synergie sino-américaine, possible qu'à partir du moment où celle-ci était encouragée par les autorités. Le souffle du changement et de l'ouverture a donc été insufflé par des décisions politiques. Mais cette synergie n'aurait été possible que si la Chine se modernisait et s'engageait sur la voie de la libéralisation. En effet, à la fin des années 70, le pays avait acculé du retard sur le plan agricole, mais aussi dans le domaine des transports où la situation est très critique. [...]
[...] - Le revirement politique et économique brutal du pays donne un goût d'imprévu à son ouverture sur le monde. De l'état tout puissant au marché roi, de l'agriculture au choix de l'industrie ou encore de l'autarcie au marché mondial, la Chine ambitieuse et impatiente veut changer, et ce, rapidement. Et pourtant, rien n'était gagné au vu de son passé tumultueux. - La dernière raison expliquant l'entrée fracassante de la chine sur le marché mondial est exogène : elle correspond au moment de l'envol du dragon chinois, en pleine révolution des télécommunications où l'information se partage instantanément, où le coût de transport devient presque négligeable : la Chine n'a rien à faire juste à trouver sa place dans ce réseau préexistant. [...]
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