agriculture, campagne agricole, sécurité, alimentation
Comprendre le début de la décennie 2020, c'est comprendre un contexte où la notion de crise peut être généralisée à un certain nombre de domaines qui sont interdépendants entre eux. Par exemple, dans la Corne de l'Afrique, la quatrième saison des pluies consécutive a désormais pratiquement disparu. En France, le plus grand exportateur de céréales de l'Union Européenne (UE), la sécheresse s'est installée dans de nombreuses régions. Parallèlement, une vague de chaleur s'abat sur le sud-ouest des États-Unis, avec des températures pouvant atteindre 43 degrés Celsius à certains endroits.
[...] En cela, nous tenterons de caractériser une crise alimentaire (II.1) avant d'établir un état des lieux des pays vulnérables (II.2). Enfin, nous ferons en dernier lieu une projection sur le futur proche avec les conséquences des crises successives (II.3). Conclusion Comme nous avons pu l'apprécier au cours de ce travail, les années 2021-2022 ont consacré une crise multidimensionnelle qui reste difficile toute projection et anticipation. Si l'on regarde spécifiquement le conflit en Europe orientale qui débuta fin février, il faut rappeler qu'avant le conflit, la Russie et l'Ukraine fournissaient conjointement du blé commercialisé dans le monde. [...]
[...] En conséquence, les produits alimentaires sont maintenant plus de plus chers qu'à la fin de 2019 et les huiles ont augmenté jusqu'à 2,3 fois leur prix en décembre 2019. Ainsi, comme l'a rappelé avec gravité le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, le 28 avril dernier : « la guerre en Ukraine exacerbe une crise tridimensionnelle - alimentaire, énergétique et financière - qui a des effets dévastateurs sur les personnes, les pays et les économies les plus vulnérables du monde ». [...]
[...] Dans ce cadre, la hausse des prix de l'énergie a également aggravé la crise actuelle en rendant plus coûteuse la production d'engrais et l'utilisation d'équipements agricoles. La Russie est le principal fournisseur mondial de certains engrais et de gaz naturel. Bien que les engrais ne soient pas touchés par les sanctions, les ventes sont perturbées par les mesures prises à l'encontre du système financier russe. En outre, les restrictions imposées par la Chine à ses exportations d'engrais et les sanctions commerciales rendent moins probable une augmentation de la production de céréales dans d'autres parties du monde. [...]
[...] En cela comme le rappel un rapport de la FAO en 2022 : « L'aggravation de la faim à l'échelle mondiale en 2021 témoigne d'inégalités qui se sont accentuées entre et dans les pays, sous l'effet d'une reprise économique dont l'ampleur n'est pas la même partout et de pertes de revenus que les populations les plus touchées par la pandémie n'ont pas réussi à compenser ». Dès lors en guise de problématique, nous posons poser la question suivante : la campagne 2021-2022 marqué par une succession de crises, à la fois sanitaire, énergétique, humanitaire et climatique, peut-elle menacer la sécurité alimentaire mondiale ? Pour ce faire, nous nous focaliserons dans une première partie sur la grande vulnérabilité du monde face aux crises et à leurs enchaînements. [...]
[...] La campagne agricole 2021-2022 peut-elle menacer la sécurité alimentaire mondiale ? Introduction Comprendre le début de la décennie 2020, c'est comprendre un contexte où la notion de crise peut être généralisée à un certain nombre de domaines qui sont interdépendant entre eux. Par exemple, dans la Corne de l'Afrique, la quatrième saison des pluies consécutive a désormais pratiquement disparu. En France, le plus grand exportateur de céréales de l'Union Européenne la sécheresse s'est s'installée dans de nombreuses régions. Parallèlement, une vague de chaleur s'abat sur le sud-ouest des États-Unis, avec des températures pouvant atteindre 43 degrés Celsius à certains endroits. [...]
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