Ce document est une dissertation qui répond à la problématique : "Dans quelle mesure l'avènement du suffrage universel porte à la fin des notables ?"
Vous verrez dans un premier temps que le suffrage universel a permis une intensification de la compétition politique qui a conduit à faire diminuer la part des élites traditionnelles parmi nos représentants. Néanmoins, ce renouvellement s'est accompagné d'une professionnalisation de la vie politique, qui peut conduire à parler de nouvelle notabilité.
[...] Ce n'est qu'en 1962 avec l'élargissement du suffrage universel à l'élection présidentielle que cette situation a pu changer (p. 331) Le rôle grandissant des médias Malgré cela, pouvoir économique et succès électoral sont restés intimement liés du fait du rôle grandissant des médias dans les campagnes électorales. « La télévision renforcé] considérablement les mécanismes de la reconnaissance publique, en offrant la célébrité, la notoriété, la popularité [ A bien des égards, un nouveau clivage s'[est instauré] alors au sein des professionnels de la politique entre ceux ayant accès aux plateaux de télévision et les autres.» (p. [...]
[...] Le suffrage universel a permis le renouvellement du personnel politique Les premières élections au suffrage universel masculin, en avril 1848 puis sous le Second Empire, étaient encore sous l'influence des notables. Cette influence a progressivement diminué dans la seconde moitié du XIXème siècle grâce aux lois encadrant le vote, à l'amélioration des compétences politiques des électeurs et à l'apparition d'entrepreneurs de la politique professionnalisés Des lois limitant les moyens traditionnels d'influence En avril 1848, le vote se déroulait au chef lieu de canton, dans la lignée du vote censitaire. [...]
[...] Marketing politique, sondage, meetings : tout ceci favorise les candidats proches des grands entrepreneurs des médias, dans ce qu'Alain Garrigou appelle la « démocratie plébiscitaire ». Les anciens aristocrates, qui dominaient encore la vie politique française au milieu du XIXème siècle, ont perdu du pouvoir et de l'influence au profit des nouvelles catégories bourgeoises qui ont su investir le « marché politique » comme « entrepreneurs de la politique ». Peut-on parler d'une nouvelle notabilité ? La montée de l'abstention qui caractérise ces dernières décennies est en tout cas souvent lue comme un signe de défiance envers la « caste » politique. [...]
[...] Dans quelle mesure l'avènement du suffrage universel porte à la fin des notables ? Le suffrage universel masculin a été établi définitivement en France par la Deuxième République en 1848, mais après le coup d'état de Louis- Napoléon Bonaparte en 1851, il n'a repris son sens qu'avec les débuts de la Troisième République dans les années 1870. Daniel Halévy a désigné cette période comme celle de la « fin des notables », c'est-à-dire des élites traditionnelles aristocratiques. En effet, l'instauration d'un suffrage universel, en permettant à tous de se porter candidat et de choisir des représentants, devrait modifier les hiérarchies héritées de l'Ancien Régime. [...]
[...] Ce travail était mené par un corps d'instituteurs qui « s'émancipaient progressivement des tutelles locales » (p. 229) et que l'Etat chargeait explicitement d'aller contre l'influence du clergé Les entrepreneurs politiques Ces évolutions ont permis à un nouveau groupe d'émerger face aux notables : les entrepreneurs politiques, qui s'appuient sur des arguments politiques pour se faire élire plutôt que sur les solidarités locales. Et effectivement, la composition sociale de l'Assemblée a changé sous la Troisième République : la part des anciens aristocrates est passée de 34% en 1871 à 10% en 1919 (p. [...]
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