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Les Américains voulaient rapprocher Juifs et Arabes grâce à la paix. Ils y sont parvenus en créant chez eux une opposition commune à leur politique iranienne, note Michael Oren, l'ancien ambassadeur israélien à Washington de 2009 à 2013.
Après une succession bouleversée, Mohammed ben Salmane accédera au pouvoir à la suite de son père, le roi Salmane d'Arabie Saoudite. Si cette perspective n'était pas envisagée par les spécialistes du royaume, le futur souverain de par ses anciens postes (secrétaire puis chef de cabinet auprès de son père Salmane) a toujours su se conserver dans les hautes sphères du pouvoir et en connaît donc, les fonctionnements. Après la mort du roi Abdallah, selon ses exigences, le vice-prince héritier, Mouqrin, était censé monter sur le trône après la mort de Salmane.
[...] Nous chercherons ici à étudier la situation politique actuelle en Arabie Saoudite, et plus particulièrement ses récents bouleversements, ce qui permettra de comprendre la politique extérieure du pays, et notamment son rapprochement avec Israël, entre entente tacite et accord formel. I. Changements structurels en Arabie Saoudite : efficacité et rapidité Au cours des dernières années, l'Arabie Saoudite s'est dotée d'un élan de nouveauté, caractérisé par la quasi-accession au pouvoir du dauphin du royaume, Mohammed ben Salmane (MBS). Ce dernier s'illustre, autant sur la scène nationale qu'au niveau international, par son implication au sein de la politique du royaume, teintée d'un modernisme et orchestrée d'une main de fer, ce qui vaut au futur souverain le surnom de « despote » par ses détracteurs. [...]
[...] Ainsi, Israël comme Arabie Saoudite cherchent à endiguer ce qu'ils considèrent être une menace à leur égard, leur permettant ainsi un rapprochement sans précédent. Aussi, la mise en place en 2013 par Washington du Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA) a ravi les deux nouveaux alliés, en situation de dépendance à l'égard de Washington dans la lutte contre Téhéran. L'entente entre les trois alliés n'est pas secrète : des thinks tanks américains invitent des politiciens et chercheurs israéliens et saoudiens depuis des années à des conférences, confirmant la banalisation de leur échange. [...]
[...] Riyad a fini par admettre sa responsabilité dans son assassinat. Mais les règlements de compte ne s'arrêtent pas là : fin 2017, la plus importante purge que le royaume ait connue a eu lieu : plus de 200 hommes d'affaires et princes sont arrêtés et conduits à l'hôtel Ritz-Carlton de Riyad, dans lequel certains seront retenus pendant trois mois. MBS a officiellement décidé de ces arrestations « au nom de la lutte contre la corruption » d'après ses dires. Avant d'être libérés, les otages ont dû signer des confessions et faire des dons importants à l'État. [...]
[...] Cependant, MBS ne montre aucun désir pour la négociation et le compromis avec les différentes branches des Al-Saoud. Ainsi, son père et lui-même s'emploient à mettre en place une monarchie absolue héréditaire au profit unique de la branche Salmane-Mohammed, engendrant ainsi une concentration extrême du pouvoir dans les mains d'un seul homme. Mais MBS va plus loin : dans le document Vision 2030, il y expose sa vision d'avenir pour l'Arabie Saoudite. Sur le plan économique, il veut préparer le royaume au jour où il ne pourra plus compter sur ses revenus pétroliers. [...]
[...] Si le prince héritier a atteint ses objectifs quant à sa politique intérieure, sa politique extérieure est marquée par des échecs (Yémen, Qatar), et repose beaucoup sur l'aide de Donald Trump. Dans sa conquête contre le « mal », le rapprochement avec Israël aura été décisif. Si les deux pays ont des discordes, ils partagent un fort intérêt commun : contrer l'Iran. Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, le prince saoudien a travaillé en faveur d'une modération de la position de Riyad à l'égard de l'État hébreu, préférant privilégier la poursuite de leurs intérêts communs, visant à affaiblir l'influence de Téhéran dans la région. [...]
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