Le 26 juin 1945, cinquante Etats signent la Charte de San Francisco qui fonde l'Organisation des Nations Unies. Le préambule de la Charte, « Nous, Peuples des Nations Unies », expose les principes fondateurs qui vont guider l'action des Nations Unies : les peuples décident de s'unir pour éviter à tout prix l'horreur de deux guerres mondiales qui ont ravagé l'humanité en moins d'un demi-siècle. Le respect des droits fondamentaux de l'homme et le contrôle et la régulation de l'usage de la force sont les piliers de l'instauration d'une paix perpétuelle par la sécurité collective internationale. Repris des principes énoncés dans le discours des Quatorze Points du Président Wilson de janvier 1918, puis mis en place grâce à l'instauration de la Société des Nations, ils modèlent les relations internationales de la seconde moitié du XXe siècle.
La fin de la Guerre Froide et la chute de l'URSS marquent un renouvellement de l'Organisation : le blocage dû aux vetos systématiques, ou presque, des Etats-Unis ou de l'URSS empêchait toutes prises de décisions importantes. Mais le début des années 1990 voit le retour triomphant du multilatéralisme, de la paix définitive entre les peuples, de l'instauration d'une gouvernance mondiale et d'une fin de l'Histoire qui verrait le triomphe des valeurs démocratiques et libérales et la croyance en un dépassement de l'Etat. Or, à peine vingt après, il n'en est rien. Les conflits se sont multipliés, notamment les différentes formes de guerres civiles, de nouvelles menaces et de nouveaux risques sont apparus. De plus, l'ONU est restée sur une organisation d'Etats maîtres des décisions. En cela, elle s'inscrit dans le schéma pluriséculaire d'organisation du monde par quelques « grandes puissances ». Les Nations Unies sont donc à un tournant de leur histoire : elles ont un bilan important soixante après, mais le système onusien connaît une crise de légitimité et d'autorité qui s'est accentuée depuis l'intervention américaine en Irak en 2003. Il apparaît alors aujourd'hui impératif pour l'ONU de réformer son fonctionnement et de redéfinir son rôle.
L'organisation repose sur le principe d'une paix perpétuelle par la sécurité collective internationale : quelles ont été les réalisations faites dans cet objectif ? Que faire aujourd'hui pour tendre vers ce but ?
[...] La crise irakienne a aussi exacerbé les dissensions et a créé deux camps au sein des Etats membres. Elle a aussi mis en lumière un des paradoxes fondamentaux de l'organisation qui cherche à encadrer la force, mais est incapable d'empêcher les Etats-Unis d'attaquer l'Irak. Or, le Conseil ne peut se résumer à la seule puissance américaine, mais sa crédibilité diminue quand son action ne reflète que la voix du petit nombre ou est perçue comme ne correspondant pas aux intérêts des membres du Conseil, notamment des cinq permanents. [...]
[...] Le nombre d'interventions multinationales menées sur autorisation ou avec le blanc-seing du Conseil a lui aussi augmenté. Mais l'impression qui découle de ce phénomène est que l'aval du Conseil de Sécurité n'est plus vraiment un passage obligé pour les actions armées. Beaucoup d'opérations de maintien de la paix ne sont plus sous l'égide de l'ONU et l'OTAN est devenue un acteur majeur dans ce domaine depuis la fin de la guerre froide, notamment avec ses interventions en Bosnie et en Afghanistan. [...]
[...] La chute de l'URSS et la fin de la Guerre Froide entraînent une renaissance des Nations Unies. Le droit de veto systématiquement utilisé par les Etats-Unis ou l'Union Soviétique bloquait toutes les décisions majeures, à quelques exceptions près que nous avons vues précédemment. A cette vision bipolaire du monde succède alors l'espérance en un multilatéralisme où les Etats décideraient ensemble, dans un consensus généralisé, de l'orientation des affaires internationales et notamment de la résolution de probables conflits, mais qui avec la fin de l'histoire et l'avènement de la démocratie, se raréfieraient. [...]
[...] Son influence dépend alors de la façon dont les Etats membres décident d'utiliser les Nations Unies, c'est-à-dire de l'intérêt qu'ils ont à passer par elle. Ainsi, créée au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, l'ONU a pour objectif de réguler les relations internationales et de contrôler l'utilisation de la force armée afin de réaliser le projet initialement énoncé dans le discours des Quatorze Points du Président Wilson en janvier 1918. La mission centrale conférée par la Charte est le maintien de la paix, mission qui découle du traumatisme de deux guerres mondiales où des Etats se sont presque entretués. [...]
[...] La chute de l'URSS marque un renouveau de l'ONU : les résolutions se sont multipliées et l'Organisation est devenue un acteur-clé du système de gouvernance mondial. Elle est un morceau central du puzzle institutionnel global. Les Etats cherchent à assurer la sécurité internationale, concept qui s'est désormais élargi, et le développement pacifique de l'humanité. Or, les Nations Unies souffrent d'une crise de légitimité et d'autorité que seules des réformes structurelles de tout le système pourraient résoudre. L'avenir de l'ONU est tracé par différentes propositions : il faut maintenant que les Etats acceptent de céder une part de leur souveraineté et une part de leur puissance qui repose sur le contrôle de la force pour réformer les Nations Unies. [...]
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