L'Allemagne étant écrasée, la France et la Grande-Bretagne au nombre des vainqueurs mais épuisées, « les Etats-Unis ne peuvent plus s'isoler du reste de l'humanité » explique Pierre Mélandri dans La Politique extérieure des Etats-Unis de 1945 à nos jours, ils doivent s'efforcer de lui assurer la paix et la prospérité dont ils jouissent eux-mêmes. A cet effet, ils doivent réorganiser le monde le plus possible à partir des principes sur lesquels ils se sont bâtis ».
Ainsi, depuis 1945, l'objectif prioritaire des États Unis en matière de politique étrangère a été de placer sous leurs ailes l'Europe occidentale, en rupture avec leur politique isolationniste. Chose facile à réaliser au len¬demain de la Deuxième Guerre Mondiale, l'Europe étant alors économiquement ravagée, ses populations démunies.
Définir l'amitié en relations internationales apparaît comme ardue. Notion forcément subjective (idée de liens affectifs, de soutien en période de crise, de partenariats économiques…), une amitié désintéressée en relations internationales existe-elle ?
Un ami « à la vie à la mort » peut-il exister en relations internationales ? De la libération de la tyrannie nazie, à la contribution décisive du plan Marshall à la reconstruction de notre continent, la protection, des décennies durant, contre la menace soviétique, jusqu'à la situation de concurrence née de l'après guerre froide, les relations avec l'ami américain ont toujours été complexes et changeantes.
I/ Un ami libérateur : l'aide américaine à l'Europe, du redressement économique à l'aide pour la défense mutuelle
II/ Un ami impérialiste : la fin d'une relation harmonieuse ?
[...] Raymond Aron : la poursuite de l'intérêt se combine chez les Américains à une indéniable générosité réaliste. Le désir fort sincère de répandre le confort n'exclut pas le souci de le faire avec des dividendes élevés L'accueil général à l'aide Marshall est fort positif. Le dollar gap, le déficit européen en dollar se comble si bien que dès 1951, la balance des biens et services de la plupart des pays s'équilibre ou devient même excédentaire. Un peu partout on dresse des bilans particulièrement positifs des résultats du Plan Marshall. [...]
[...] Les Etats-Unis de 1945 à nos jours, Points pages GROSSER Alfred, Les Occidentaux. Les pays d'Europe et les Etats-Unis depuis la guerre ? Points pages VAISSE Maurice, Les Relations internationales depuis 1945, Armand Colin pages Les États-Unis, une puissance européenne Extrait d'une conférence prononcée dans le cadre d'un séminaire de Robert Frank avril 1997, http://ipr.univparis1.fr/spip.php?article154 Capture vidéo, Le Plan Marshall Pathé Journal avril 1948, Pathé Archives Fin mai 1946, la foule massée à l'aérodrome d'Orly accueille Léon Blum, négociateur extraordinaire de la République française aux États-Unis, à son retour de Washington où, le 28 mai et après une négociation de onze semaines, l'accord Blum-Byrnes a été signé qui, outre le règlement du Prêt- Bail, prévoit l'octroi de crédits pour l'achat de surplus américains et d'un prêt pour la reconstruction et pour la modernisation de la France. [...]
[...] La CIA a ainsi financé le Congrès pour la liberté de la culture, par lequel sont passés de nombreux intellectuels européens. L'influence de l'American way of life débute avec les aides du plan Marshall et la progressive libéralisation des échanges avec les accords du GATT : les investissements américains en Europe sont multipliés par 14 de 1950 à 1970. A côté de l'influence économique, qui amène naturellement des influences secondaires (juridique, culturelle l'Amérique cultive des programmes d'influence volontaire de par le monde : dans les médias (la radio Voice of America par exemple) Pourtant, malgré le rayonnement important qu'auront la culture américaine et la pénétration indéniable au sein des sociétés européennes, cela n'empêchera pas la critique d'émerger Steinbeck ou Faulkner permettent à Jean-Paul Sartre de trouver des modèles de dénonciation de la société existante. [...]
[...] La presse et les médias audiovisuels sont également mis à contribution pour insister sur la générosité de l'ami américain. Car le plan de relèvement européen est bien une arme de la Guerre froide. Motivations économiques : Mais les États-Unis, en tant que première puissance exportatrice mondiale, ont besoin de marchés nouveaux pour y écouler leurs produits. La surproduction intérieure guette. Or, en Europe, le manque de dollars, le Dollar Gap, notamment fournis par les programmes d'aide américains, se fait cruellement sentir. [...]
[...] ( Politique française d'indépendance nationale Dès son retour au pouvoir, le général de Gaulle proclame son intention d'obtenir une nouvelle répartition des rôles au sein de l'alliance atlantique : il propose au Premier Ministre anglais MacMillan et au Président Américain Eisenhower un directoire à 3 refus catégorique américain. Face aux présidents américains successifs, Eisenhower, Kennedy puis Johnson, de Gaulle pratique une politique d'indépendance nationale. L'ami américain doute de l'actualité du soutien français au bloc occidental et craignent un véritable retournement des alliances et ce d'autant plus lors du voyage en URSS de de Gaulle en Juillet 1966. [...]
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