Gorbatchev soutient la résolution du Parlement européen adoptée le 18 juin 1987 et conditionnant l'entrée de la Turquie dans la CEE à la reconnaissance du génocide. De plus, Moscou ne réagit pas l'article 11 du texte qui « condamne les violations des droits de l'homme commis par l'Union soviétique contre la population arménienne ». Durant l'été 1987, plusieurs rassemblements d'Arméniens dans l'enclave du Karabakh sont autorisés, ainsi que la tenue d'un meeting à Erevan en faveur de la défense de l'écologie dans la République (crainte d'un nouveau Tchernobyl à cause de la construction de la seule centrale nucléaire du Caucase). Après plusieurs rencontres avec des intellectuels et cadres arméniens pro-Gorbatchev, le PCUS laisse entendre que les manifestations en faveur du rattachement du Karabakh à l'Arménie peuvent commencer. Ce positionnement déclenche une réaction violente de l'Azerbaïdjan ainsi que développement d'un sentiment de plus en plus anti-russe.
Printemps 1988, le comité Karabakh se compose du libéral Levon Ter Petrossian (orientaliste et polyglotte), du nationaliste Vasken Manoukian (mathématicien et fin stratège) et du communiste Achot Manoutcharian (directeur d'école et idéologue du mouvement). En juin 1989, ce même comité se transforme en devenant le Mouvement National Arménien (MNA), dans le but de négocier le virage vers une souveraineté nationale.
[...] L'Arménie et l'Europe au tournant du deuxième millénaire I. Brève géopolitique arménienne Gorbatchévisme et chute du mur Gorbatchev soutient la résolution du Parlement européen adoptée le 18 juin 1987 et conditionnant l'entrée de la Turquie dans la CEE à la reconnaissance du génocide. De plus, Moscou ne réagit pas l'article 11 du texte qui condamne les violations des droits de l'homme commis par l'Union soviétique contre la population arménienne Durant l'été 1987, plusieurs rassemblements d'Arméniens dans l'enclave du Karabakh sont autorisés, ainsi que la tenue d'un meeting à Erevan en faveur de la défense de l'écologie dans la République (crainte d'un nouveau Tchernobyl à cause de la construction de la seule centrale nucléaire du Caucase). [...]
[...] Bien que conquise à plusieurs reprises, l'Arménie n'a jamais été soumise, si bien que le pays semble condamné au relativisme, tantôt pour exprimer son influence, tantôt pour conjurer sa fragilité. C'est pourquoi Roupen Ter Minassian (ancien ministre de la Défense) avait déclaré : Non ! Il ne faut pas chercher la cause de la malédiction de l'Arménie dans sa position géographique. Elle n'est pas responsable de sa faiblesse. Au contraire, de sa position jaillit la puissance de son peuple Au cours des années 1990, l'Arménie joue tout à tour du levier russe et du levier américain afin d'occuper une position active au niveau des négociations. [...]
[...] L'UE est alors devenue le principal client des trois États, loin devant la Russie u les États-Unis. Le tournant de l'élargissement de l'UE en 2004 contribue également à une valorisation de la région, dans la mesure où l'intégration des dix nouveaux membres, complétée par celle de la Bulgarie et de la Roumanie en 2007, crée de fait une frontière directe entre l'UE et le Caucase du Sud, au niveau de la Mer Noire. En janvier 2004, suivant l'exemple du Parlement européen, le Conseil européen met en place une Politique européenne de voisinage avec les trois pays du Caucase du Sud. [...]
[...] Mais l'Arménie, pour intégrer pleinement le système international, se trouve encore à la croisée des chemins, entre sécurité, prospérité, stabilité et souveraineté, quatre exigences complémentaires, mais répondant chacune à un tropisme bien spécifique. La sécurité de l'Arménie renvoie directement à la Russie et par extension à la question des alliances stratégiques. Sa prospérité introduit les États- Unis dans la transformation de son économie et ouvre le débat sur la liberté. La stabilité de l'Arménie trouve alors dans l'Union européenne un interlocuteur adéquat dans la perspective d'assurer l'égalité entre les trois sud-caucasiens. Enfin, sa souveraineté fait intervenir l'Iran comme clef de son intégrité territoriale. [...]
[...] Malgré cette bonne volonté, la route vers l'intégration dans l'UE est encore longue. L'UE n'a par exemple intégré le Caucase du Sud dans son architecture paneuropéenne qu'en 1999, avec la signature de l'APC (Accord de Partenariat et de Coopération). Avant cette date, l'UE ne possédait aucun cadre de base pour appréhender les problématiques du Caucase du Sud. Notons toutefois qu'elle apportait dès 1992-1993 son concours au désenclavement régional à travers plusieurs projets : TRACECA (Transport Corridor Europe Caucasus Asia : programme mis en place entre la Commission Européenne et l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie, le Kazakhstan, le Kyrgizistan, le Tajikistan, Turkménistan, et l'Ouzbékistan pour les guider vers l'intégration dans le système économique international en mettant notamment l'accent sur le développement du transport et du commerce) TACIS (Technical Assistance to the Commonwealth of Independent States- CEI : ce programme vise à favoriser la transition vers une économie de marché et à renforcer la démocratie et l'État de droit dans les États partenaires d'Europe orientale et d'Asie centrale, au moyen de réformes institutionnelles, juridiques et administratives) INOGATE (Interstate Oil and Gas Transport to Europe : concerne 21 pays et a pour objectif d'améliorer la sécurité de l'énergie européenne en promouvant l'intégration régionale des systèmes pétrolifères et gaziers, en facilitant leur transport à travers la région et vers le marché d'exportation de l'Europe, et en agissant comme un catalyseur des investissements privés et des institutions financières internationales intéressées par les projets dans ce domaine). [...]
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