La région des Balkans a connu depuis l'antiquité de multiples phases de peuplement et d'importants mouvements de population. Zone charnière entre Orient et Occident, elle est devenue une véritable mosaïque de populations et de religions très imbriquées. La création d'un État yougoslave, en 1918, devait régler les problèmes récurrents de la région. Mais, malgré cela, les Balkans sont restés une « poudrière ». Des facteurs historiques, ethno-culturels, économiques et politiques expliquent le caractère inévitable de l'éclatement de cet ensemble artificiel.
Voulant dépasser les forces centrifuges héritées de l'histoire, un État unifié fut créé en 1918 par les Alliés, avec l'appui décisif de la France, au profit des Slaves du sud (le royaume des Serbes, Croates et Slovènes) sur les ruines de l'Autriche-Hongrie. Cet État prit officiellement le nom de Yougoslavie en 1929. Sa légitimité reposait sur une idée, née à la fin du XIXè siècle, selon laquelle tous les Slaves du sud (Serbes, Croates, Slovènes, Bosniaques-musulmans et Bulgaro-macédoniens) devaient être regroupés dans un même État, en dépit de leurs différences culturelles et religieuses. En effet. Croates et Slovènes sont catholiques et utilisent l'alphabet latin. Les Serbes et les Macédoniens sont orthodoxes et écrivent avec l'alphabet cyrillique. Quant aux Bosniaques, ils sont des Slaves convertis à l'Islam à l'époque de l'occupation ottomane (XIVè - XIXè siècles).
Enfin, on observe aussi la présence d'un peuple non-Slave, les Albanais. Ces derniers sont majoritairement musulmans. N'étant pas Slaves et ayant leur propre langue, ces Albanais se sont toujours plus ou moins considérés comme étrangers à la Yougoslavie. Tous ces éléments montrent donc le caractère illusoire et utopique du concept de nation yougoslave tendant à faire cohabiter des communautés depuis longtemps séparées par la culture et par l'histoire. Dès le départ, il manquait à la Yougoslavie les atouts fondamentaux que seules possédaient de grandes monarchies multiethniques comme l'Autriche-Hongrie.
Cette dernière dut sa longévité à la légitimité historique et fédératrice de la dynastie des Habsbourg, au respect des coutumes et privilèges des différentes minorités, à une politique étrangère très influente en Europe continentale, puis à une politique intérieure harmonieuse et équilibrée, orientée avant tout en vue du bien commun. Au contraire, la nouvelle génération yougoslave, dominée par les Serbes en vertu de la loi du nombre, s'est voulue dès le départ un État centralisé et jacobin sur le modèle français (...)
[...] 1 ry,ç:1t"1 "ig1çv i { iq fo-j-t: rég1Ë*n ilcs lilsll*rlr5 t].{u}È*rr deliuil l'Àririqxi{é e}e nrulliiti*,'s;;hils*x Jrex;;lelnerll{ L:l et vd,ri{iabË* ilr*vaï'qur., lir,rpul*,lis}s:$ cË elr r'*,rIiHiuras TrÈs illtlll'iqu6es ct"d:aticr-l les ltallixc;s $ Au vu des constantes historiques, des réalitës ethniques de la région, ainsi que des facteurs politiques eî économiques, l'éclatement de I'espace yougoslave était assurëmenî inévitable. Dans les années 90, Ies Balkans oni connu deux lerctatives majeures de recomposirion de la rëgion par les armes" L'une à I'initiative des Serbes en Croatie et en Bosnie, I'autre par les Albanais au Kosovo el en Macédoine" Cependant, ces évënentents dramatiques onl incité, à deux reprises, la comntunautë internationale à s'ingérer durablement dans Iarëgion. [...]
[...] Enfin, cette décision, qui divise la col-r-lmunauté intematior"ralel2, risque de rallumer tous tres brasiers mal éteints de la régiorr, voine rnêrne d'encourager d'autres nevendieations sécessionnistes à travers la planète (Cauease, Transnistrie rnoldave D'autre paft, de r"lombreuses qulestions restent en suspens au lendemain de cefte déclaration d'imdépendarnce : que sera le Kosovo de den-lain, [...]
[...] tr-a panalysie des réformes, tout colïme la situation socio-économique, demeurent préoccupantes. Aussi, les événernents récents risquent d'accentuer les diffieultés Le 21 fevrier 2008, le Farlernent serbe de tsosnie-l{erzégovine a adopté une résolution votée par nnajorité écrasante des élus, indiquant que [...]
[...] réfection des routes et des voies ferrées. I-'implieation internationale demeure la plus fofte au Kosovo, mêrne si elle a Çonnu une diminr"rtion drastique:de 35000 soldats en 2003, elle est passée â 16000 en 2005. L,à encore, au Kosovo, la volonté de vouloir f,aire vivre des comrnunautés séparées dans une même entité multiettrrnique, afin d'éviter de reposen la question délicate des frontières, a donc mené la cornmunauté internationale à une f,orme de statu quo ef d'immobilisme qui dure depuis I ans, rnais qui s'avère de moins en moins tenable" L'ingërence de la communautë internationctle en Bosnie-I{erzégovine, pttis au Kosovo, qui partait d'un sen[isttenl humanilaire, s'est donc trarcsfunnée dcrns les deux cas en nilse sous h$elle durable" Cela a ltermis utee sîabilisation relative cle Is région, I'introduction d'une culture de paix et I'applicatian de principes politiques occidentoux. [...]
[...] I-e 17 mars 2008, un mois après la déelaration unilatérale d'indépendanee du Kosovo, de violentes émeutes ont éclaté à Mitrovica. Une foule de Serbes s'est opposée aux forces de police de I'ONU qui tentaient de reprendre le contrôle du tribunal de la MIÎdUKr, entraînant l'intervention des militaires de la KFOR2. Le bilan est lourd" On dénombre ptrus de 160 blessés parmi les n"ranifestants et les forces internationales et I polieier mort. Ces violents affrontements ravivent le spectre d'une partition au Kosovo et illustrent les diffîeultés de la communauté interraationale pour imposer des Etats multiethniques dans les Balkans" l,E:s flacte:urs laistoriques, efhmo-culf.urels p*litiqur:s qui oml *n'traîn*i délal:rnrèNemeu{ de l'esçr*ce v*çg*slav*, gruis les eonfii{s meur{riers qnri s't:n s*nl ssir,'is, ti'ttnt gras étf: pris ern crinrpte à leur inlposerl' .i usfe rnesrars pilr la colmmun;rufô inlerm*fionnle, l,es soluti*ns:rppnrtôes ix)qlr'!'er$rtsli"uir* et de paix n'o*t réglê aucr:n prerblirne tlr:: f'omd et Ê"{rnc{i{ifineft{ cgu* gr'âc*: à uu,î prcisenctt une culfau"e *cfive des *rganisaticns in{e:r'n*ti*mal*s da*s rfgion" C"est grourquoi lts Finiiqarisl cc]nfinnenl à se n':orceler comr:rétisant I'êchec r{r:s EÉats multi*lhniq*es vtlu}us frËr' l*s gr;rnd*s instanees in tel"nationales. [...]
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