Le 11 septembre a vu les Etats-Unis, incarnation incontestée et incontestable de la puissance, attaquée et défiée par des réseaux terroristes. Il en est résulté une crise désorganisant la société internationale et modifiant les rapports de force interétatiques.
En effet, les Etats-Unis se voient opposer depuis plus d'un mois la résistance de la dictature religieuse d'un pays d'une extrême pauvreté, en guerre depuis plus de vingt ans mais à la détermination farouche…Quelles conclusions faut-il en tirer ? Doit-on pour autant remettre en cause le concept de puissance ? Qu'est-ce donc qui constitue la puissance d'un Etat ?
L'Encyclopédie Larousse définit la puissance comme « force, intensité d'un phénomène perceptible dans ses effet ». Si elle permet de délimiter le concept, cette définition n'est pas assez explicite pour en comprendre implications et complexités. La théorie des relations internationales témoigne de la difficulté à cerner cette notion. Si la plupart des auteurs s'accordent sur les caractéristiques de la puissance, évolutive et relative, son contenu demeure également évolutif et relatif.
Longtemps considérée comme l'expression spécifique d'un intérêt national, la puissance fût d'abord envisagée comme un concept agrégatif mais dont la trop grande hétérogénéité des critères interdisait toute mesure exacte. Puis, distinguée de la force par Raymond Aron, elle fût définie comme « la capacité d'une unité politique d'imposer sa volonté aux autres unités ». Enfin, désagrégée, la puissance fût considérée à partir de deux échiquiers distincts cependant complémentaires : le politique et l'économique. Nye quant à lui retint le concept de soft power, puissance douce, définie comme un pouvoir de persuasion en opposition à la puissance brute hard power. Il appartient à Strange d'avoir rassemblé ces diverses approches pour définir la puissance structurelle comme un pouvoir conféré par une capacité d'offrir, de refuser ou de faire, selon quatre structures, financière, de production, de sécurité et du savoir. Avec cette définition, elle rejoint l'approche de Sur qui voit dans la puissance « la capacité de faire, de refuser de faire, de faire faire, d'empêcher de faire ».
De toutes ces définitions, émane l'idée commune que la puissance reste un concept factuel, se caractérisant par ses instruments et son contexte spatio-temporel. En effet, si elle n'est pas une addition de critères, la puissance est une complémentarité de facteurs.
Aussi, dans une perspective d'évaluation de la notion de puissance, convient-il de déterminer les facteurs actuels de la puissance des Etats .
Dans cette optique, on distinguera , au regard de la définition de Sur, deux types de composantes de la puissance : les facteurs relevant de la capacité de maîtrise de la puissance (faire et refuser de faire) et ceux relevant de sa capacité d'action sur autrui (faire faire et empêcher de faire).
[...] Quels sont aujourd'hui les facteurs de la puissance? Introduction Le 11 septembre a vu les Etats-Unis, incarnation incontestée et incontestable de la puissance, attaquée et défiée par des réseaux terroristes. Il en est résulté une crise désorganisant la société internationale et modifiant les rapports de force interétatiques. En effet, les Etats-Unis se voient opposer depuis plus d'un mois la résistance de la dictature religieuse d'un pays d'une extrême pauvreté, en guerre depuis plus de vingt ans mais à la détermination farouche Quelles conclusions faut-il en tirer ? [...]
[...] Avec cette définition, elle rejoint l'approche de Sur qui voit dans la puissance la capacité de faire, de refuser de faire, de faire faire, d'empêcher de faire De toutes ces définitions, émane l'idée commune que la puissance reste un concept factuel, se caractérisant par ses instruments et son contexte spatio-temporel. En effet, si elle n'est pas une addition de critères, la puissance est une complémentarité de facteurs. Aussi, dans une perspective d'évaluation de la notion de puissance, convient-il de déterminer les facteurs actuels de la puissance des Etats. [...]
[...] Les facteurs de la maîtrise de la puissance Il s'agit des éléments permettant à l'Etat sa propre maîtrise. Ces facteurs résident en l'aptitude innée d'un Etat à devenir, à être et à demeurer une puissance. La question est donc de connaître les éléments naturels dont disposera un Etat et les éléments structurels dont il se dotera. A. La capacité naturelle Ce sont les caractéristiques innées d'un Etat constitutives d'un capital naturel fondement de la puissance Le facteur démographique S'il a longtemps constitué un des critères essentiels de la puissance en tant que déterminant de la force armée, le facteur démographique a aujourd'hui démontré ses limites. [...]
[...] Ceux-ci constituent l'un des fondements de la puissance car ils conditionnent les aptitudes d'un Etat. Ces facteurs géographiques sont le climat, l'hydrographie, la fertilité et la nature des sols mais aussi la superficie qui joue un rôle important (cf. Singapour), à ce propos, il est à noter que les grandes puissances, auparavant l'URSS, aujourd'hui les Etats-Unis sont des Etats de grandes dimensions En outre le contrôle de données stratégiques, tel d'importantes façades maritimes, le contrôle d'un détroit ou tout élément propre à faciliter les communications et les déplacements internationaux, est un facteur de puissance. [...]
[...] Les facteurs d'influence J. Nye définit le soft power comme un pouvoir de persuasion permettant à la puissance d'étendre son influence au delà des domaines traditionnels comme la politique ou la diplomatie. L'universalité de la culture d'un pays constituera le principal support de sa puissance dès lors qu'il sera en position de "structurer une situation de telle sorte que les autres pays font des choix où ils définissent des intérêts qui s'accordent avec les siens" Influence politique et diplomatique Il permet à l'Etat qui le détient de faire coïncider ses intérêts avec ceux des Etats moins puissants et donc de les imposer. [...]
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