La guerre du Golfe nous avait tous entretenus dans l'illusion d'un nouvel ordre international dans lequel la force armée des démocraties, mise à la disposition du Droit international, interdirait la guerre. La guerre d'Afghanistan et les nouveaux conflits qui se rapprochent des frontières de l'Europe des quinze attestent d'un levé de l'illusion. Les guerres couvrent la surface de la planète sous des formes diverses : civiles comme récemment dans l'ex-Yougoslavie, des guerres parfois dégradées en guérillas politiques comme à la Sierra Leone, des guerres terroristes, et même des cyberguerres ou encore sous de nouvelles formes comme la guerre économique.
Parallèlement, la guerre n'a jamais semblé aussi illégitime, condamnée par la communauté des nations dans l'enceinte onusienne, interdite à l'âge du nucléaire, la guerre devrait disparaître de la panoplie des relations internationales. Force est de constater que l'étude des guerres dans les relations internationales devient extrêmement délicate du fait de la mutation des conflits d'une part, et d'autre part, car il est de plus en plus difficile de distinguer nettement la frontière entre la guerre et la paix : certaines régions du monde vivent dans une sorte de paix belliqueuse qui n'est ni tout à fait la paix, ni tout à fait la guerre, sans parler du concept de guerre à zéro mort encore plus déroutant sans doute…
[...] La panne des Etats ne profite qu'à la guerre qui ne naît plus de la puissance des Etats mais de leur faiblesse. A cela s'ajoute un divorce entre l'Etat et le peuple : au fur et à mesure que l'Etat plaide et pratique l'intégration internationale, qu'il impose le "soyons avec les autres" , le peuple s'inquiète et se demande "qui sommes-nous?". De plus la montée des forces confessionnelles, claniques, tribales, religieuses fait éclater l'idée même de la nation. On se souvient alors de la thèse de Huttington concernant "Le choc des civilisations" la multiplication des phénomènes d'exclusion et de marginalisation Depuis les années 50, les théories de la dépendance opposent un monde en développement à un monde de privation. [...]
[...] Cela pose donc bien sûr la question de la légitimité de l'intervention. Conclusion "Il est toujours plus facile de faire la guerre que la paix" disait Clemenceau, et en effet, à la question la guerre va-t-elle disparaître ? le général Loup Francart avait répondu, le 6/12/2000 lors de sa conférence en partenariat avec l'IEP, de façon catégorique par la négative : selon lui la guerre physique ne peut disparaître qu'avec l'âge de la tolérance où l'affrontement verbal remplacerait l'affrontement physique. [...]
[...] Patocka, Essais hérétiques, Paris, Verdier, 1988) Si ce n'est pas là simplement une utopie, mais au contraire la prise de conscience de ce qu'il y a en l'homme de spécifiquement humain, alors, dans un monde déchiré et menacé, la démocratie apparaît comme le dernier espoir de sauver les valeurs fondamentales qui peuvent faire progresser l'humanité et qui le doivent. C'est pourquoi la paix est devenue notre devoir le plus impératif. Accepterons-nous de nous y obliger? En plus : La guerre est un caméléon disait Clausevitz, si elle ne disparaît pas du champ des Relations internationales, le moindre mal pour les Etats et les sociétés est de comprendre les nouvelles formes de guerre et de s'y adapter. [...]
[...] Plusieurs choses caractérisent la guerre terroriste : d'abord, il est employé dans un rapport du faible au fort, ensuite il n'existe que par la dimension médiatique qui l'accompagne (c'est d'ailleurs ce qui en fait une guerre promise à un bel avenir), mais ce qui frappe, des études le montrent, c'est que la violence est due à la nécessité psychologique de se plonger dans une activité directe à risque, et à la recherche d'émotions et de violence. La guerre des civils : Avec la Yougoslavie une nouvelle forme d'affrontement apparaissait en Europe : Clausewitz définissait la guerre comme un choc de puissances symétriques, l'affrontement entre deux princes, entre Etats, entre armées, entre nations et le heurt de bloc à bloc. En Yougoslavie, la symétrie disparaît. Tentez de vous remémorer un seul duel entre armées. [...]
[...] Avant de conclure je voudrais souligner que derrière ces trois modalités de paix différentes, se pose la question veut on vraiment la paix ? On pourrait imaginer deux scénarios possibles pour les prochaines années - La schizophrénie : au monde de stabilité s'oppose celui d'instabilité, à celui sans guerre s'opposerait un autre avec la guerre. Tout le problème du premier étant de ne pas être envahi par les désordres du second : d'où l'émergence d'un limes, d'une série d'Etats tampons, Maroc, Tunisie, Turquie, Thaïlande, Corée du Sud dont la fonction est d'éviter la contagion des désordres. [...]
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