Pourquoi les autres Etats ont-ils accepté l’indépendance du Sud-Soudan ?

Résumé du document

Le Sud-Soudan a accédé à l'indépendance le 9 juillet 2011 après des années de conflits entre des rebelles du Sud et le régime en place au Nord avec pour fief la ville de Khartoum. Ce conflit peut être analysé comme étant la résultante de plusieurs évènements.
Tout d'abord, à la suite de la décolonisation du Soudan en 1956, alors unifié, libérant ainsi le territoire des prétentions britanniques et égyptiennes, le nouveau régime de Khartoum ne tient pas ses engagements envers les provinces du sud et refuse notamment de créer un État fédéral. Le Sud se sent une nouvelle fois lésé et cet évènement va marquer le début d'une guerre civile qui perdura jusqu'en 1972. Durant cette période, des élections sont tenues, mais aucun gouvernement n'arrive à se maintenir en place et les coups d'État militaires se multiplient sur fond de conflit entre les marxistes et les non-marxistes. Nimeiri, d'influence non marxiste, va prendre l'ascendant et sortir gagnant des évènements. Un accord est finalement trouvé en 1972 qui donne une plus large autonomie au sud.

Extraits

[...] C'est un enjeu majeur que l'intégrité territoriale des deux Etats soit respectée, mais les accords ne semblent pas prêts d'aboutir. Une grande partie de la frontière fait déjà l'objet d'un consensus, mais il reste des zones d'incertitude pour lesquelles chaque Etat revendique un droit. La question est d'autant plus délicate que les conflits ont entrainé des mouvements de population de part et d'autre de la frontière fictive et certaines peuplades se retrouvent donc du côté hostile de la frontière. Mais difficulté principale n'est pas à chercher dans les désidératas de la population, mais bien dans l'exploitation des ressources pétrolières réparties sur la frontière et qui attisent les convoitises des deux Etats L'exploitation pétrolière : Si le Nord a accepté l'indépendance du Sud, il ne l'a cependant pas fait sans exigences. [...]

[...] De même, le Soudan perçoit des royalties pour sur chaque baril qui passe sur son territoire. Ils ont donc de part et d'autre des intérêts qui devraient aider à la négociation. Mais jusqu'à présent, ces négociations sont pour le moins houleuses. Le Soudan réclame une forte augmentation de ces royalties, ce que le Sud-Soudan refuse. Une partie du territoire dont les gisements de pétrole sont importants et qui se situe à la frontière est également revendiquée par les deux Etats La position des Etats en dehors du continent Africain La communauté internationale. [...]

[...] INCONNU, Création de la République du Soudan du Sud [en ligne], http://www.articque.com/news/451/476/Creation-de-la-Republique-du-Soudan-du- Sud/d,carteActuDetail.html, consulté le 10/05/2012. HUGON, P., L'indépendance du Sud Soudan et l'enchevêtrement des facteurs de conflictualités [en ligne], http://www.affaires- strategiques.info/spip.php?article5341, consulté le 05/05/2012. UA, L'UA en bref [en ligne], http://www.au.int/fr/about/nutshell, consulté le 09/05/2012. [...]

[...] Une analyse à partir de la théorie réaliste des relations internationales est particulièrement pertinente dans le cas de l'indépendance du Sud- Soudan. En effet, la volonté de créer un Etat montre bien que cette forme d'organisation est encore désirable afin de pouvoir prétendre aux droits liés à la souveraineté. C'est donc avant tout le rôle des Etats qui sont mis en avant et qui jouent le rôle principal et moteur dans les relations internationales. Cette accession à l'indépendance permet au Sud-Soudan de revendiquer un territoire, une population et tous les pouvoirs régaliens qui y sont rattachés. [...]

[...] Une autre thèse qui pourrait être avancée dans le cadre de ce conflit se rapproche de la théorie de Fukushima. En effet, de nombreuses sources avancent comme argument pour défendre la théorie de la guerre des civilisations, l'opposition entre le Sud-Soudan chrétien et le Soudan musulman serait de nature à conforter leurs opinions[25]. Néanmoins, cette analyse doit être relativisée, dès lors que l'on sait qu'au Sud-Soudan, une grande partie de la population est animiste. Le choc entre le monde chrétien et le monde arabo-musulman n'est donc pas la clef pour la compréhension dans ce cas-ci. [...]