Un événement pourrait-il se répéter à travers la chronologie de l'histoire ? Pourrait-on affirmer l'existence de « lois de l'histoire » ?
[...] Dans les faits, un « événement » est une compilation d'actions individuelles. * II - La mise en exergue des affinités historiques : un outil pour l'historien et le philosophe A - Les études empiriques de la périodicité de certains phénomènes Dans son ouvrage « Une Histoire modèle » paru en 1966, le romancier et essayiste Raymond Queneau suppose une corrélation entre l'histoire humaine et la périodicité des phénomènes naturels. A la question de savoir si l'histoire est monotone, il répond de la façon suivante « Elle devrait l'être. [...]
[...] Dans le chapitre intitulé « 1789, la révolution globale », Annie Jourdan montre l'origine internationale de la révolution française et discute la conception selon laquelle, pour paraphraser l'expression du diplomate James Monroe, elle aurait engendré une « constellation de républiques sœurs » à travers le continent européen, à l'instar de la République batave en 1795 (située sur le territoire actuel des Pays-Bas). Dans le chapitre « 1848, la capitale des révolutions », Quentin Deluermoz note que la révolution parisienne de février 1848 a eu un effet déclencheur de grande ampleur mondiale. [...]
[...] Il a oublié d'ajouter : la première fois comme une grande tragédie, la seconde fois comme une farce sordide » (p.69). En effet, pour le théoricien, il ne s'agit-là que du spectacle d'un monde cherchant sa résurrection, qui ne saurait être que « manquée », d'où son caractère « burlesque ». B - L'impression de « déjà-vu historique » ou les dangers du « présentéisme » La célèbre phrase « un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre » appelle à faire preuve de vigilance vis-à-vis d'une histoire menaçant de se répéter. [...]
[...] L'événement est donc toujours une reconstruction. Dans son article « Penser et définir l'événement en histoire », Arlette Farge souligne notamment l'importance de prendre en compte le champ émotionnel de l'observateur, notamment en ce que les émotions contribuent à qualifier un événement de « phénomène historique ». Par ailleurs se retrouve la problématique déjà évoquée des délimitations d'un événement, des éléments qui le constituent. L'exemple peut être pris avec la défaite de Waterloo du 18 juin 1815. Quels sont les éléments constitutifs de cette bataille emblématique ? [...]
[...] De la même manière, il est possible de catégoriser certains événements afin d'en faciliter l'analyse. Michael Walzer a longtemps étudié les conflits mondiaux sous le prisme « guerre juste / guerre injuste ». Il définit en 1999 la première comme une « guerre limitée, menée conformément à un ensemble de règles destinées à éliminer, autant qu'il se peut, l'usage de la violence et de la contrainte à l'encontre des populations non combattantes » (p. 13). * Dans un entretien avec des étudiants, l'historien et professeur au collège de France, Patrick Boucheron réaffirmait sa conviction selon laquelle « il n'y a pas de lois de l'histoire. [...]
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