Après vingt ans de tensions entre les deux blocs, les années 70 constituent une phase de détente, qui naît de la prise de conscience des dangers d'un « dérapage nucléaire ». Dans un contexte économique particulièrement agité, l'hégémonie des deux Grands sera profondément remise en cause, aussi bien sur le plan international qu'au sein même de leur bloc. Quel bilan de la décennie peut-on dresser ? Sur ces dix années, les États-Unis et l'URSS se sont-ils finalement renforcés, ou affaiblis ?
[...] Quel bilan de la décennie peut-on dresser ? Sur ces dix années, les États-Unis et l'URSS se sont-ils finalement renforcés, ou affaiblis ? C'est ce que nous déterminerons en établissant, dans un premier temps, les enjeux de la situation économique mondiale de l'époque ; puis, nous analyserons les raisons pour lesquelles le modèle bipolaire présent depuis si longtemps est remis en cause durant cette période. Enfin, nous étudierons les causes et les conséquences des crises qui ont touché les deux pays de l'intérieur, affaiblissant leur statut de leader au sein de chacun des blocs. [...]
[...] Pendant cette période, la bipolarisation mondiale est fortement remise en cause. Ceci n'est pas le résultat d'un seul événement, mais de plusieurs facteurs qui coïncident à cette époque et dont la réunion a permis un affaiblissement de la cogestion du monde par les deux Grands. Tout d'abord, l'émergence du Tiers-Monde brise la logique de l'affrontement Est-Ouest et donne naissance à un monde multipolaire. L'apparition de structures de regroupement des pays nouvellement industrialisés (Organisation des pays exportateurs de pétrole, Organisation de l'unité africaine), qui sont extérieures aux blocs, accentue cette évolution. [...]
[...] Les deux Grands souffrent également pendant cette période de nombreuses crises qui touchent à la politique intérieure du pays. Ces évènements, même s'ils n'influent pas directement sur les relations internationales, tendent à affaiblir l'URSS et les Etats-Unis et à dégrader leur image de grands pays En URSS, Brejnev met un terme aux grands projets de réformes structurelles de son prédécesseur, Khrouchtchev. L'ère brejnévienne est une période paradoxale, qui voit en même temps l'URSS atteindre le sommet de sa puissance mondiale, mais qui se solde, sur le plan intérieur, par une stagnation qui se manifeste par une récession économique, une paralysie de l'idéologie et l'apparition de divisions au sein de la population. [...]
[...] Enfin, la fin des années 70 est marquée par la révolution islamique iranienne en 1979, qui aboutit en 1980 au deuxième choc pétrolier. L'administration Reagan décide la même année d'instaurer une politique monétaire très restrictive aux Etats-Unis, avec des taux d'intérêt élevés. Le cours du dollar augmente très rapidement (sa valeur double de 1979 à 1983), ce qui fait entrer dans la crise les pays du Tiers-Monde ayant emprunté de l'argent aux Etats-Unis. En dix ans, rares sont les pays qui auront échappé à la crise mondiale ; le Japon et ses voisins parviennent toutefois à maîtriser leur économie et à préserver un taux annuel de croissance de l'ordre de Les conséquences de cette crise sont nombreuses : phénomène inédit de stagflation dans les pays développés, crise des industries et des PME, forte hausse du chômage. [...]
[...] Les difficultés du modèle soviétique et les scandales de la politique américaine (autant intérieure qu'extérieure) mènent à une nouvelle phase dans les relations internationales ; pour ne pas aggraver leur situation, les deux Grands se devaient de ne pas relancer de plus belle la course aux armements et préférer un rapprochement entre leurs gouvernements. Pourtant, à l'aube des années 80, la situation se détériorera à nouveau et mènera à une nouvelle guerre fraîche théâtre de nombreuses crises à travers le monde. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture