Même si le jeune âge de cet accord ne nous permet pas encore de le juger avec une grande certitude, on pourra voir dans un premier temps que, plus qu'une simple acceptation des réalités économiques, l'ALENA représente la première expérience d'une véritable intégration économique Nord-Sud à si grande échelle, et, dans un second temps, qu'en dépit des critiques parfois justifiées qui lui sont adressées, cet accord connaît déjà d'importants succès lui permettant de servir de modèle aux autres tentatives d'intégration de ce genre
[...] Mais ces effets pervers ne sont qu'une partie des critiques adressées à l'ALENA. En plus des inquiétudes émanant des environnementalistes qui soulignent le manque d'efficacité du NAALC, souvent limité à rédiger des rapports sans conséquences, on peut noter celles d'un grand nombre de personnes quant à un possible dumping social lié aux faibles coûts de la main d'œuvre mexicaine (cf Annexe II). On y voit un danger de délocalisation des industries manufacturières vers ce pays, ce qui entraînerait de nombreuses disparitions d'emplois dans les pays du nord au profit du Mexique où les entreprises sont souvent accusées de ne pas respecter les normes établies par le gouvernement mexicain puis par l'ALENA. [...]
[...] En ce qui concerne l'agriculture, l'ALENA comprend deux ententes bilatérales séparées. L'entente canado- américaine reste en vigueur. Les Etats-Unis et le Mexique sont convenus d'éliminer tous les droits de douane, quotas à l'importation et licences. Pour l'automobile, les tarifs doivent disparaître d'ici le 1er janvier 2003. Le pacte de l'automobile américano-canadien reste en vigueur. L'investissement direct est libéralisé, en particulier au Mexique : ce sont la fin de l'imposition de la réexportation de la production des unités délocalisées et la mise en place du traitement national, de la clause de la nation la plus favorisée, du libre rapatriement des profits, etc. [...]
[...] En 1995, l'économie américaine a par ailleurs vu une réduction de son taux de chômage. Si le Canada semble moins profiter des bienfaits de l'ALENA, il en retire néanmoins plusieurs avantages. Il a d'abord obtenu accès au vaste marché mexicain dans des conditions aussi favorables que celles des Etats-Unis et évite donc la discrimination dont il aurait été victime au Mexique face aux produits détaxés des Etats-Unis. Il a également vu la fin des attributions partiales de licences, et des tarifs mexicains. [...]
[...] Les difficultés rencontrées par le Président Clinton pour accélérer l'adhésion du Chili au traité soulignent le fait que les critiques étaient même parvenues à ralentir le processus de libéralisation et d'intégration économique. Avec l'élection présidentielle aux Etats-Unis le débat autour de l'ALENA s'est politisé, devenant un moyen direct d'attaque contre Bill Clinton et perdant ainsi toute objectivité. Maintenant que la fièvre est en partie tombée, que retenir des analyses faites de l'ALENA et développées dans ce mémoire ? Par ses objectifs et ses aspects novateurs, l'ALENA représente une expérience tout à fait intéressante dont on peut tirer de nombreux enseignements pour les autres tentatives d'intégration économique Nord-Sud. [...]
[...] Les difficultés du gouvernement mexicain ont cependant démontré que le maintien de l'ALENA est bien un objectif des dirigeants américains. Face au risque de voir le Mexique incapable de rembourser sa dette extérieure, le Président Clinton, après s'être assuré du soutien de Newt Gingrich, a rapidement monté une opération de sauvetage financier en mobilisant son pays et les fonds internationaux comme le FMI. Cette intervention a donc permis d'éviter une extension de la crise aux autres pays d'Amérique Latine et a redonné au Mexique une base économique et financière plus saine pour redémarrer. [...]
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