Depuis la fin des années 1980, la notion de commons a tout envahi. Utile lorsqu'il s'agit des espaces internationaux appartenant à tous (haute mer) ou des biens publics non susceptibles d'appropriation (atmosphère), elle apporte plus de confusion que de lumière lorsqu'elle est appliquée à des biens territorialement situés soumis à des régimes de propriété complexes. La traduction française « bien commun » ne contribue pas à clarifier les choses
[...] De grands lobbies transnationaux se sont érigés, par exemple en ce qui concerne la faune africaine. Les grandes ONG de protection de la nature en général ou certaines causes en particulier, basées dans les métropoles du Nord, se réclamant d'une opinion publique diffuse dont elles cultivent la sensibilité, ont d'abord fait pression sur leurs gouvernements nationaux pour qu'ils inscrivent les questions à l'agenda intergouvernemental. Elles jouent sur plusieurs registres : sur le terrain de l'expertise, elles reproduisent en le dramatisant les discours scientifiques (légitimité scientifique) ; sur le terrain politiques de la critique de l'État, elles se veulent les représentantes d'une conscience universelle que l'addition des gouvernements du monde, empêtrés dans leurs intérêts égoïstes, ne sauraient incarner (légitimité démocratique). [...]
[...] Mais la rapidité avec laquelle tous les gouvernants ont repris ces mots d'ordre ne doit pas faire illusion. Une véritable participation des populations locales impliquent une redéfinition de la politique publique et une redistribution des compétences, auxquelles ne sont disposés ni les autorités nationales ni les bailleurs de fonds ni les grandes ONG de protection de la nature, qui prétendent savoir mieux que personne ce qui est bon pour les populations, les écosystèmes et la planète toute entière. Bibliographie Bertrand BADIE et Marie-Claude SMOUTS (1999), Le retournement du monde, 3eme edition, Presses de Sciences Po et Dalloz. [...]
[...] International Cooperation in the 21st Century, sous la direction de Inge Kaul, Oxford University Press, New York Convention sur le commerce international des espèces menacées M.-C. Smounts et B. Badie, Le retournement du monde, Dalloz et Presses de Sciences Po. M.-C. Smounts et B. Badie, Le retournement du monde, Dalloz et Presses de Sciences Po. The WWF-World Bank Alliance, Global Collaboration for Forest Conservation and Sustainable Use. Thoughts on Making it Work, 1999. [...]
[...] Tout est à mettre en place mais déjà plusieurs compagnies, dont Peugeot au Brésil, financent des opérations de reboisement. Théoriquement tout le monde gagne : les espaces sont reboisés, le marché fournit de nouvelles ressources pour l'amélioration de la gestion forestière, les émissions de CO2 sont réduites, les pays industrialisés ne paient pas de surcoûts prohibitifs. Des esprits chagrins se demandent cependant si le dispositif ne va pas inciter à couper au plus vite des forêts anciennes à la rentabilité faible pour remplacer les arbres centenaires par des espèces à croissance doublement rentabilisées : part les permis négociés et par l'exploitation ultérieure du bois. [...]
[...] et logique marchande Quand tout a été dit, essayé et que les résultats sont minces, les économistes deviennent le grand recours. L'exemple des forêts tropicales est assez significatif. L' alliance conclue entre le WWF et la Banque Mondiale témoigne de cette évolution : les efforts à mener pour modifier la rentabilité de la déforestation/dégradation par des mécanismes de marché y occupent une place majeure[9]. Sont examinés : les politiques de prix, les politiques de change, les interdictions d'exportation, les politiques de subventions, les avantages et les inconvénients d'augmenter les redevances, la fiscalité, la certification. [...]
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