Le Brexit était-il prévisible ?

Thèmes abordés

Brexit, communauté économique européenne, UE Union Européenne, Grande-Bretagne, économie européenne, euroscepticisme, relations entre les pays européens, Guerres mondiales, unification européenne, fédéraliste, unioniste, souveraineté parlementaire, débats, relations commerciales, Commonwealth, Churchill, traités, adhésion partielle

Résumé du document

Après son adhésion en 1973, la Grande-Bretagne a toujours été un partenaire récalcitrant, elle s'est montrée réticente et opposée à certaines politiques menées, et a obtenu un nombre considérable de privilèges. Au fil du temps, l'euroscepticisme s'est développé et renforcé dans le pays, jugeant la construction européenne trop restrictive. Par conséquent, l'histoire entre la GB et l'UE fut donc très mouvementée et a conduit au Brexit. On peut donc se demander si le Brexit était prévisible.

Extraits

[...] Les Britanniques ont voté le 23/06/2016 à 51,9% pour la sortie de l'UE. David Cameron a dû démissionner et a été remplacé par Theresa May qui s'est retrouvée dans une négociation à deux niveaux en mars 2017. D'une part elle a dû négocier et fixer les modalités de la sortie de la Grande-Bretagne, et d'autre part les relations futures avec l'UE. T.May, qui était pour un soft Brexit, aurait aimé garder la libre circulation des marchandises et des capitaux, en restreignant la libre circulation des personnes, en abandonnant la PAC et les autres politiques intégrées ayant toujours déplu à la GB. [...]

[...] Qui plus est, B. Johnson n'écarte pas l'idée d'un « hard Brexit ». En somme, on peut dire que la Grande-Bretagne a connu des débuts difficiles dans l'intégration à la CEE. Très peu de traités furent ratifiés par la Grande-Bretagne, car elle n'adhérait pas à de nombreuses politiques menées par l'UE, ce qui a donné suite à des passe-droits et privilèges qui furent contestés par les états membres, mais également source de conflits. Ainsi on a pu constater que dès son adhésion en 1973, la Grande-Bretagne a toujours été un partenaire récalcitrant, elle s'est montrée réticente et en conséquence, l'euroscepticisme s'est développé et renforcé dans le pays, les aspects positifs du projet européen étaient inapparents pour certains car très peu mis en avant. [...]

[...] Il y avait de nombreux différends, entre la GB et certains pays membres. Avec par exemple, la France qui voulait garder la PAC (Politique agricole commune) et demandait la fin du rabais britannique tandis que la GB souhaitait garder son rabais et demandait la réduction de la PAC. Petit à petit, avec l'accumulation de tous ces passe-droits, l'euroscepticisme ne pouvait que se renforcer, mettant en doute les qualités et bienfaits de l'adhésion à l'UE, car elle était devenue trop contraignante. [...]

[...] La Grande-Bretagne était réticente à participer à un projet de fédération européenne. Pour comprendre cela, il faut comprendre l'attachement du pays à sa souveraineté, plus spécifiquement une souveraineté parlementaire. Le Parlement est au centre de la démocratie britannique et la création d'une forme d'union fédérale a été considérée comme une menace pour cet aspect de l'histoire et des valeurs de la GB. Il s'agit notamment d'un sujet qui est revenu dans le débat sur le Brexit. Ainsi, le Royaume-Uni n'a pas vu la nécessité de s'impliquer dans les premières phases du projet européen, particulièrement parce que les relations commerciales de la Grande-Bretagne étaient avec le Commonwealth, avec qui ils avaient des liens économiques, culturels et politiques solides. [...]

[...] Tout cela a conduit aujourd'hui à sa sortie de l'UE. Alors est-ce qu'il était prévisible dans ce Brexit ? Et bien, tout penche à dire que oui, on pouvait s'attendre à certains résultats, car il y avait quelques prédispositions à cela. En revanche, l'issue et les impacts du Brexit sont très incertains. Évidemment, l'UE et la GB chercheront à en atténuer les conséquences afin que les deux parties deviennent de bons voisins. Il est difficile encore de prédire comment la GB fera face aux futurs challenges, mais on peut dire qu'il y aura à l'avenir des conséquences compliquées et difficiles dans l'économie britannique. [...]