Très intéressé par la thématique de la survie de régimes que nous pourrions qualifier « d'autoritaires », j'ai choisi de m'intéresser à la Révolution cubaine et aux différentes thématiques que cette dernière suggère. Je baserai avant tout mon analyse sur la présentation faite par Marie-Laure Geoffray car j'ai fortement apprécié son analyse du « contrôle social à la cubaine » ainsi que ses multiples allusions à de petites anecdotes nous permettant de mieux percevoir les phénomènes dans leur globalité.
Je pense, tout d'abord, qu'il est légitime de reprendre la thèse de Luis Pérez-Simon sur « l'isolement géographique » de Cuba : le fait d'être dans une position insulaire, de présenter une population homogène… peut expliquer comment le régime castriste a réussi à s'imposer aujourd'hui comme un « paradigme » dans la société cubaine. Tous les exposants ont, en effet, insisté sur le fait que les Cubains n'imaginaient pas réellement aujourd'hui la possibilité de vivre sous un régime autre que le castrisme.
[...] Quel avenir pour la Révolution cubaine? Très intéressé par la thématique de la survie de régimes que nous pourrions qualifier d'autoritaires j'ai choisi de m'intéresser à la Révolution cubaine et aux différentes thématiques que cette dernière suggère. Je baserai avant tout mon analyse sur la présentation faite par Marie-Laure Geoffray, car j'ai fortement apprécié son analyse du contrôle social à la cubaine ainsi que ses multiples allusions à de petites anecdotes nous permettant de mieux percevoir les phénomènes dans leur globalité. [...]
[...] L'Etat cubain a enfin très bien compris qu'il ne prenait aucun risque en incitant les gens à l'illégalité et qu'il renforçait, au contraire, son autorité par une telle stratégie : chaque Cubain exerçant une activité plus ou moins légale à côté de son travail officiel, la population devient trop précaire juridiquement parlant pour entrer en conflit contre le régime. Il apparaît en fait clair que quelqu'un qui a quelque chose à se reprocher ne va pas tenter de remettre en question un régime qui, s'il le souhaite, peut le réprimer quasi instantanément. Cet usage de la sphère clandestine comme un instrument permettant un contrôle social plus pertinent et discret m'intéresse tout particulièrement. [...]
[...] Ce système de régulation sociale présente toutefois, selon moi, certaines failles qui mettent en danger la survie même des régimes en question. Ce n'est pas pour insister sur le Portugal, mais la politique migratoire de Salazar a permis à de nouvelles idées d'entrer dans le territoire national (par les récits que les émigrants faisaient à leur famille par exemple) et a ainsi contribué à la perte de son propre régime, celui-ci apparaissant de plus en plus archaïque aux yeux des Portugais. [...]
[...] Castro, en se basant sur la figure de José Marti, le symbole de la Révolution cubaine de la fin du XIXe siècle, a construit cet Homme naturel travailleur, généreux et patriote- afin de créer un idéal vers lequel chacun devait tendre. En personnalisant cet idéal, en l'assimilant au Ché Guevara, Castro a élaboré une structure mentale que les Cubains ont peu à peu intériorisée du fait du prestige du Ché. Le régime castriste en ce sens, bien permis l'émergence de cet Homme nouveau rêvé par tant de systèmes doctrinaires. [...]
[...] Ce qui peut dans un premier temps surprendre avec le castrisme c'est la réversibilité des réformes qu'il met en place. On imagine trop souvent les régimes autoritaires comme des régimes systémiques : dotés d'une forte idéologie originelle, ils présenteraient une cohérence politique étrangère à nos systèmes démocratiques. Dès qu'une société recherche l'ordre, par exemple, on lui conseille souvent une dictature qui, de par son despotisme éclairé et sa cohérence interne, pourra ramener à la raison l'ensemble des citoyens. Le régime castriste toutefois, théorisé un système de contrôle social beaucoup plus fin et ambigu : celui de réversibilité. [...]
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