L'Espagne est membre des Communautés européennes depuis le 1er janvier 1986. Mais si cette adhésion apparaît aujourd'hui naturelle, les candidatures espagnole et portugaise faisaient à l'époque l'objet d'un débat. Ces pays, qui souffraient d'un certain retard économique, eurent donc à fournir de véritables efforts notamment en termes de modernisation de l'industrie, des infrastructures ou encore d'assainissement des dépenses publiques, en vue de leur adhésion.
Mais aujourd'hui, et suite à quelques années noires au début de la décennie 1990, l'Espagne affiche des taux de croissance records et est parvenue à réduire son déficit public, son inflation et aussi et surtout son taux de chômage pour se rapprocher des taux moyens de l'Union. Cette progression spectaculaire fait a priori de l'Espagne un excellent élève de la zone Euro ayant su mettre à profit une adhésion préalablement contestée. D'aucuns évoquent alors un véritable retour de l'Espagne sur le devant de la scène européenne et internationale.
Cet exemple est ainsi retenu pour justifier puis encourager les élargissements, effectués ou potentiels de l'UE. Il apparaît cependant nécessaire de revenir sur la réussite espagnole dans le but de comprendre si elle peut véritablement servir de modèle à d'autres pays souhaitant intégrer l'Union.
Le retour économique de l'Espagne est le fruit d'un rattrapage et de mutations qui lui ont permis de devenir l'un des meilleurs élèves de la zone euro (I), cette tendance doit cependant être confirmée en termes d'indépendance et d'adaptabilité aux nouveaux défis européens et internationaux (II).
[...] Ensuite, il convient de combler le retard économique en rattrapant les pays les plus forts des communautés (France, Allemagne et Royaume Uni) au prix d'un effort de modernisation sans précédent grâce à des mutations rapides Mutations économiques Le recentrement sur les services s'est surtout opéré grâce à l'augmentation du tourisme : l'Espagne est aujourd'hui la deuxième destination touristique mondiale. La demande interne contribue aussi à dynamiser la croissance. Le développement récent des activités de recherche et de développement a conduit l'Espagne à obtenir une position de leader européen dans quelques secteurs clefs comme les nanotechnologies. Ces mutations ont été mises en œuvre dans le cadre d'une politique budgétaire plus stable et transparente. La dette publique est ainsi passée de 61,3% du PIB en 2000 à 43,2% en 2003. [...]
[...] La question de la pertinence des décisions prises au niveau communautaire n'est pas un clivage structurant en Espagne. D'où une certaine adaptabilité de la population espagnole aux mutations récentes. B Des résultats probants mais limités 1 Croissance économique et diminution du chômage Croissance économique En dépit d'un léger infléchissement en 2002 et 2003 eu égard aux difficultés conjoncturelles de l'Union, l'Espagne enregistre des taux de croissance supérieurs à c'est-à-dire nettement supérieurs à la moyenne européenne environ). Selon Eurostat, au troisième trimestre de l'année 2006, le PIB de l'Espagne a augmenté de alors que celui de la zone Euro évoluait seulement de 0,5%. [...]
[...] Il apparaît cependant nécessaire de revenir sur la réussite espagnole dans le but de comprendre si elle peut véritablement servir de modèle à d'autres pays souhaitant intégrer l'Union. Le retour économique de l'Espagne est le fruit d'un rattrapage et de mutations qui lui ont permis de devenir l'un des meilleurs élèves de la zone euro cette tendance doit cependant être confirmée en termes d'indépendance et d'adaptabilité aux nouveaux défis européens et internationaux (II). I Le retour de l'Espagne est le fruit d'un rattrapage rapide et de mutations incessantes L'Espagne a su rattraper son retard et s'aligner sur ses modèles européens au prix de mutations économiques et sociétales particulièrement rapides A Un rattrapage désormais continu et régulier 1 Le retard s'estompe Un retard historique (1939 -1986) Le potentiel économique de l'Espagne reste sous exploité sous le premier règne du général Franco (1939-1959) caractérisé par son caractère autarcique. [...]
[...] Une nécessaire harmonisation sociale De grandes disparités apparaissent eu égard notamment à la multiplication des investissements étrangers en Espagne. Les revenus ne permettent pas à la population d'obtenir le même niveau de vie que dans les autres pays de l'Union. L'exemple du logement est ainsi significatif : leur prix à la vente augmente de 15% environ tous les ans depuis le début des années 2000. Or, les salaires n'ont pas augmenté dans les mêmes proportions, ce qui pose de véritables problèmes, partiellement résolus par la création de nouveaux logements publics (les VPO). [...]
[...] Le renforcement du secteur R&D constitue donc un défi conformément à la Stratégie de Lisbonne (mars 2000). L'Espagne doit ainsi renforcer son budget sur ce secteur porteur pour entrer dans la course de l'économie de la connaissance, ce qui est loin d'être totalement fait. mais de nouveaux défis L'Espagne, comme la Grèce ou le Portugal, va perdre une grande partie des aides qui lui étaient auparavant alloués en tant que région en retard. Il conviendra donc de financer différemment des politiques au départ impulsées par l'UE. [...]
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