Au sens étroit l'Asie centrale est composée de cinq Républiques, devenues indépendantes en 1991 avec la fin de l'URSS : l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Turkménistan, le Kazakhstan et le Kirghizistan. Au sens géographique, plus large, l'Asie centrale est une suite de vallées et de steppes qui s'étend de la mer Caspienne à l'ouest à la province chinoise du Xinjiang à l'est, de la Russie au nord à l'Afghanistan au sud.
Depuis l'éclatement de l'URSS, en 1991, les hydrocarbures de la mer Caspienne suscitent un engouement exceptionnel. On a parlé dans les années 1990 de « deuxième Golfe », d'un « second Koweït ». Historiquement, cette région constitue une zone de passage très importante entre l'Asie Mineure et la Chine, entre l'espace russe, l'Inde et l'Iran, la « route de la soie », dans le sens est-ouest. Il s'agit désormais d'une route en termes d'oléoducs et de gazoducs, joignant la Chine à l'Europe, traversant la Caspienne pour déboucher sur la Turquie et la Méditerranée.
[...] L'eau est abondante en Asie centrale, concentrée dans les couloirs distribués par les rivières, mais elle est très mal distribuée dans le temps et l'espace. La pénurie d'eau potable est chronique, aussi bien dans les villes que dans les campagnes. La potabilité de l'eau est fréquemment en dessous des normes de l'Organisation mondiale de la santé. Les réseaux de distribution sont en grande partie dans un état déplorable, mal entretenus et non réparés. En outre, l'environnement est particulièrement menacé en Asie centrale. [...]
[...] On parle d'un nouveau grand jeu avec au cœur des enjeux, le pétrole et le gaz. Au 19e siècle, le grand jeu désignait la lutte d'influence entre grandes puissances autour des Indes le joyau de la couronne britannique convoité par la Russie impériale. Le combat dure un siècle et prend fin en 1907, lorsque Londres et Saint-Pétersbourg s'entendent sur le partage de leurs zones d'influence, avec la création d'un Etat tampon entre elles : l'Afghanistan. L'accord tiendra jusqu'en 1991. Aujourd'hui, si les méthodes et les idées au nom desquelles les puissances agissent ont changé, si les acteurs ne sont pas les mêmes, le but ultime demeure. [...]
[...] Les projets pharaoniques d'oléoducs et gazoducs qui partent de cette région aboutissent à des terminaux exploitables par de grandes compagnies. Ce sont d'importantes sources de revenus qui confèrent aux régions qu'ils traversent une importance stratégique majeure. L'Asie centrale représente un enjeu très important pour les Etats-Unis. Ils privilégient les nouvelles voies qui contournent les routes traditionnelles traversant la Russie, le Caucase et l'Iran pour éviter de laisser à ces pays un rôle stratégique trop grand. C'est pourquoi le tracé de nouvelles voies traversant la Turquie, l'Afghanistan et la Géorgie est encouragé. [...]
[...] Un autre projet, encore balbutiant, vise à la création d'un corridor transcaspien afin de fournir l'Europe en gaz kazakh et turkmène. Vladimir Poutine, souhaitant profiter des possibilités immenses offertes par cet eldorado, a bâti sa stratégie internationale sur l'entreprise Gazprom pour en faire le mondial de l'énergie et le vecteur de la puissance retrouvée de la Grande Russie A partir de 2001, on assiste à un retour de la Russie en Asie centrale du fait de la realpolitik de Poutine. [...]
[...] Les annonces de gisements géants ou réputés comme tels tiennent parfois de la propagande et de la désinformation. L'évaluation des réserves est très variable selon les sources et les moments. Ainsi, on remarque que les Russes tendent à minorer l'importance des gisements et les Américains ont eu tendance à la majorer. Ces réserves soulèvent des difficultés quant à leur acheminement à partir de régions qui n'ont pas accès à la mer jusqu'à des zones où ces ressources sont susceptibles d'être compétitives. [...]
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