Aujourd'hui, le grand affrontement de la Guerre Froide a disparu, mais les conflits demeurent, prouvant par là même que la grille d'analyse de l'époque de la Guerre Froide était pour le moins incomplète. Ainsi, les facteurs extérieurs de ces conflits ont été largement surestimés, et ces guerres civiles apparaissent de plus en plus pour ce qu'elles sont, à savoir des conflits essentiellement locaux, voire régionaux. Ainsi, l'analyse est à reprendre, et perd bien évidemment en clarté, ces conflits étant de moins en moins uniformes, et il s'agit de leur donner une unité.
C'est ce que se propose de faire Paul Collier à travers l'élaboration d'un modèle économique d'analyse des guerres civiles, modèle que nous allons présenter (I), avant de tenter d'en établir une critique (II)...
[...] Dès lors, que vient faire ici la démocratie ? Elle n'est pas un moyen, mais une fin. Pour conclure, on peut donc relever trois grandes critiques concernant ce modèle : - Collier butte dans ses propositions sur une incohérence forte : il présuppose la confiance dans le régime en place, et pourtant ne lui fait pas confiance. - La démocratie, souvent défendue, apparaît en fait assez inutile dans ce modèle, la stabilité du régime important plus. - Enfin et surtout, Collier part de l'hypothèse que la croissance est le meilleur instrument de lutte contre les conflits, et donc propose essentiellement des instruments de relance de la croissance. [...]
[...] Idéalement, il souhaite en effet que l'on rende les marchés transparents et les rebelles illégaux. De manière plus réaliste, il s'agit de rendre le commerce des rebelles tellement difficile qu'ils soient obligés de vendre à bas prix. Une étude montre en effet que dans les pays mono-producteurs, plus les prix sont bas, et moins les conflits sont longs. Se pose néanmoins le problème des produits illégaux (drogues notamment), pour lesquelles Collier propose deux possibilités : sanctionner leur consommation plus fortement (en somme, lutter contre ou baisser les prix de ces produits ( ! [...]
[...] D'un côté, nous trouvons les successful developpers (les pays à revenu moyen et pays à faible revenu en phase de croissance) et de l'autre les marganalized countries (les pays ayant connu une réduction de leur revenu par tête). Ces derniers n'ayant pas profité de la croissance, ils n'ont pas non plus profité d'une baisse des risques de conflit de guerre civile et sont enfermés dans la trappe à conflit. Leur probabilité d'être en guerre est de d'être en fin de conflit 15% et en paix 61% contre et 90 pour les succesfull developpers. [...]
[...] Collier explique que c'est une stratégie inefficace à double titre. Selon lui en effet, d'une part cela dissuade peu les éventuels rebelles, et d'autre part il s'agit d'un jeu à somme négative au niveau du voisinage. En effet, il y a ici risque d'escalade dans l'armement entre les différents voisins. Collier préconise donc au contraire une réduction des dépenses coordonnées entre les différents pays. Une fois cet écueil évité, Collier préconise en premier lieu une baisse des risques issus de la présence de matières premières dans ces pays. [...]
[...] Nous suivrons le plan du dans ce qui suit. Pour les pays en développement, Collier propose ainsi la démocratie comme meilleur système préventif, puis revient en arrière en expliquant que la stabilité du régime est plus importante que son ouverture De même, pour amortir la volatilité des marchés de matières premières, collier fait appel uniquement à la Banque mondiale ou à des acteurs extérieurs pour à la fois diluer les risques, faciliter le crédit et apporter une aide extérieure. Lui qui attache tant d'importance au système politique en place semble ainsi lui faire étonnamment peu confiance pour amortir les chocs : le régime initial serait-il peu efficace dans certains cas ? [...]
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